« François-René de Chateaubriand » : différence entre les versions

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{{Réf Article|titre=Aux origines des ''Mémoires d'Outre-tombe'' — Les beaux arts et le ''Voyage en Italie''|auteur=Hans Peter Lund|publication=Chateaubriand — Revue Littéraire Europe|numéro=775-776|page=73|date=Novembre-décembre 1993|ISSN=0014-2751}}
 
{{citation|citation=<poem>« Les cavernes d'alentour retentirent » : c'est l'éternel Orphée descendu parmi l'éternelle sauvagerie des Enfers. Jamais prisonnier — l'intéressé s'en flatte avec quelque coquetterie — demanda-t-il un traité de métrique à ses bourreaux ? Mais comprendront-ils la leçon ? Chateaubriand se divertit du contraste entre sa situation objective et son incroyable liberté intérieure : juché sur son « trépied » (ce qui l'apparente à la Pythie), il s'abandonne avec délices à l'enfantement du poème, jusqu'à ce que tout à trac des huissiers fassent irruption au milieu d'un vers et l'« appréhendent au corps sur les rives du Permesse ». Retour brutal au réel, fuite de la Muse à tire d'ailes. La métaphore ornithologique s'impose : encagé, l'écrivain envie les moineaux, qui fréquentent même les cours de prison et se posent avec autant d'insouciance sur la guillotine que sur le rosier ; avec une cruelle ironie, il salue les acquis de Juillet : « Comme nous sommes libres maintenant ! comme j'étais libre surtout à ma fenêtre, témoin ce bon gendarme en faction au bas de mon escalier et qui se préparait à me tirer au vol s'il m'eût poussé des ailes ! »
Le seul moyen de s'''élargir'', dans la coercition qui lui est imposée, est soit de nier ce qui l'entoure, soit — dans la deuxième phase, adoucie, de son incarcération — de le magnifier en le mythologisant : des réminiscences anacréontiques voltigent dans le boudoir de Mademoiselle Gisquet, d'« agréables commis de la police » sont entrevus « comme de belles nymphes parmi des lilas » ; bref ; c'est Ovide à Paris (et presque déjà [[Marcel Proust|Proust]]...), et il est clair que Chateaubriand commence à trouver du plaisir à ce qui lui arrive, et du plaisir spécifiquement littéraire.</poem>}}
{{Réf Article|titre=Les prisons du poète|auteur=Philippe Berthier|publication=Chateaubriand — Revue Littéraire Europe|numéro=775-776|page=71|date=Novembre-décembre 1993|ISSN=0014-2751}}