« Vladimir Nabokov » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Clelie Mascaret (discussion | contributions)
Clelie Mascaret (discussion | contributions)
Ligne 135 :
{{citation|citation=Sensuel aussi, Nabokov régale ses étudiants de métaphores gourmandes où, comme il le dit lui-même de la langue de Stevenson, « tout est dit de façon appétissante », évoquant de ce dernier « la merveilleuse saveur de vin vieux » comme le « miel » et l'« huile » des phrases gracieuses de Tourgueniev, le « goût d'un lait crémeux » de sa prose, le « caramel mou » de ses poèmes, tandis que même l'abominable Gorki se compare à un « bonbon rose saupoudrée de juste assez de suie pour le rendre alléchant ». Une opération digne d'une transsubstantiation proprement érotique si l'on en croit cette phrase inouïe : « La littérature dit être émiettée, disséquée, triturée ; vous devez sentir son parfum délicieusement âcre dans le creux de votre main, vous devez la mastiquer, la rouler sur votre langue avec délices ; alors, et seulement alors, vous apprécierez son incomparable saveur à sa juste valeur, et ces fragments, ces miettes redeviendront un tout dans votre esprit, révélant la beauté d'une unité à laquelle vous avez donné un peu de votre propre sang. »}}
{{Réf Livre|titre=Littératures|auteur=Vladimir Nabokov|éditeur=Robert Laffont|année=2010|année d'origine=1980|page=XXXI|collection=Bouquins|partie=|section=Préface de Cécile Guilbert — Les ruses du professeur Nabokov}}
 
{{citation|citation=<poem>En France, pour arriver jusqu'au roi, note Michelet, il fallait se frayer un chemin à travers un mur de femmes. La maîtresse devint une sorte d'institution sociale ; à en croire la littérature, elle était exigeante et dangereuse, mais plus intéressante et plus agréable qu'une épouse : détail rituel du roman que ''Don Quichotte'' aurait accaparé. Dans la saison avancée de la décadence, la maîtresse devint une aguichante Lilith, l'éternel féminin en chemise de nuit en dentelles, exhalant des effluves de fatalité, de damnation et de mort. Lulu, l'a appelée Benjamin Franklin Wedekind. Molly, a dit Joyce. Circé, a dit Pound. Odette, a dit Proust. Et c'est dans ce choeur que Nabokov a choisi sa Lulu, Lolita, dont le véritable nom, Dolorès, était plus swinburnien, en l'associant, par alliage, à ses cousines Alice (Nabokov a traduit en russe Alice au pays des merveilles), la Rose de [[John Ruskin|Ruskin]] et l'Annabel Lee de [[Edgar Allan Poe|Poe]]. Mais elle avait pour aïeule Dulcinée du Toboso.</poem>|précisions=Guy Davenport préfaçant le tome III de ''Littératures''.}}
{{Réf Livre|titre=Littératures|auteur=Vladimir Nabokov|éditeur=Robert Laffont|traducteur=Hélène Pasquier|année=2010|année d'origine=1980|page=891|collection=Bouquins|partie=Littératures III|Préface de Guy Davenport}}
 
{{interprojet|commons=Vladimir Nabokov|w=Vladimir Nabokov}}