« Albert Caraco » : différence entre les versions

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Ajout de citations provenant de ''Ma confession''
Ajout d'une citation pour ''Le désirable et le sublime'' ; réorganisation chronologique des œuvres
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== Œuvres ==
=== ''BréviaireLe dudésirable chaoset le sublime'' (1953) ===
{{citation|Je nomme sage qui discerne par avance en une motion l'entier déroulement de sommeil implicite et de puissance contenue. Que s'il prend femme et qu'il engendre des enfants, le sage se renonce de propos délibéré, vu qu'il résigne d'un tenant les privilèges les plus enviables, savoir : le droit de penser jusqu'au bout, de souffrir pour soi-même et de mourir quand il lui semble bon. [...] Le lot du sage est de se prémunir contre les multitudes serves du chaos et d'assumer le meilleur de l'espèce, et de la trahir quelquefois pour l'amour d'elle et de ses fins dernières.}}
{{citation|Nous tendons à la mort, comme la flèche au but et nous ne le manquons jamais, la mort est notre unique certitude et nous savons toujours que nous allons mourir, n'importe quand et n'importe où, n'importe la manière. Car la vie éternelle est un non-sens, l'éternité n'est pas la vie, la mort est le repos à quoi nous aspirons, vie et mort sont liées, ceux qui demandent autre chose réclament l'impossible et n'obtiendront que la fumée, leur récompense.}}
{{Réf Livre|titre=BréviaireLe dudésirable chaoset le sublime|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|Collection=Amers|année=19991979|page=7256|ISBNsection=2-8251-0989-4Livre sixième, « XXV. Le sage et l'existence »}}
 
=== ''Post Mortem'' (1968) ===
{{citation|Les villes, que nous habitons, sont les écoles de la mort, parce qu'elles sont inhumaines. Chacune est devenue le carrefour de la rumeur et du relent, chacune devenant un chaos d'édifices, où nous nous entassons par millions, en perdant nos raisons de vivre.}}
{{Réf Livre|titre=Bréviaire du chaos|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|Collection=Amers|année=1999|page=9|ISBN=2-8251-0989-4}}
{{Choisie citation du jour
|puce=*
|année=2010
|mois=juin
|jour=27
|commentaire=
|}}
 
 
{{citation|Mais à quoi bon prêcher ces milliards de somnambules, qui marchent au chaos d'un pas égal, sous la houlette de leurs séducteurs spirituels et sous le bâton de leurs maîtres ? Ils sont coupables, parce qu'ils sont innombrables, les masses de perdition doivent mourir, pour qu'une restauration de l'homme soit possible. Mon prochain n'est pas un insecte aveugle et sourd, mon prochain n'est pas un automate spermatique [...]. Que nous importe le néant de ces esclaves ? Nul ne les sauve ni d'eux-mêmes ni de l'évidence, tout se dispose à les précipiter dans les ténèbres, ils furent engendrés au hasard des accouplements, puis naquirent à l'égal des briques sortant de leur moule et les voici formant des rangées parallèles et dont les tas s'élèvent jusqu'aux nues. Sont-ce des hommes ? Non. La masse de perdition ne se compose jamais d'hommes [...].}}
{{Réf Livre|titre=Bréviaire du chaos|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|Collection=Amers|année=1999|page=60|ISBN=2-8251-0989-4}}
 
{{citation|Peu d'hommes survivront à la dernière catastrophe, où périra la masse de perdition, engendrée par le mal et dévouée au mal, dont elle est consubstantielle. L'humanité, demain, sera le reste précieux et qui se voudra toujours reste, alors la superstition du nombre s'éteindra jusqu'à la consommation des siècles et ce sera la leçon de l'Histoire que l'on retiendra de préférence à toutes : « ne croissez point et ne multipliez jamais, la source du malheur est la fécondité, craignez d'épuiser les ressources de la Terre et de souiller sa robe d'innocence, refusez le lot de l'insecte et souvenez-vous de ces êtres avortés, que le feu consuma par milliards, qui subsistaient au milieu de l'ordure et buvaient leurs déjections, à cinq ou six dans une chambre, en une légion de villes monstrueuses envahies par la rumeur et le relent, où pas un arbre ne poussait. Ce furent là vos pères, remémorez-vous leur abjection et ne vous inspirez de leur exemple, méprisez leur morale et rejetez leur foi, pareillement immondes, ils furent punis d'être restés des enfants et de chercher un Père dans le Ciel. Le Ciel est vide et vous serez des orphelins pour vivre et pour mourir en hommes libres. »}}
{{Réf Livre|titre=Bréviaire du chaos|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|Collection=Amers|année=1999|page=69|ISBN=2-8251-0989-4}}
 
{{citation|Un monde, qui fut, demeure païen, n'aurait pas violenté la nature, les Paganismes la jugeaient divine, ils adoraient en règle générale les arbres et les sources; au lieu du temps, que les religions prétendues révélées placent au centre de leurs dogmes, les Paganismes roulaient sur l'espace et, sauf exception, ils préféraient la mesure à la transcendance et l'harmonie à toute chose. Les religions, qui se disent révélées, ont établi sur nous le fanatisme et la chrétienne le poussant à bout, a divinisé la folie, glorifié l'incohérence et légitimé le désordre, au nom d'un plus grand bien.}}
{{Réf Livre|titre=Bréviaire du chaos|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|Collection=Amers|année=1999|page=97|ISBN=2-8251-0989-4}}
 
{{citation|Combien de temps pourrons-nous nous tromper encore ? Tous les délais expirent, le nombre des humains s'enfle comme une mer où les orages vont se déchaîner, le sol épuisé lasse nos efforts, l'eau manquera partout et l'air se raréfie déjà, les aliments ont toujours moins de consistance et les déchets encombrent l'œcumène, en empoisonnant toute chose. L'heure de vérité sera-t-elle aussi celle de notre agonie ?}}
{{Réf Livre|titre=Bréviaire du chaos|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|Collection=Amers|année=1999|page=116|ISBN=2-8251-0989-4}}
 
=== ''Post Mortem'' ===
{{citation|Ma haine de ce monde est ce que je trouve en moi de plus estimable, je hais le monde en tant que malade et que Juif, voilà deux titre du meilleur aloi, j'aime la mort et je fais bien, la plupart des malades ne l'aiment pas assez et leur fureur de vivre les rend méprisables, les Juifs de leur côté ne l'aiment pas du tout et leur attachement à l'existence est la raison du dégoût qu'ils m'inspirent. Il manque à ces deux races d'hommes le recul, la réserve et la pudeur, ni les malades ni les Juifs n'auront de style, ce sont des pauvres dans le pire sens du mot, qui s'arment au besoin de leur misère.}}
{{Réf Livre|titre=Post Mortem|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|Collection=La Merveilleuse Collection|année=1968|page=12}}
 
{{citation|Madame Mère gagna beaucoup à veillir et j'y fus, ce me semble, pour assez de chose, elle avait le goût juste, mais elle manquait parfois de discernement, son acquis ne valant son naturel, ses fautes étaient pourtant des plus rares, même elle n'en fit plus les derniers temps. Je lui vis peu souvent meilleure allure que l'été soixante, le mot «  grand air  » n'était pas déplacé, la maladie couvait déjà, cette ombre de mélancolie assez nouvelle lui prêtait du charme et lui donnait un style, j'avais plaisir à marcher aux côtés d'une personne fixant les regards sans pourtant que les désirs s'en mêlassent.}}
{{Réf Livre|titre=Post Mortem|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|Collection=La Merveilleuse Collection|année=1968|page=15}}
 
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{{Réf Livre|titre=Post Mortem|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|Collection=La Merveilleuse Collection|année=1968|page=119}}
 
=== ''Ma confession'' (1975) ===
{{citation|Le but de l'éducation quel serait-il ? De rendre clairvoyants ceux qu'on défriche ou de les automatiser selon certaines lignes, de préférence à d'autres ? Hélas ! il n'est pas besoin de répondre et cela fait trembler pour l'avenir de notre espèce. Avec les moyens, qui sont dans le monde, la clairvoyance seule est en possession de nous sauver. L'on m'objectera que les hommes, rendus clairvoyants, seraient ingouvernables... et comment le savoir, puisque jamais ils ne le furent ?}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=33}}
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{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=56}}
 
{{citation|Car l'homme naturel, que nous portons en nous, se venge à sa manière, cet homme rêve de jouir et pense à forniquer, la vie spirituelle le laisse indifférent, le mien grince des dents la nuit et je suis obligé de porter un bâillon, de peur qu'il ne les casse ou ne me mette en sang la langue. J'ai passé ma vie à le maltraiter, cet homme, et je présume qu'il m'abhorre, enfin c'est l'ombre que je foule aux pieds et qui souhaiterait me sauter à la gorge et m'étrangler : si je me détruis quelque jour, il y sera pour quelque chose et l'on verra que je suis mort en souriant. Mon Anima, c'est la Mater Gloriosa de «  Post Mortem  », et l'Animus, l'Animus – hé ! ma foi ! – c'est l'auteur de mes livres, le Dieu Caché dans le noyau central de pierres et de flammes et de glace.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=57}}
 
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{{citation|Les êtres humains sont très misérables, les plus heureux sont les plus occupés et ce sont aussi les plus innocents, il faut précipiter les mortels dans le surménage, le loisir est un privilège à la mesure des plus admirablement doués.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=58}}
 
=== ''Bréviaire du chaos'' (1999) ===
{{citation|Nous tendons à la mort, comme la flèche au but et nous ne le manquons jamais, la mort est notre unique certitude et nous savons toujours que nous allons mourir, n'importe quand et n'importe où, n'importe la manière. Car la vie éternelle est un non-sens, l'éternité n'est pas la vie, la mort est le repos à quoi nous aspirons, vie et mort sont liées, ceux qui demandent autre chose réclament l'impossible et n'obtiendront que la fumée, leur récompense.}}
{{Réf Livre|titre=Bréviaire du chaos|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|Collection=Amers|année=1999|page=7|ISBN=2-8251-0989-4}}
 
{{citation|Les villes, que nous habitons, sont les écoles de la mort, parce qu'elles sont inhumaines. Chacune est devenue le carrefour de la rumeur et du relent, chacune devenant un chaos d'édifices, où nous nous entassons par millions, en perdant nos raisons de vivre.}}
{{Réf Livre|titre=Bréviaire du chaos|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|Collection=Amers|année=1999|page=9|ISBN=2-8251-0989-4}}
{{Choisie citation du jour
|puce=*
|année=2010
|mois=juin
|jour=27
|commentaire=
|}}
 
 
{{citation|Mais à quoi bon prêcher ces milliards de somnambules, qui marchent au chaos d'un pas égal, sous la houlette de leurs séducteurs spirituels et sous le bâton de leurs maîtres ? Ils sont coupables, parce qu'ils sont innombrables, les masses de perdition doivent mourir, pour qu'une restauration de l'homme soit possible. Mon prochain n'est pas un insecte aveugle et sourd, mon prochain n'est pas un automate spermatique [...]. Que nous importe le néant de ces esclaves ? Nul ne les sauve ni d'eux-mêmes ni de l'évidence, tout se dispose à les précipiter dans les ténèbres, ils furent engendrés au hasard des accouplements, puis naquirent à l'égal des briques sortant de leur moule et les voici formant des rangées parallèles et dont les tas s'élèvent jusqu'aux nues. Sont-ce des hommes ? Non. La masse de perdition ne se compose jamais d'hommes [...].}}
{{Réf Livre|titre=Bréviaire du chaos|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|Collection=Amers|année=1999|page=60|ISBN=2-8251-0989-4}}
 
{{citation|Peu d'hommes survivront à la dernière catastrophe, où périra la masse de perdition, engendrée par le mal et dévouée au mal, dont elle est consubstantielle. L'humanité, demain, sera le reste précieux et qui se voudra toujours reste, alors la superstition du nombre s'éteindra jusqu'à la consommation des siècles et ce sera la leçon de l'Histoire que l'on retiendra de préférence à toutes : « ne croissez point et ne multipliez jamais, la source du malheur est la fécondité, craignez d'épuiser les ressources de la Terre et de souiller sa robe d'innocence, refusez le lot de l'insecte et souvenez-vous de ces êtres avortés, que le feu consuma par milliards, qui subsistaient au milieu de l'ordure et buvaient leurs déjections, à cinq ou six dans une chambre, en une légion de villes monstrueuses envahies par la rumeur et le relent, où pas un arbre ne poussait. Ce furent là vos pères, remémorez-vous leur abjection et ne vous inspirez de leur exemple, méprisez leur morale et rejetez leur foi, pareillement immondes, ils furent punis d'être restés des enfants et de chercher un Père dans le Ciel. Le Ciel est vide et vous serez des orphelins pour vivre et pour mourir en hommes libres. »}}
{{Réf Livre|titre=Bréviaire du chaos|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|Collection=Amers|année=1999|page=69|ISBN=2-8251-0989-4}}
 
{{citation|Un monde, qui fut, demeure païen, n'aurait pas violenté la nature, les Paganismes la jugeaient divine, ils adoraient en règle générale les arbres et les sources; au lieu du temps, que les religions prétendues révélées placent au centre de leurs dogmes, les Paganismes roulaient sur l'espace et, sauf exception, ils préféraient la mesure à la transcendance et l'harmonie à toute chose. Les religions, qui se disent révélées, ont établi sur nous le fanatisme et la chrétienne le poussant à bout, a divinisé la folie, glorifié l'incohérence et légitimé le désordre, au nom d'un plus grand bien.}}
{{Réf Livre|titre=Bréviaire du chaos|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|Collection=Amers|année=1999|page=97|ISBN=2-8251-0989-4}}
 
{{citation|Combien de temps pourrons-nous nous tromper encore ? Tous les délais expirent, le nombre des humains s'enfle comme une mer où les orages vont se déchaîner, le sol épuisé lasse nos efforts, l'eau manquera partout et l'air se raréfie déjà, les aliments ont toujours moins de consistance et les déchets encombrent l'œcumène, en empoisonnant toute chose. L'heure de vérité sera-t-elle aussi celle de notre agonie ?}}
{{Réf Livre|titre=Bréviaire du chaos|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|Collection=Amers|année=1999|page=116|ISBN=2-8251-0989-4}}
 
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