« Marquis de Sade » : différence entre les versions

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== D'autres auteurs le concernant son oeuvre ==
{{citation|citation=<poem>L'autodestruction de la nature, qui est un thème fondamental chez Sade, cette autodestruction dans une sorte de monstruosité déchaînée, n'est jamais effectuée que par la présence d'un certain nombre d'individus qui détiennent un surpouvoir. Le surpouvoir du prince, du seigneur, du ministre, de l'argent, ou le surpouvoir du révolté.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Les Anormaux |auteur=[[Michel Foucault]]|éditeur=Gallimard Le Seuil|collection=Hautes Etudes|année=1999|page=93|section=Cours du 29 janvier 1975 |ISBN=2-02-030798-7}}
 
{{citation|citation=<poem>Il n'y a pas de monstre chez Sade qui soit politiquement neutre et moyen : ou il vient de la lie du peuple et il a redressé l'échine contre la société établie, ou il est un prince, un ministre, un seigneur qui détient sur tous les pouvoirs sociaux un surpouvoir sans loi. De toute façon, le pouvoir, l'excès de pouvoir, l'abus de pouvoir, le despotisme est toujours, chez Sade, l'opérateur du libertinage. C'est ce surpouvoir qui transforme le simple libertinage en monstruosité.</poem>}}
{{citation|citation=<poem>L'autodestruction de la nature, qui est un thème fondamental chez Sade, cette autodestruction dans une sorte de monstruosité déchaînée, n'est jamais effectuée que par la présence d'un certain nombre d'individus qui détiennent un surpouvoir. Le surpouvoir du prince, du seigneur, du ministre, de l'argent, ou le surpouvoir du révolté.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Les Anormaux |auteur=[[Michel Foucault]]|éditeur=Gallimard Le Seuil|collection=Hautes Etudes|année=1999|page=93|section=Cours du 29 janvier 1975 |ISBN=2-02-030798-7}}
{{Réf Livre|titre=Les Anormaux
|auteur=Michel Foucault
|éditeur=Gallimard Le Seuil
|collection=Hautes Etudes
|année=1999
|page=93
|section=Cours du 29 janvier 1975
|ISBN=2-02-030798-7}}
 
{{citation|citation=<poem>Nul doute que le projet exhaustif de répertorier toutes les perversions sexuelles en cent vingt journées, au bout desquelles « il y a eu trente immolés et seize qui s'en retournent à Paris », exige de sérieuses précautions. Mais autant les plus sévères mesures d'isolement paraissent inévitables dans pareil cas, autant l'inquiétante application de Sade à clore hermétiquement le château de Silling, à le couper définitivement du monde sans aucune possibilité de retour, annonce une démarche apparemment aussi étrangère à la logique libertine qu'à toutes les attitudes des innombrables personnages qui vont et viennent alors autour du même château imaginaire [...].
{{citation|citation=<poem>Il n'y a pas de monstre chez Sade qui soit politiquement neutre et moyen : ou il vient de la lie du peuple et il a redressé l'échine contre la société établie, ou il est un prince, un ministre, un seigneur qui détient sur tous les pouvoirs sociaux un surpouvoir sans loi. De toute façon, le pouvoir, l'excès de pouvoir, l'abus de pouvoir, le despotisme est toujours, chez Sade, l'opérateur du libertinage. C'est ce surpouvoir qui transforme le simple libertinage en monstruosité.</poem>}}
En fait, c'est la réalité — et non le monde — que les plus libertins des libertins mettent tant de soin à quitter. Ici, il n'y a de clôture que déréalisante. Et comme l'architecture sadienne obéit toute entière à ce mécanisme d'un enfermement sans terme, le processus de déréalisation ne connaît pas de limite. A tel point que ce n'est plus seulement le réel mais le mode de penser le réel — dont la pensée libertine constitue d'ailleurs la plus audacieuse figure — que Sade incite à abandonner sans retour [...].
{{Réf Livre|titre=Les Anormaux
Là commence la violence poétique en même temps qu'une critique sans merci de la pensée libertine.</poem>}}
|auteur=Michel Foucault
{{Réf Livre|titre=Les châteaux de la subversion|auteur=[[Annie Le Brun]]|éditeur=Garnier Frères|collection=Folio Essais|année=1982|année d'origine=|page=63|partie=I|section=Un rêve de pierre|ISBN=2-07-032341-2}}
|éditeur=Gallimard Le Seuil
 
|collection=Hautes Etudes
{{citation|citation=Sade décrit l'espace de ce qui ne devait pas, ne pouvait pas en avoir, comme s'il faisait apparaître sous le langage la texture organique de l'imaginaire. Car, à l'inverse de la trajectoire libertine qui décrit un lieu fermé et l'explore pour en prendre possession, la pensée de Sade se développe en structure cellulaire qui, par leurs tourbillons, dévoie la clôture vers la prolifération, la possession vers le manque, le nombre vers le vide. Le cérémonial de Sade est tout entier dans ce jeu tragique où l'indifférent devient à son insu fanatique, serait-ce fanatique de l'indifférence.}}
|année=1999
{{Réf Livre|titre=Les châteaux de la subversion|auteur=[[Annie Le Brun]]|éditeur=Garnier Frères|collection=Folio Essais|année=1982|année d'origine=|page=66|partie=I|section=Un rêve de pierre|ISBN=2-07-032341-2}}
|page=93
 
|section=Cours du 29 janvier 1975
{{citation|citation=[...] ce château que la pensée libertine ne cherche qu'à remplir d'expériences, de certitudes, cette forteresse que la protestation sociale ne cherche qu'à remplir d'ignominies pour justifier sa véhémence, cette ruine que le courant sentimental ne cherche qu'à remplir d'émotions, Sade le vide. Mais avec pour précaution initiale une magnificence d'idées, d'objets, de corps, comme pour rendre plus bouleversante cette annulation lyrique.}}
|ISBN=2-02-030798-7}}
{{Réf Livre|titre=Les châteaux de la subversion|auteur=[[Annie Le Brun]]|éditeur=Garnier Frères|collection=Folio Essais|année=1982|année d'origine=|page=75|partie=I|section=Un rêve de pierre|ISBN=2-07-032341-2}}
 
{{citation|citation=Sade joue son existence à mettre en place une prestigieuse machine qui n'imite ni ne crée, qui ne reproduit ni ne produit, mais qui n'en fonctionne pas moins à un régime intensif.}}
{{Réf Livre|titre=Les châteaux de la subversion|auteur=[[Annie Le Brun]]|éditeur=Garnier Frères|collection=Folio Essais|année=1982|année d'origine=|page=79|partie=I|section=Un rêve de pierre|ISBN=2-07-032341-2}}
 
{{citation|citation=<poem>[...] la répétitivité obsédante de l'univers de Sade n'est que cette interrogation en ricochet, qui, faisant tournoyer les certitudes, laisse voir l'insondable vérité de l'illusion. L'obstruction de Sade à l'assurance des Lumières va alors jusqu'au refus de s'assurer les puissances du nombre : il les laisse libres, sans aucune utilité, sans aucun point d'application, libres de dévoyer le réel et c'est à partir de cet imaginaire numérique qu'il trouve l'audace de bâtir sur le terrain de la production le château de l'illusion.
Château fermé pour empêcher l'absorption des apparences dans une réalité fonctionnelle, château de proie pour ramener toute réalité dans la jungle de apparences et l'arracher à la loi de la valeur. La déréalisation va de pair avec la dévalorisation. Ce que Sade préserve là, c'est moins l'unique contre le nombre que la liberté imprescriptible du regard. Machine inactuelle, machine à fabriquer l'inactualité, ce jeu optique retire les êtres et les choses de la circulation des biens pour les confronter au néant au bord duquel tourne la ronde de leurs apparences.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Les châteaux de la subversion|auteur=[[Annie Le Brun]]|éditeur=Garnier Frères|collection=Folio Essais|année=1982|année d'origine=|page=79|partie=I|section=Un rêve de pierre|ISBN=2-07-032341-2}}
 
{{citation|citation=Quelque chose commence et finit dans le château de Sade. Ce qui finit, c'est l'assujettissement de l'objet à l'idée, mais en même temps l'asservissement de l'imaginaire à l'ordre du monde. Ce qui commence, c'est une suspicion infinie des apparences et à travers le plus dangereux jeu de miroirs la rencontre de la couleur noire.}}
{{Réf Livre|titre=Les châteaux de la subversion|auteur=[[Annie Le Brun]]|éditeur=Garnier Frères|collection=Folio Essais|année=1982|année d'origine=|page=80|partie=I|section=Un rêve de pierre|ISBN=2-07-032341-2}}