« Miguel de Cervantes » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Clelie Mascaret (discussion | contributions)
Clelie Mascaret (discussion | contributions)
Ligne 20 :
 
== D'autres auteurs le concernant ==
{{citation|citation=Ces cours sur [[Miguel de Cervantes|Cervantès]] furent un triomphe pour [[Vladimir Nabokov|Nabokov]], en ce sens qu'il aboutit finalement à dégager une opinion qui, je crois, l'étonna lui-même. Il aborda sa tâche consciencieusement, même s'il eut au départ le sentiment que ce classique poussif était un vieil objet d'art encombrant et inutil, d'une authenticité quelque peu douteuse. Ce fut ce soupçon d'imposture qui aiguillonna son intérêt. Ensuite, il s'aperçut, je crois, que l'imposture se situait dans la réputation du livre, réputation hautement contagieuse au sein de la critique. C'était là un de ces états de chose auxquels Nabokov aimait à s'attaquer toutes griffes dehors. Il commença par discerner une sorte de symétrie dans ce fouillis informe. Il en vint à soupçonner que Cervantès n'était pas conscient de la « répugnante cruauté » de son livre. Il en vint à aimer l'humour caustique de Don Quichotte, son attrayante pédanterie. Il en vint à accepter ce « phénomène intéressant » : le fait que Cervantès eût créé un personnage plus grand que le livre – dont il s'échappe pour entrer dans l'art, dans la philosophie, dans le symbolisme politique, dans le folklore des lettrés.|précisions=Guy Davenport préfaçant le tome III de ''Littératures'' — cours de littérature européenne professés par [[Vladimir Nabokov]] aux Etats-Unis entre 1941 et 1958}}
{{Réf Livre|titre=Littératures|auteur=[[Vladimir Nabokov]]|éditeur=Robert Laffont|traducteur=Hélène Pasquier|année=2010|année d'origine=1980|page=924|collection=Bouquins|partie=Littératures III|Préface de Guy Davenport}}
 
{{citation|citation=''Don Quichotte'' demeure un vieux livre cru, animé d'une cruauté spécifiquement espagnole, une cruauté impitoyable s'exerçant aux dépens d'un vieil homme qui s'attarde encore à jouer comme un enfant. Il a été écrit à une époque où l'on riait des nains et des infirmes, où l'orgueil et la morgue étaient plus arrogants qu'ils ne l'avaient jamais été et ne le seraient jamais, où ceux qui s'écartaient du mode de pensée officiel étaient brûlés vifs sur les places publique aux applaudissements de tous, où la miséricorde et la compassion semblaient avoir été bannies du monde.}}