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== Cinéma ==
== Citations cinématographiques ==
=== [[Michel Audiard]], ''Un taxi pour Tobrouk'', 1961 ===
{{citation|citation={{Personnage|Dumas}} : Tu sais qu'il est bien ce mec là ?<br />
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{{Réf Film|titre=À la poursuite d'Octobre Rouge|auteur=Tom Clancy, Larry Ferguson, Donald Stewart|date=1990|acteur=[[w:Sean Connery|Sean Connery]]}}
 
== Citations historiquesEnseignement ==
=== Cours d'histoire philosophique de la pensée ===
=== [[Michel Foucault]], ''« Il faut défendre la société »'' — Cours au Collège de France, 1976 ===
{{citation|citation=C'est la guerre qui est le moteur des institutions et de l'ordre : la paix, dans le moindre de ses rouages, fait sourdement la guerre. Autrement dit, il faut déchiffrer la guerre sous la paix : la guerre, c'est le chiffre même de la paix. Nous sommes donc en guerre les uns contre les autres ; un front de bataille traverse la société tout entière, continûment et en permanence, et c'est ce front de bataille qui place chacun de nous dans un camp ou dans un autre. Il n'y a pas de sujet neutre. On est forcément l'adversaire de quelqu'un.}}
{{Réf Livre|titre=« Il faut défendre la société »|auteur=[[Michel Foucault]]|éditeur=Gallimard Le Seuil|collection=Hautes Etudes|année=1997|page=43|section=Cours du 21 janvier 1976 |ISBN=978-2-02-023169-5}}
 
{{citation|citation=La guerre, c'est l'effet immédiat d'une non-différence ou, en tout cas, de différences insuffisantes. En fait, dit [[Thomas Hobbes|Hobbes]], s'il y avait eu de grandes différences, si effectivement entre les hommes il y avait des écarts qui se voient et se manifestent, qui sont très clairement irréversibles, il est bien évident que la guerre se trouverait par là même bloquée immédiatement. S'il y avait des différences naturelles marquées, visibles, massives, de deux choses l'une : ou bien il y aurait effectivement affrontement entre le fort et le faible — mais cet affrontement et cette guerre réelle se solderaient aussitôt par la victoire du fort sur le faible, victoire qui serait définitive à cause même de la force du fort ; ou bien il n'y aurait pas affrontement réel, ce qui veut dire, tout simplement, que le faible, sachant, percevant, constatant sa propre faiblesse, renoncerait avant même l'affrontement. De sorte que — dit Hobbes — s'il y avait des différences naturelles marquées, il n'y aurait pas de guerre ; car, ou bien le rapport de force serait fixé d'entrée de jeu par une guerre initiale qui exclurait qu'elle continue, ou bien, au contraire, ce rapport de force resterait virtuel par la timidité même des faibles. Donc, s'il y avait différence, il n'y aurait pas de guerre. La différence pacifie. En revanche, dans l'état de non-différence, de différence insuffisante — dans cet état où on peut dire qu'il y a des différences, mais rampantes, fuyantes, minuscules, instables, sans ordre et sans distinction ; dans cette anarchie des petites différences qui caractérise l'état de nature — qu'est-ce qui se passe ? Même celui qui est un petit peu plus faible que les autres, qu'un autre, il est tout de même suffisamment proche du plus fort pour se percevoir assez fort pour n'avoir pas à céder. Donc, le faible ne renonce jamais. Quant au fort, qui est simplement un tout petit peu plus fort que les autres, il n'est jamais assez fort pour n'être pas inquiet et, par conséquent, pour n'avoir pas à se tenir sur ses gardes. L'indifférenciation naturelle crée donc des incertitudes, des risques, des hasards et, par conséquent, la volonté, de part et d'autre, de s'affronter ; c'est l'aléatoire dans le rapport primitif des forces qui crée cet état de guerre.}}
{{Réf Livre|titre=« Il faut défendre la société » |auteur=[[Michel Foucault]]|éditeur=Gallimard Le Seuil|collection=Hautes Etudes|année=1997|page=78|section=Cours du 4 février 1976|ISBN=978-2-02-023169-5}}
 
{{citation|citation=Il n'y a pas de batailles dans la guerre primitive de [[Thomas Hobbes|Hobbes]], il n'y a pas de sang, il n'y a pas de cadavres. Il y a des représentations, des manifestations, des signes, des expressions emphatiques, rusées, mensongères ; il y a des leurres, des volontés qui sont travesties en leur contraire, des inquiétudes qui sont camouflées en certitudes. On est sur le théâtre des représentations échangées, on est dans un rapport de peur qui est un rapport temporellement indéfini ; on n'est pas réellement dans la guerre. Ceci veut dire, finalement, que l'état de sauvagerie bestiale, où les individus vivants se dévoreraient les uns les autres, ne peut en aucun cas apparaître comme la caractérisation première de l'état de guerre selon Hobbes. Ce qui caractérise l'état de guerre, c'est une sorte de diplomatie infinie de rivalités qui sont naturellement égalitaires. On n'est pas dans « la guerre » ; on est dans ce que Hobbes appelle, précisément, « l'état de guerre ». Il y a un texte où il dit : « La guerre ne consiste pas seulement dans la bataille et dans les combats effectifs ; mais dans un espace de temps — c'est l'état de guerre — où la volonté de s'affronter en des batailles est suffisamment avérée ».}}
{{Réf Livre|titre=« Il faut défendre la société »|auteur=[[Michel Foucault]]|éditeur=Gallimard Le Seuil|collection=Hautes Etudes|année=1997|page=79|section=Cours du 4 février 1976|ISBN=978-2-02-023169-5}}
 
{{citation|citation=Il y a dans le ''Leviathan'' tout un front du discours qui consiste à dire : peu importe qu'on se soit battu ou pas, peu importe que vous ayez été vaincus ou non ; de toute façon, c'est le même mécanisme qui joue pour vous les vaincus, le même que celui que l'on trouve à l'état de nature, dans la constitution de l'Etat, ou que l'on retrouve encore, tout naturellement, dans le rapport le plus tendre et le plus naturel qui soit, c'est-à-dire celui entre les parents et les enfants. [[Thomas Hobbes|Hobbes]] rend la guerre, le fait de la guerre, le rapport de force effectivement manifeste dans la bataille, indifférents à la constitution de la souveraineté. La constitution de la souveraineté ignore la guerre.}}
{{Réf Livre|titre=« Il faut défendre la société »|auteur=[[Michel Foucault]]|éditeur=Gallimard Le Seuil|collection=Hautes Etudes|année=1997|page=83|section=Cours du 4 février 1976|ISBN=978-2-02-023169-5}}
 
{{citation|citation=D'un mot, ce que [[Thomas Hobbes|Hobbes]] veut éliminer c'est la conquête, ou encore l'utilisation, dans le discours historique et dans la pratique politique, de ce problème qui est celui de la conquête. L'invisible adversaire du Léviathan, c'est la conquête [...]. En ayant l'air de proclamer la guerre partout, dès le départ et encore à l'arrivée, le discours de Hobbes disait, en réalité, tout le contraire. Il disait que guerre ou pas guerre, défaite ou non, conquête ou accord, c'est la même chose : « Vous l'avez voulue, c'est vous, les sujets, qui avez constitué la souveraineté qui vous représente. Ne nous ennuyez donc plus avec vos ressassements historiques : au bout de la conquête (si vous voulez vraiment qu'il y ait eu une conquête), eh bien, vous trouverez encore le contrat, la volonté apeurée des sujets. » Le problème de la conquête se trouve donc ainsi dissous, en amont par cette notion de guerre de tous contre tous et en aval par la volonté, juridiquement valable même, de ces vaincus apeurés, le soir de la bataille. Donc je crois que Hobbes peut bien paraître scandaliser. En fait, il rassure : il tient toujours le discours du contrat et de la souveraineté, c'est-à-dire le discours de l'Etat.}}
{{Réf Livre|titre=« Il faut défendre la société»|auteur=[[Michel Foucault]]|éditeur=Gallimard Le Seuil|collection=Hautes Etudes|année=1997|page=85|section=Cours du 4 février 1976|ISBN=978-2-02-023169-5}}
 
{{citation|citation=Jusqu'au XVIIe siècle la guerre c'était bien, essentiellement, la guerre d'une masse contre une autre masse. Boulainvilliers, lui, fait pénétrer le rapport de guerre dans tout rapport social, va le subdiviser par mille canaux divers, et va faire apparaître la guerre comme une sorte d'état permanent entre des groupes, des fronts, des unités tactiques, en quelque sorte, qui se civilisent les uns avec les autres, s'opposent les uns les autres, ou au contraire s'allient les uns avec les autres. Il n'y a plus ces grandes masses stables et multiples, il va y avoir une guerre multiple, en un sens une guerre de tous contre tous.}}
{{Réf Livre|titre=« Il faut défendre la société »|auteur=[[Michel Foucault]]|éditeur=Gallimard Le Seuil|collection=Hautes Etudes|année=1997|page=144|section=Cours du 18 février 1976|ISBN=978-2-02-023169-5}}
 
=== [[Günter Maschke]], Entretien, 1999 ===
{{citation|citation=Si je reconnais l'état de guerre, cela entraîne beaucoup d'implications en droit économique, dans le droit des gens et dans le droit des assurances. Ce tabou a ses raisons pratiques, parce que le droit des gens (le droit international) repose sur le refus de la violence, sur l'interdiction de la guerre (comme moyen de la politique). On ne veut pas s'entendre dire que l'on redonne à la guerre un statut légal ni que la guerre et la paix sont des concepts qui sont toujours en étroite corrélation.|langue=français}}
{{Réf Article|titre=L'Europe vassale des Etats-Unis! Entretien avec Günter Maschke|auteur=[[Günter Maschke]]|publication={{w|Nouvelles de Synergies européennes}}|numéro=41|date=juillet-août 1999 |page=3}}
 
== Géopolitique ==
=== Pierre Pinta, ''La Libye'', 2006 ===
{{Citation|citation=L'histoire officielle a eu tendance à « oublier », voire à passer sous silence, le rôle joué par les troupes « indigènes » ou « étrangères » au sein des Forces françaises libres, singulièrement en ce qui concerne la mythique 2e DB. Des études récentes ont permis d'éclairer ce point [...] : « Dans la 2e DB qui compte 14 500 soldats après sa formation, il y a 3 600 indigènes nord-africains (INA) mais il n'y a plus de soldats noirs [Sénégalais et Tchadiens, qui constituaient le gros de la colonne Leclerc] car les Américains, qui ont fourni tout le matériel, n'en voulaient pas dans les unités blindés. Il y a environ 500 volontaires étrangers dont 70% d'Espagnols et beaucoup de Russes blancs. La notoriété des Espagnols de la 9e compagnie, acquise dans la libération de Paris, ne leur a pas servi à la démobilisation puisque, comme les Nord-Africains, ils ne furent ni aidés ni reconnus par la France ».}}
{{Réf Livre|titre=La Libye|auteur=Pierre Pinta|éditeur=[[:w:Éditions Karthala|Karthala]]|année=2006|page=p.252 }}
 
== Histoire ==
=== Joseph de Goislard de Monsabert, ''L'Armée d'Afrique 1830-1962'', 1977 ===
{{citation|C'est grâce à l'Armée d'Afrique que la France a retrouvé non seulement le chemin de la victoire et la foi en son armée, mais aussi et surtout l'Honneur et la Liberté.
|précisions=Monsabert sur le rôle de l'Armée d'Afrique durant la campagne 1942-45}}
{{Réf Livre|titre=L'Armée d'Afrique 1830-1962|auteur=Robert Huré |éditeur=Charles-Lavauzelle|année=1977|page=1|section=Préface par le [[:w:Joseph de Goislard de Monsabert|Général Monsabert]]}}
 
=== Annie Lacroix-Riz, ''Le Monde diplomatique'', 2005 ===
{{Citation|Si, en 1917-1918, le Reich fut défait à l’Ouest, et surtout par l’armée française, de 1943 à 1945, il le fut à l’Est et par l’Armée rouge.}}
{{Réf Article|titre=[http://www.monde-diplomatique.fr/2005/05/LACROIX_RIZ/12194 L’Union soviétique par pertes et profits]|auteur=[[:w:Annie Lacroix-Riz|Annie Lacroix-Riz]]|publication=Le Monde diplomatique|numéro=mai |date=2005 |page=24-25}}
 
== Histoire politique ==
=== [[Winston Churchill]], ''Morning Post'', 1898 ===
{{Loupe|Mémoires sur la Deuxième Guerre Mondiale}}
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{{citation|citation=Quand une seule personne peut déclencher une guerre, par définition, une république n'existe plus.|original=When one person can initiate war, by its definition, a republic no longer exists.|langue=en|précisions=}}{{Réf Pub|nom=Ron Paul|date=9 mars 1999|lieu=Chambre des représentants|source=Congressional Record'', vol. 145, no. 37|traducteur=Wikiquote}}
 
== Citations littérairesLittérature ==
=== Écrit intime ===
=== La guerre dans les écrits intimes ===
==== [[Friedrich Kellner]], ''Le journal de Friedrich Kellner'', 1941 ====
{{Citation|citation=Si Hitler gagne la guerre, l'Europe ne sera plus qu'un immense empire d'esclaves.|original=Wenn Hitler siegt gibt es ein großes Sklavenreich mit Namen ''Europa''.|langue=de}}
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{{Réf Livre|titre=Journal|auteur=[[Paul Klee]]|éditeur=Grasset|collection=Les Cahiers Rouges|année=1959|année d'origine=1957|page=329|section=Journal III|ISBN=978-2-246-27913-6}}
 
=== La guerre en poésieEssai ===
==== [[Michel Leiris]], ''[[Langage tangage ou Ce que les mots me disent]]'', [[w:1985 en littérature|1985]] ====
{{citation
|citation='''guerre''' – très grand, gros et grave grabuge ou algarade.}}
{{Réf Livre|référence=Langage tangage/Gallimard-L'Imaginaire|page=30|cacher auteur|cacher titre|cacher année|cacher isbn}}
 
==== Pierre Montagnon, ''Histoire de l'Armée française'', 1997 ====
{{Citation|citation=Sur les 214 000 hommes débarqués avec de Lattre [en Provence], 112 000 sont des ''indigènes'', 7000 sur 16000 chez Leclerc [en Normandie].
|précisions=Sur le débarquement des troupes françaises en Normandie et en Provence en 1944.}}
{{Réf Livre|titre=Histoire de l'Armée française|auteur=[[:w:Pierre Montagnon|Pierre Montagnon]]|éditeur=Pygmalyon |année=1997|page=275 }}
 
=== Poésie ===
====Georges De Brebeuf, ''La Pharsale de Lucain'', 1670====
{{Citation|citation=<poem>Guerre plus que civile, où la fureur d'un homme
<poem>Guerre plus que civile, où la fureur d'un homme
Fit voir Aigle contre Aig!e, & Rome contre Rome,
Le sang contre le sang lâchement declaré,
L'audace triomphante & le crime adoré.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=La Pharsale de Lucain|auteur=Georges De Brebeuf|éditeur=Jean Ribou|année=1670|page=1}}
|auteur=Georges De Brebeuf
|éditeur=Jean Ribou
|année=1670
|page=1
}}
 
==== [[Henri de Régnier]], ''Les jeux rustiques et divins'', 1897 ====
{{Citation|citation=<poem>Ivre essaim de la guerre aux ruches des armures,
<poem>Ivre essaim de la guerre aux ruches des armures,
Allez cueillir la mort sur la fleur des chairs mûres [...]</poem>}}
{{Réf Livre|titre de la contribution= Pour la porte des guerriers |titre= Les jeux rustiques et divins|auteur= Henri de Régnier|éditeur= Mercure de France|année= 1897|page= 185}}
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{{réf Livre|auteur=Charles Dantzig|titre=Dictionnaire égoïste de la littérature française|éditeur=Grasset|année=2005|page=748}}
 
=== La guerre dans les récitsRécit de voyage ===
==== [[Guy de Maupassant]], ''Sur l'eau'', 1888 ====
{{Citation|citation=Les hommes de guerre sont des fléaux du monde. Nous luttons contre la nature, l'ignorance, contre les obstacles de toute sorte, pour rendre moins dure notre misérable vie. Des hommes, des bienfaiteurs, des savants, usent leur existence à travailler à ce qui peut aider, ce qui peut secourir, ce qui peut soulager leurs frères. Ils vont, acharnés, à leur besogne utile, entassant les découvertes, agrandissant l'esprit humain, élargissant la science, donnant chaque jour à l'intelligence une somme de savoir nouveau, donnant chaque jour à leur patrie du bien-être, de l'aisance, de la force. La guerre arrive. En six mois, les généraux ont détruit vingt ans d'efforts, de patience et de génie.}}
Ligne 102 ⟶ 146 :
{{Réf Livre|titre=Sur l'eau|auteur=[[:w:Guy de Maupassant|Guy de Maupassant]]|éditeur=Société d'éditions littéraires et artistiques|année=1904|année d'origine=1888|page=77}}
 
=== La guerre dans les romansRoman ===
==== [[Montesquieu]], ''Lettres persanes'', 1721 ====
{{citation|citation=Il n'y a que deux sortes de guerre justes : les unes qui se font pour repousser un ennemi qui attaque ; les autres, pour secourir un allié qui est attaqué.}}
Ligne 140 ⟶ 184 :
{{Réf Livre|titre=L'Empereur-Dieu de Dune|auteur=Frank Herbert|éditeur=Robert Laffont|année=1982|page=167|ISBN=2-266-02723-9|traducteur=Guy Abadia|année d'origine=1981|collection=Press Pocket}}
 
== Philosophie ==
=== Propos d'essayistes ===
==== [[Michel Leiris]], ''[[Langage tangage ou Ce que les mots me disent]]'', [[w:1985 en littérature|1985]] ====
{{citation
|citation='''guerre''' – très grand, gros et grave grabuge ou algarade.}}
{{Réf Livre|référence=Langage tangage/Gallimard-L'Imaginaire|page=30|cacher auteur|cacher titre|cacher année|cacher isbn}}
 
==== Pierre Montagnon, ''Histoire de l'Armée française'', 1997 ====
{{Citation|citation=Sur les 214 000 hommes débarqués avec de Lattre [en Provence], 112 000 sont des ''indigènes'', 7000 sur 16000 chez Leclerc [en Normandie].
|précisions=Sur le débarquement des troupes françaises en Normandie et en Provence en 1944.}}
{{Réf Livre|titre=Histoire de l'Armée française|auteur=[[:w:Pierre Montagnon|Pierre Montagnon]]|éditeur=Pygmalyon |année=1997|page=275 }}
 
== Citations philosophiques ==
=== [[Nicolas Machiavel]], ''Le Prince'', 1532 ===
{{citation|La guerre, les institutions et les règles qui la concernent sont le seul objet auquel un prince doive donner ses pensées et son application, et dont il lui convienne de faire son métier : c'est là la vraie profession de quiconque gouverne ; et par elle, non seulement ceux qui sont nés princes peuvent se maintenir, mais encore ceux qui sont nés simples particuliers peuvent souvent devenir prince.}}
Ligne 163 ⟶ 196 :
{{Réf Livre|titre=Du Pape et extraits d'autres œuvres|auteur=Textes de Joseph de Maistre présentés et choisis par E. M. Cioran|éditeur=J.-J. Pauvert|année=1957|page=83-84|collection=Libertés}}
 
== Stratégie militaire ==
=== [[Michel Foucault]], ''« Il faut défendre la société »'', 1976 ===
{{citation|citation=C'est la guerre qui est le moteur des institutions et de l'ordre : la paix, dans le moindre de ses rouages, fait sourdement la guerre. Autrement dit, il faut déchiffrer la guerre sous la paix : la guerre, c'est le chiffre même de la paix. Nous sommes donc en guerre les uns contre les autres ; un front de bataille traverse la société tout entière, continûment et en permanence, et c'est ce front de bataille qui place chacun de nous dans un camp ou dans un autre. Il n'y a pas de sujet neutre. On est forcément l'adversaire de quelqu'un.}}
{{Réf Livre|titre=« Il faut défendre la société »|auteur=[[Michel Foucault]]|éditeur=Gallimard Le Seuil|collection=Hautes Etudes|année=1997|page=43|section=Cours du 21 janvier 1976 |ISBN=978-2-02-023169-5}}
 
{{citation|citation=La guerre, c'est l'effet immédiat d'une non-différence ou, en tout cas, de différences insuffisantes. En fait, dit [[Thomas Hobbes|Hobbes]], s'il y avait eu de grandes différences, si effectivement entre les hommes il y avait des écarts qui se voient et se manifestent, qui sont très clairement irréversibles, il est bien évident que la guerre se trouverait par là même bloquée immédiatement. S'il y avait des différences naturelles marquées, visibles, massives, de deux choses l'une : ou bien il y aurait effectivement affrontement entre le fort et le faible — mais cet affrontement et cette guerre réelle se solderaient aussitôt par la victoire du fort sur le faible, victoire qui serait définitive à cause même de la force du fort ; ou bien il n'y aurait pas affrontement réel, ce qui veut dire, tout simplement, que le faible, sachant, percevant, constatant sa propre faiblesse, renoncerait avant même l'affrontement. De sorte que — dit Hobbes — s'il y avait des différences naturelles marquées, il n'y aurait pas de guerre ; car, ou bien le rapport de force serait fixé d'entrée de jeu par une guerre initiale qui exclurait qu'elle continue, ou bien, au contraire, ce rapport de force resterait virtuel par la timidité même des faibles. Donc, s'il y avait différence, il n'y aurait pas de guerre. La différence pacifie. En revanche, dans l'état de non-différence, de différence insuffisante — dans cet état où on peut dire qu'il y a des différences, mais rampantes, fuyantes, minuscules, instables, sans ordre et sans distinction ; dans cette anarchie des petites différences qui caractérise l'état de nature — qu'est-ce qui se passe ? Même celui qui est un petit peu plus faible que les autres, qu'un autre, il est tout de même suffisamment proche du plus fort pour se percevoir assez fort pour n'avoir pas à céder. Donc, le faible ne renonce jamais. Quant au fort, qui est simplement un tout petit peu plus fort que les autres, il n'est jamais assez fort pour n'être pas inquiet et, par conséquent, pour n'avoir pas à se tenir sur ses gardes. L'indifférenciation naturelle crée donc des incertitudes, des risques, des hasards et, par conséquent, la volonté, de part et d'autre, de s'affronter ; c'est l'aléatoire dans le rapport primitif des forces qui crée cet état de guerre.}}
{{Réf Livre|titre=« Il faut défendre la société » |auteur=[[Michel Foucault]]|éditeur=Gallimard Le Seuil|collection=Hautes Etudes|année=1997|page=78|section=Cours du 4 février 1976|ISBN=978-2-02-023169-5}}
 
{{citation|citation=Il n'y a pas de batailles dans la guerre primitive de [[Thomas Hobbes|Hobbes]], il n'y a pas de sang, il n'y a pas de cadavres. Il y a des représentations, des manifestations, des signes, des expressions emphatiques, rusées, mensongères ; il y a des leurres, des volontés qui sont travesties en leur contraire, des inquiétudes qui sont camouflées en certitudes. On est sur le théâtre des représentations échangées, on est dans un rapport de peur qui est un rapport temporellement indéfini ; on n'est pas réellement dans la guerre. Ceci veut dire, finalement, que l'état de sauvagerie bestiale, où les individus vivants se dévoreraient les uns les autres, ne peut en aucun cas apparaître comme la caractérisation première de l'état de guerre selon Hobbes. Ce qui caractérise l'état de guerre, c'est une sorte de diplomatie infinie de rivalités qui sont naturellement égalitaires. On n'est pas dans « la guerre » ; on est dans ce que Hobbes appelle, précisément, « l'état de guerre ». Il y a un texte où il dit : « La guerre ne consiste pas seulement dans la bataille et dans les combats effectifs ; mais dans un espace de temps — c'est l'état de guerre — où la volonté de s'affronter en des batailles est suffisamment avérée ».}}
{{Réf Livre|titre=« Il faut défendre la société »|auteur=[[Michel Foucault]]|éditeur=Gallimard Le Seuil|collection=Hautes Etudes|année=1997|page=79|section=Cours du 4 février 1976|ISBN=978-2-02-023169-5}}
 
{{citation|citation=Il y a dans le ''Leviathan'' tout un front du discours qui consiste à dire : peu importe qu'on se soit battu ou pas, peu importe que vous ayez été vaincus ou non ; de toute façon, c'est le même mécanisme qui joue pour vous les vaincus, le même que celui que l'on trouve à l'état de nature, dans la constitution de l'Etat, ou que l'on retrouve encore, tout naturellement, dans le rapport le plus tendre et le plus naturel qui soit, c'est-à-dire celui entre les parents et les enfants. [[Thomas Hobbes|Hobbes]] rend la guerre, le fait de la guerre, le rapport de force effectivement manifeste dans la bataille, indifférents à la constitution de la souveraineté. La constitution de la souveraineté ignore la guerre.}}
{{Réf Livre|titre=« Il faut défendre la société »|auteur=[[Michel Foucault]]|éditeur=Gallimard Le Seuil|collection=Hautes Etudes|année=1997|page=83|section=Cours du 4 février 1976|ISBN=978-2-02-023169-5}}
 
{{citation|citation=D'un mot, ce que [[Thomas Hobbes|Hobbes]] veut éliminer c'est la conquête, ou encore l'utilisation, dans le discours historique et dans la pratique politique, de ce problème qui est celui de la conquête. L'invisible adversaire du Léviathan, c'est la conquête [...]. En ayant l'air de proclamer la guerre partout, dès le départ et encore à l'arrivée, le discours de Hobbes disait, en réalité, tout le contraire. Il disait que guerre ou pas guerre, défaite ou non, conquête ou accord, c'est la même chose : « Vous l'avez voulue, c'est vous, les sujets, qui avez constitué la souveraineté qui vous représente. Ne nous ennuyez donc plus avec vos ressassements historiques : au bout de la conquête (si vous voulez vraiment qu'il y ait eu une conquête), eh bien, vous trouverez encore le contrat, la volonté apeurée des sujets. » Le problème de la conquête se trouve donc ainsi dissous, en amont par cette notion de guerre de tous contre tous et en aval par la volonté, juridiquement valable même, de ces vaincus apeurés, le soir de la bataille. Donc je crois que Hobbes peut bien paraître scandaliser. En fait, il rassure : il tient toujours le discours du contrat et de la souveraineté, c'est-à-dire le discours de l'Etat.}}
{{Réf Livre|titre=« Il faut défendre la société»|auteur=[[Michel Foucault]]|éditeur=Gallimard Le Seuil|collection=Hautes Etudes|année=1997|page=85|section=Cours du 4 février 1976|ISBN=978-2-02-023169-5}}
 
{{citation|citation=Jusqu'au XVIIe siècle la guerre c'était bien, essentiellement, la guerre d'une masse contre une autre masse. Boulainvilliers, lui, fait pénétrer le rapport de guerre dans tout rapport social, va le subdiviser par mille canaux divers, et va faire apparaître la guerre comme une sorte d'état permanent entre des groupes, des fronts, des unités tactiques, en quelque sorte, qui se civilisent les uns avec les autres, s'opposent les uns les autres, ou au contraire s'allient les uns avec les autres. Il n'y a plus ces grandes masses stables et multiples, il va y avoir une guerre multiple, en un sens une guerre de tous contre tous.}}
{{Réf Livre|titre=« Il faut défendre la société »|auteur=[[Michel Foucault]]|éditeur=Gallimard Le Seuil|collection=Hautes Etudes|année=1997|page=144|section=Cours du 18 février 1976|ISBN=978-2-02-023169-5}}
 
=== [[Günter Maschke]], Entretien, 1999 ===
{{citation|citation=Si je reconnais l'état de guerre, cela entraîne beaucoup d'implications en droit économique, dans le droit des gens et dans le droit des assurances. Ce tabou a ses raisons pratiques, parce que le droit des gens (le droit international) repose sur le refus de la violence, sur l'interdiction de la guerre (comme moyen de la politique). On ne veut pas s'entendre dire que l'on redonne à la guerre un statut légal ni que la guerre et la paix sont des concepts qui sont toujours en étroite corrélation.|langue=français}}
{{Réf Article|titre=L'Europe vassale des Etats-Unis! Entretien avec Günter Maschke|auteur=[[Günter Maschke]]|publication={{w|Nouvelles de Synergies européennes}}|numéro=41|date=juillet-août 1999 |page=3}}
 
== Propos de géopoliticiens ==
=== Pierre Pinta, ''La Libye'', 2006 ===
{{Citation|citation=L'histoire officielle a eu tendance à « oublier », voire à passer sous silence, le rôle joué par les troupes « indigènes » ou « étrangères » au sein des Forces françaises libres, singulièrement en ce qui concerne la mythique 2e DB. Des études récentes ont permis d'éclairer ce point [...] : « Dans la 2e DB qui compte 14 500 soldats après sa formation, il y a 3 600 indigènes nord-africains (INA) mais il n'y a plus de soldats noirs [Sénégalais et Tchadiens, qui constituaient le gros de la colonne Leclerc] car les Américains, qui ont fourni tout le matériel, n'en voulaient pas dans les unités blindés. Il y a environ 500 volontaires étrangers dont 70% d'Espagnols et beaucoup de Russes blancs. La notoriété des Espagnols de la 9e compagnie, acquise dans la libération de Paris, ne leur a pas servi à la démobilisation puisque, comme les Nord-Africains, ils ne furent ni aidés ni reconnus par la France ».}}
{{Réf Livre|titre=La Libye|auteur=Pierre Pinta|éditeur=[[:w:Éditions Karthala|Karthala]]|année=2006|page=p.252 }}
 
== Propos d'historiens ==
=== Joseph de Goislard de Monsabert, ''L'Armée d'Afrique 1830-1962'', 1977 ===
{{citation|C'est grâce à l'Armée d'Afrique que la France a retrouvé non seulement le chemin de la victoire et la foi en son armée, mais aussi et surtout l'Honneur et la Liberté.
|précisions=Monsabert sur le rôle de l'Armée d'Afrique durant la campagne 1942-45}}
{{Réf Livre|titre=L'Armée d'Afrique 1830-1962|auteur=Robert Huré |éditeur=Charles-Lavauzelle|année=1977|page=1|section=Préface par le [[:w:Joseph de Goislard de Monsabert|Général Monsabert]]}}
 
=== Annie Lacroix-Riz, ''Le Monde diplomatique'', 2005 ===
{{Citation|Si, en 1917-1918, le Reich fut défait à l’Ouest, et surtout par l’armée française, de 1943 à 1945, il le fut à l’Est et par l’Armée rouge.}}
{{Réf Article|titre=[http://www.monde-diplomatique.fr/2005/05/LACROIX_RIZ/12194 L’Union soviétique par pertes et profits]|auteur=[[:w:Annie Lacroix-Riz|Annie Lacroix-Riz]]|publication=Le Monde diplomatique|numéro=mai |date=2005 |page=24-25}}
 
== Propos de stratèges militaires ==
=== [[Sun Zi]], ''L'Art de la Guerre'', Vè siècle avant J.-C. ===
{{citation|La guerre est une affaire d'une importance vitale pour l'État.}}
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