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{{citation|citation=Ne pas avoir le sentiment des ''lettres'', cela, chez les Anciens, voulait dire ne pas avoir le sentiment de la vertu, de la gloire, de la grâce, de la beauté, en un mot de tout ce qu'il y a de véritablement divin sur la terre.}}
{{Réf Livre|titre=Le siècle du progrès — Anthologie établie et présentée par Pierre Berès|auteur=Charles-Augustin Sainte-Beuve|éditeur=Hermann (éditeurs des sciences et des arts)|collection=Collection savoir : lettres|année=1992|année d'origine=|page=3|partie=De la tradition en littérature|section=12 avril 1858. ''Causeries du lundi'', t. XV|ISBN=2-7056-6179-4}}
 
{{citation|citation=Cet homme, si homme entre tous, n'était pas un sauvage ni un désordonné ; il ne faut pas le confondre (parce qu'il a été parfois énergique ou subtil à l'excès, et qu'il a donné ou dans les grossièretés ou dans les raffinements de son temps) avec les excentriques et les fous pleins d'eux-mêmes, ivres de leur propre nature et de leurs oeuvres — ivres de leur vin. Il a créé aussi des êtres ravissants de pureté et de douceur et il habite au centre de la nature humaine. Et n'est-ce pas chez lui qu'on doit aller chercher le mot le plus expressif pour rendre la douceur même (''the milk of human kindness''), cette qualité que je demande toujours aux talents énergiques de mêler à leur force pour qu'ils ne tombent point dans la dureté et dans la brutale offense, de même qu'aux beaux talents qui inclinent à être trop doux, je demanderai, pour se sauver de la fadeur, qu'il s'y ajoute un peu de ce que Pline et Lucien appellent amertume, ce sel de la force ; car c'est ainsi que les talents se complètent ; et [[William Shakespeare|Shakespeare]], à sa manière (et sauf les défauts de son temps), a été complet.}}
{{Réf Livre|titre=Le siècle du progrès — Anthologie établie et présentée par Pierre Berès|auteur=Charles-Augustin Sainte-Beuve|éditeur=Hermann (éditeurs des sciences et des arts)|collection=Collection savoir : lettres|année=1992|année d'origine=|page=7|partie=De la tradition en littérature|section=12 avril 1858. ''Causeries du lundi'', t. XV|ISBN=2-7056-6179-4}}
 
{{citation|citation=Cet homme, si homme entre tous, n'était pas un sauvage ni un désordonné ; il ne faut pas le confondre (parce qu'il a été parfois énergique ou subtil à l'excès, et qu'il a donné ou dans les grossièretés ou dans les raffinements de son temps) avec les excentriques et les fous pleins d'eux-mêmes, ivres de leur propre nature et de leurs oeuvres — ivres de leur vin. Il a créé aussi des êtres ravissants de pureté et de douceur et il habite au centre de la nature humaine. Et n'est-ce pas chez lui qu'on doit aller chercher le mot le plus expressif pour rendre la douceur même (''the milk of human kindness''), cette qualité que je demande toujours aux talents énergiques de mêler à leur force pour qu'ils ne tombent point dans la dureté et dans la brutale offense, de même qu'aux beaux talents qui inclinent à être trop doux, je demanderai, pour se sauver de la fadeur, qu'il s'y ajoute un peu de ce que Pline et Lucien appellent amertume, ce sel de la force ; car c'est ainsi que les talents se complètent ; et [[William Shakespeare|Shakespeare]], à sa manière (et sauf les défauts de son temps), a été complet.}}