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|partie=III
|chapitre=V. « Nietzsche et le psychisme ascensionnel »
|ISBN=978-2-253-06100-7}}
 
{{citation|citation=<poem>Le nietzschéisme est essentiellement un vertige surmonté. Près de l'abîme, Nietzsche vient chercher des images dynamiques d'ascension. Le réel du gouffre donne à Nietzsche, par une dialectique bien connue de l'orgueil, la conscience d'être une force surgissante.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement
|auteur=Gaston Bachelard
|éditeur=Le Livre de Poche
|collection=Biblio Essais
|année=1992
|page=190
|partie=VII
|chapitre=V. « Nietzsche et le psychisme ascensionnel »
|ISBN=978-2-253-06100-7}}
 
{{citation|citation=<poem>La volonté nietzschéenne prend appui sur sa propre vitesse. Elle est une accélération du devenir qui n'a pas besoin de matière. Il semble que l'abîme, comme un arc toujours tendu, serve à Nietzsche à lancer ses flèches vers le haut. Près de l'abîme, le destin humain est de tomber. Près de l'abîme, le destin du surhomme est de jaillir, tel un pin vers le ciel bleu.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement
|auteur=Gaston Bachelard
|éditeur=Le Livre de Poche
|collection=Biblio Essais
|année=1992
|page=191
|partie=VII
|chapitre=V. « Nietzsche et le psychisme ascensionnel »
|ISBN=978-2-253-06100-7}}
 
{{citation|citation=<poem>Sur cet immense tableau d'une nuit céruléenne, la rêverie mathématicienne a écrit des épures. Elles sont toutes fausses, délicieusement fausses, ces constellations! Elles unissent, dans une même figure, des astres totalement étrangers. Entre des points réels, entre des étoiles isolées comme des diamants solitaires, le rêve constellant tire des lignes imaginaires. Dans un pointillisme réduit au minimum, ce grand maître de peinture abstraite qu'est le rêve voit tous les animaux du zodiaque.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement
|auteur=Gaston Bachelard
|éditeur=Le Livre de Poche
|collection=Biblio Essais
|année=1992
|page=227
|partie=I
|chapitre=VII. « Les Constellations »
|ISBN=978-2-253-06100-7}}
 
{{citation|citation=<poem>«Connaître» les constellations, les nommer comme dans les livres, projeter sur le ciel une carte scolaire du ciel, c'est brutaliser nos forces imaginaires, c'est nous enlever le bienfait de l'onirisme étoilé. Sans le poids de ces mots qui «soulagent la mémoire», — la mémoire des mots, cette grande paresseuse qui refuse de rêver, — chaque nuit nouvelle serait pour nous une rêverie nouvelle, une cosmogonie renouvelée. Le conscient mal fait, le conscient tout fait est aussi nocif pour l'âme rêvante que l'inconscient amorphe ou déformé. Le psychisme doit trouver l'équilibre entre l'imaginé et le connu. Cet équilibre ne se satisfait pas de vaines substitutions où, subitement, les forces imaginantes se voient associées à des schémas arbitraires. L'imagination est une force première. Elle doit naître dans la solitude de l'être imaginant.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement
|auteur=Gaston Bachelard
|éditeur=Le Livre de Poche
|collection=Biblio Essais
|année=1992
|page=228
|partie=I
|chapitre=VII. « Les Constellations »
|ISBN=978-2-253-06100-7}}
 
{{citation|citation=<poem>L'imagination a besoin d'un allongement, d'un ralenti. Et en particulier, plus que tout autre, l'imagination de la matière nocturne a besoin de lenteur.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement
|auteur=Gaston Bachelard
|éditeur=Le Livre de Poche
|collection=Biblio Essais
|année=1992
|page=233
|partie=II
|chapitre=VII. « Les Constellations »
|ISBN=978-2-253-06100-7}}
 
{{citation|citation=<poem>Le ciel étoilé est le plus lent des mobiles naturels.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement
|auteur=Gaston Bachelard
|éditeur=Le Livre de Poche
|collection=Biblio Essais
|année=1992
|page=233
|partie=III
|chapitre=VII. « Les Constellations »
|ISBN=978-2-253-06100-7}}
 
{{citation|citation=<poem>Dans la contemplation, l'être rêvant apprend à s'animer de l'intérieur, il apprend à vivre le temps régulier, le temps sans élan et sans heurt. C'est le ''temps de la nuit''.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement
|auteur=Gaston Bachelard
|éditeur=Le Livre de Poche
|collection=Biblio Essais
|année=1992
|page=235
|partie=III
|chapitre=VII. « Les Constellations »
|ISBN=978-2-253-06100-7}}
 
{{citation|citation=<poem>[...] la rêverie des nuages reçoit un caractère psychologique particulier: elle est une rêverie sans responsabilité.
L'aspect immédiat de cette rêverie, c'est d'être, comme il a été souvent dit, un jeu aisé des formes. Les nuages sont une matière d'imagination pour un pétrisseur paresseux. On les rêve comme une ouate légère qui se travaillerait elle-même.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement
|auteur=Gaston Bachelard
|éditeur=Le Livre de Poche
|collection=Biblio Essais
|année=1992
|page=239
|partie=I
|chapitre=VIII. « Les Nuages »
|ISBN=978-2-253-06100-7}}
 
{{citation|citation=<poem>La première tâche du poète est de désancrer en nous une matière qui veut rêver.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement
|auteur=Gaston Bachelard
|éditeur=Le Livre de Poche
|collection=Biblio Essais
|année=1992
|page=245
|partie=II
|chapitre=VIII. « Les Nuages »
|ISBN=978-2-253-06100-7}}
 
{{citation|citation=<poem>Impossible d'imaginer un petit nuage qui disparaisse en tombant. Le petit nuage, le nuage léger est le thème d'ascension la plus régulière, la plus sûre. Il est un conseil permanent de sublimation.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement
|auteur=Gaston Bachelard
|éditeur=Le Livre de Poche
|collection=Biblio Essais
|année=1992
|page=248
|partie=III
|chapitre=VIII. « Les Nuages »
|ISBN=978-2-253-06100-7}}
 
{{citation|citation=<poem>La poésie totale, la ''poésie parfaite'', dit Hugo von Hofmannsthal, «c'est le corps d'un elfe, transparent comme l'air, le messager vigilant qui porte à travers les airs une parole magique : en passant il s'empare du mystère de nuages, des étoiles, des cimes, des vents; il transmet la formule magique fidèlement, mêlée cependant aux voix mystérieuses des nuages, des étoiles, des cimes et des vents». Le messager ne fait plus qu'un avec le message. Le monde intime du poète rivalise avec l'univers.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement
|auteur=Gaston Bachelard
|éditeur=Le Livre de Poche
|collection=Biblio Essais
|année=1992
|page=260
|partie=II
|chapitre=IX. « La Nébuleuse »
|ISBN=978-2-253-06100-7}}
 
{{citation|citation=<poem>La végétation ne connaît pas de contradiction. Il vient des nuages pour contredire le soleil du solstice. Aucune tempête n'empêche l'arbre, à son heure, de devenir vert.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement
|auteur=Gaston Bachelard
|éditeur=Le Livre de Poche
|collection=Biblio Essais
|année=1992
|page=288
|partie=IX
|chapitre=X. « L'arbre aérien »
|ISBN=978-2-253-06100-7}}
 
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|année=1950
|page=288}}
 
{{citation|citation=<poem>Il n'y a pas de ''poésie'' antécédente à l'acte du verbe poétique. Il n'y a pas de réalité antécédente à l'image littéraire. L'image littéraire ne vient pas habiller une image nue, ne vient pas donner la parole à une image muette. L'imagination, en nous, parle, nos rêves parlent, nos pensées parlent. Toute activité humaine désire parler. Quand cette parole prend conscience de soi, alors l'activité humaine désire écrire, c'est-à-dire agencer les rêves et les pensées. L'imagination s'enchante de l'image littéraire. La littérature n'est donc le succédané d'aucune autre activité. Elle achève un désir humain. Elle représente une ''émergence'' de l'imagination.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement
|auteur=Gaston Bachelard
|éditeur=Le Livre de Poche
|collection=Biblio Essais
|année=1992
|page=324
|partie=IX
|chapitre=Conclusion I: « L'image littéraire »
|ISBN=978-2-253-06100-7}}
 
{{citation|citation=<poem>L'image littéraire promulgue des sonorités qu'il faut appeler, sur un mode à peine métaphorique, des ''sonorités écrites''. Une sorte d'oreille abstraite, apte à saisir des voix tacites, s'éveille en écrivant; elle impose des canons qui précisent les genres littéraires. Par un langage amoureusement écrit, une sorte d'audition projetante, sans nulle passivité, se prépare. La ''Natura audiens'' prend le pas sur la ''Natura audita''. La plume chante!</poem>}}
{{Réf Livre|titre=L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement
|auteur=Gaston Bachelard
|éditeur=Le Livre de Poche
|collection=Biblio Essais
|année=1992
|page=324
|partie=IX
|chapitre=Conclusion I: « L'image littéraire »
|ISBN=978-2-253-06100-7}}
 
{{citation|citation=<poem>Comme elle est injuste, la critique qui ne voit dans le langage qu'une sclérose de l'expérience intime ! Au contraire, le langage est toujours un peu en avant de notre pensée, un peu plus bouillonant que notre amour. Il est la belle fonction de l'imprudence humaine, la vantardise dynamogénique de la volonté, ce qui exagère la puissance. A plusieurs reprises, au cours de cet essai, nous avons souligné le caractère dynamique de l'exagération imaginaire. Sans cette exagération, la vie ne peut pas se développer. En toutes circonstances, la vie prend trop pour avoir assez. Il faut que l'imagination prenne trop pour que la pensée ait assez. Il faut que la volonté imagine trop pour réaliser assez.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=L'Air et les Songes — Essai sur l'imagination du mouvement
|auteur=Gaston Bachelard
|éditeur=Le Livre de Poche
|collection=Biblio Essais
|année=1992
|page=329
|partie=IX
|chapitre=Conclusion I: « L'image littéraire »
|ISBN=978-2-253-06100-7}}
 
== ''La Terre et les Rêveries du repos'', 1946 ==