« François-René de Chateaubriand » : différence entre les versions
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{{citation|citation=<poem>Le dernier des purs dans un monde vendu, il restera la ''vox claman in deserto'', le prophète maigre et nu prêchant en vain une parousie que personne n'attend plus.
Reste qu'au-delà de l'insoumission instantanée, la seul manière efficace de renverser à son profit le rapport de force, l'arme absolue du (provisoirement) faible est évidemment l'écriture. Sa fonction restauratrice (c'est le cas de le dire) de justice et de vérité, mais aussi libératrice, s'affirme avec une force particulière lorsque l'imposture régnante paralyse le corps de ses antagonistes. L'écrivain retenu dans les chaînes — fussent-elles, comme ici, toutes métaphoriques — témoigne pour l'inaliénable souveraineté d'un principe spirituel. La Préfecture de police se voit ainsi, par la grâce de son hôte forcé, transfigurée en laboratoire de littérature en soi, elle est déjà littérature, et pas la meilleure : son arsenal de clefs, de grilles, ses échos glaçants de pas sur les dalles suintantes d'immenses corridors, renvoient au bric à brac du roman « gothique », de même que la nudité, la saleté de la cellule, son « meuble infâme », ses graffiti [...]
{{Réf Article|titre=Les prisons du poète|auteur=Philippe Berthier|publication=Chateaubriand — Revue Littéraire Europe|numéro=775-776|page=70|date=Novembre-décembre 1993|ISSN=0014-2751}}
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