« Roi » : différence entre les versions

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Un '''{{w|roi}}''' (en ancien français : « roy ») est un terme qui est formé sur le radical indo-européen *rig que l'on retrouve par exemple en latin (''rex''), en celtique (''rix'') ou en germanique (''rik'') dérivant des précédents puisque le terme proto-germanique est kuninggaz, et qui désigne la personne qui exerce la {{w|royauté}}.
 
== Citations littéraires ==
== [[William Shakespeare]], ''Henry V'', 1599 ==
=== Le roi en poésie ===
==== [[Robert Desnos]], ''Rrose Sélavy'', 1922 ====
{{citation|citation=Rrose Sélavy nous révèle que le râle du monde est la ruse des rois mâles emportés par la ronde de la muse des mois.|précisions=Cette citation provient d'une revue dirigée par [[André Breton]].}}
{{Réf Article|titre=Rrose Sélavy|auteur=[[Robert Desnos]]|publication=Littérature Nouvelle Série |numéro=7|date=Décembre 1922|page=20}}
 
=== Le roi au théâtre ===
==== [[William Shakespeare]], ''Henry V'', 1599 ====
{{citation|citation=
{{personnage|Le roi Henry}} : Nous ne sommes pas un tyran, mais un roi chrétien ; et notre colère est assujettie à notre mansuétude, tout comme les misérables mis aux fers dans nos prisons.
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{{Réf Livre|titre=Henry V|auteur=William Shakespeare|éditeur= Flammarion|année=2000|ISBN=2-08-071120-2|traducteur=Sylvène Monod|acte=IV|scène=1|page=152-153}}
 
==== [[LéonPierre TrotskyCorneille]], ''Comment vaincre le fascismeNicomède'', 1929-19331651 ====
* ''Un véritable roi n’est ni mari ni père ;<br>Il regarde son trône, et rien de plus.''
{{citation|citation=Les esprits naïfs pensent que le titre de roi tient dans la personne même du roi, dans son manteau d'hermine et sa couronne, dans sa chair et son sang. En fait, le titre de roi naît des rapports entre les hommes. Le roi n'est roi que parce qu'au travers de sa personne se réfractent les intérêts et les préjugés de millions d'hommes. Quand ces rapports sont érodés par le torrent du développement, le roi n'est plus qu'un homme usé, à la lèvre inférieure pendante.
** A true king is neither husband nor father;<br>He considers his throne and nothing else.
}}
*** '''Nicomède,''' act IV, scène III
{{Réf Livre|titre=Comment vaincre le fascisme
|auteur=Léon Trotsky
|éditeur=Les Editions de la Passion
|année=1993
|page=225
|chapitre=Qu'est-ce que le national-socialisme ? (10 juin 1933)
|ISBN=2-906229-19-9
|traducteur= du russe par Denis et Irène Paillard
}}
 
=== Propos d'essayistes ===
== [[Michel Foucault]], ''Les Anormaux'', 1974-1975 ==
==== [[Léon Trotsky]], ''Comment vaincre le fascisme'', 1929-1933 ====
{{citation|citation=<poem>C'est par un état de violence permanente que le despote peut faire valoir sa volonté sur le corps social tout entier. Le despote est donc celui qui exerce en permanence — hors statut et hors la loi, mais d'une manière qui est complètement intriquée dans son existence même — et qui fait valoir d'une façon criminelle son intérêt. C'est le hors-la-loi permanent, c'est l'individu sans lien social. Le despote est l'homme seul. Le despote est celui qui, par son existence même et par sa seule existence, effectue le crime maximum, le crime par excellence, celui de la rupture totale du pacte social par lequel le corps même de la société doit pouvoir exister et se maintenir. Le despote est celui dont l'existence fait corps avec le crime, dont la nature est donc identique à une contre-nature. C'est l'individu qui fait valoir sa violence, ses caprices, sa non-raison, comme loi générale ou comme raison d'Etat. C'est-à-dire que, au sens strict, depuis sa naissance jusqu'à la mort, en tout cas pendant tout l'exercice de son pouvoir despotique, le roi — ou en tout cas le roi tyrannique — est tout simplement un monstre. Le premier monstre juridique que l'on voit apparaître, se dessiner dans le nouveau régime de l'économie du pouvoir de punir, le premier monstre qui apparaît, le premier monstre repéré et qualifié, ce n'est pas l'assassin, ce n'est pas le violateur, ce n'est pas celui qui brise les lois de la nature ; c'est celui qui brise le pacte social fondamental. Le premier monstre, c'est le roi. C'est le roi qui est, je crois, le grand modèle général à partir duquel dériveront historiquement, par toute une série de déplacements et de transformations successives, les innombrables petits monstres qui vont peupler la psychiatrie et la psychiatrie légale du XIXe siècle.</poem>}}
{{citation|citation=Les esprits naïfs pensent que le titre de roi tient dans la personne même du roi, dans son manteau d'hermine et sa couronne, dans sa chair et son sang. En fait, le titre de roi naît des rapports entre les hommes. Le roi n'est roi que parce qu'au travers de sa personne se réfractent les intérêts et les préjugés de millions d'hommes. Quand ces rapports sont érodés par le torrent du développement, le roi n'est plus qu'un homme usé, à la lèvre inférieure pendante.}}
{{Réf Livre|titre=Les Anormaux
{{Réf Livre|titre=Comment vaincre le fascisme|auteur=Léon Trotsky|éditeur=Les Editions de la Passion|année=1993|page=225|chapitre=Qu'est-ce que le national-socialisme ? (10 juin 1933)|ISBN=2-906229-19-9|traducteur= du russe par Denis et Irène Paillard}}
|auteur=Michel Foucault
|éditeur=Gallimard Le Seuil
|collection=Hautes Etudes
|année=1999
|page=87
|section=Cours du 29 janvier 1975
|ISBN=2-02-030798-7}}
 
== Citations philosophiques ==
{{citation|citation=<poem>A l'origine de l'humanité, il y avait deux catégories de gens : ceux qui se vouaient à l'agriculture et à l'élevage, et puis ceux qui étaient bien obligés de protéger les premiers, parce que les animaux sauvages et féroces risquaient de manger les femmes et les enfants, détruire les récoltes, dévorer les troupeaux, etc. Il fallait donc des chasseurs, des chasseurs destinés à protéger la communauté des agriculteurs contre les bêtes fauves. Puis, il est venu un moment où ces chasseurs ont été si efficaces que les bêtes fauves ont disparu. Du coup, les chasseurs sont devenus inutiles, mais inquiets devant leur inutilité, qui allait les priver des privilèges qu'ils exerçaient en tant que chasseurs, ils se sont eux-mêmes transformés en bêtes sauvages, ils se sont retournés contre ceux qu'ils protégaient. Et ils ont, à leur tour, attaqué les troupeaux et les familles qu'ils devaient protéger. Ils ont été les loups du genre humain. Ils ont été les tigres de la société primitive. Les rois ne sont pas autre chose que ces tigres, ces chasseurs d'autrefois qui avaient pris la place des bêtes fauves, tournant des premières sociétés.</poem>}}
=== [[Michel Foucault]], ''Les Anormaux'', 1974-1975 ===
{{Réf Livre|titre=Les Anormaux
{{citation|citation=<poem>C'est par un état de violence permanente que le despote peut faire valoir sa volonté sur le corps social tout entier. Le despote est donc celui qui exerce en permanence — hors statut et hors la loi, mais d'une manière qui est complètement intriquée dans son existence même — et qui fait valoir d'une façon criminelle son intérêt. C'est le hors-la-loi permanent, c'est l'individu sans lien social. Le despote est l'homme seul. Le despote est celui qui, par son existence même et par sa seule existence, effectue le crime maximum, le crime par excellence, celui de la rupture totale du pacte social par lequel le corps même de la société doit pouvoir exister et se maintenir. Le despote est celui dont l'existence fait corps avec le crime, dont la nature est donc identique à une contre-nature. C'est l'individu qui fait valoir sa violence, ses caprices, sa non-raison, comme loi générale ou comme raison d'Etat. C'est-à-dire que, au sens strict, depuis sa naissance jusqu'à la mort, en tout cas pendant tout l'exercice de son pouvoir despotique, le roi — ou en tout cas le roi tyrannique — est tout simplement un monstre. Le premier monstre juridique que l'on voit apparaître, se dessiner dans le nouveau régime de l'économie du pouvoir de punir, le premier monstre qui apparaît, le premier monstre repéré et qualifié, ce n'est pas l'assassin, ce n'est pas le violateur, ce n'est pas celui qui brise les lois de la nature ; c'est celui qui brise le pacte social fondamental. Le premier monstre, c'est le roi. C'est le roi qui est, je crois, le grand modèle général à partir duquel dériveront historiquement, par toute une série de déplacements et de transformations successives, les innombrables petits monstres qui vont peupler la psychiatrie et la psychiatrie légale du XIXe siècle.</poem>}}
|auteur=Michel Foucault
{{Réf Livre|titre=Les Anormaux |auteur=[[Michel Foucault]]|éditeur=Gallimard Le Seuil|collection=Hautes Etudes|année=1999|page=87|section=Cours du 29 janvier 1975|ISBN=2-02-030798-7}}
|éditeur=Gallimard Le Seuil
|collection=Hautes Etudes
|année=1999
|page=89
|section=Cours du 29 janvier 1975
|ISBN=2-02-030798-7}}
 
{{citation|citation=<poem>A l'origine de l'humanité, il y avait deux catégories de gens : ceux qui se vouaient à l'agriculture et à l'élevage, et puis ceux qui étaient bien obligés de protéger les premiers, parce que les animaux sauvages et féroces risquaient de manger les femmes et les enfants, détruire les récoltes, dévorer les troupeaux, etc. Il fallait donc des chasseurs, des chasseurs destinés à protéger la communauté des agriculteurs contre les bêtes fauves. Puis, il est venu un moment où ces chasseurs ont été si efficaces que les bêtes fauves ont disparu. Du coup, les chasseurs sont devenus inutiles, mais inquiets devant leur inutilité, qui allait les priver des privilèges qu'ils exerçaient en tant que chasseurs, ils se sont eux-mêmes transformés en bêtes sauvages, ils se sont retournés contre ceux qu'ils protégaient. Et ils ont, à leur tour, attaqué les troupeaux et les familles qu'ils devaient protéger. Ils ont été les loups du genre humain. Ils ont été les tigres de la société primitive. Les rois ne sont pas autre chose que ces tigres, ces chasseurs d'autrefois qui avaient pris la place des bêtes fauves, tournant des premières sociétés.</poem>}}
== [[Régine Pernoud]], ''Histoire et lumière'', 1998 ==
{{Réf Livre|titre=Les Anormaux |auteur=[[Michel Foucault]]|éditeur=Gallimard Le Seuil|collection=Hautes Etudes|année=1999|page=89|section=Cours du 29 janvier 1975 |ISBN=2-02-030798-7}}
 
== Propos d'historiens ==
=== [[Régine Pernoud]], ''Histoire et lumière'', 1998 ===
{{citation|citation=Il est évident que dans l'exercice du [[pouvoir]], l'homme et la femme ont chacun des vertus profondes qui se conjuguent admirablement. Au [[Moyen Âge]], le roi et la reine régnaient ensemble. C'est magnifique de penser que la reine avait un « pouvoir gracieux », c'est-à-dire qu'elle pouvait obtenir la grâce de tel ou tel condamné. Même si la condamnation avait été prononcée, elle pouvait encore intervenir pour qu'elle soit enlevée ou appliquée autrement.}}
{{Réf Livre|titre=Histoire et lumière|auteur=Régine Pernoud|éditeur=Cerf|ISBN=2-204-05932-3|année=1998|page=46}}
|auteur=Régine Pernoud
|éditeur=Cerf
|ISBN=2-204-05932-3
|année=1998
|page=46}}
 
 
== [[Pierre Corneille]], ''Nicomède'', 1651 ==
 
* ''Un véritable roi n’est ni mari ni père ;<br>Il regarde son trône, et rien de plus.''
** A true king is neither husband nor father;<br>He considers his throne and nothing else.
*** '''Nicomède,''' act IV, scène III
 
{{interprojet|w=Roi|wikt=roi}}
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