« Luxure » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Clelie Mascaret (discussion | contributions)
Aucun résumé des modifications
Clelie Mascaret (discussion | contributions)
Ligne 11 :
{{citation|citation=S'il est vrai que toute passion, avant de se qualifier positivement ou négativement, est un « transport extrême de la volonté », on conçoit fort bien qu'un artifice sémantique tire parti de ce recoupement. Ce que fait Guillaume par un usage étendu et insolite de nom de la luxure. Autour de ce mot s'effacent toutes les qualifications morales […]. « Il n'y a pas », dit Guillaume, « que la luxure de la chair » : Bence pratique, pour sa part, la « luxure du savoir » et Bernard Gui la « luxure du pouvoir », tandis que le pape s'adonne à la « luxure de richesse » […]. Dénominations assez rares, certes, mais acceptables dans la mesure où elles intéressent toutes différentes sortes de vices. Mais la provocation s'aggrave quand on parle de la « luxure de l'adoration » ou de la « luxure de l'humilité », […] qui ne peut être que celle des saints. Que dire enfin de cet oxymore de « luxure de la douleur, par quoi l'on désigne une sorte d'égarement dans lequel purent tomber les martyrs ! Comparable à l'onanisme, la luxure est donnée pour improductive et stérile, et la dénonciation dont elle est l'objet vise en réalité toutes les valeurs qui la peuvent motiver. Cette mise à mal de l'ordre sémantique et des différences qui le constituent rejoint la critique nietzschéenne des « grands mots » et le dessein ironisant qui l'inspire à l'égard de toute doctrine.|précisions=A propos du ''Nom de la Rose'', d'[[Umberto Eco]].}}
{{Réf Livre|titre=Écritures ironiques|auteur=Jean Decottignies|éditeur= Presses Universitaires de Lille|année=1988|page=164}}
 
=== Roman ===
==== [[James Joyce]], ''Ulysse'', 1922 ====
{{Citation|citation=<poem>N'avait-il nulle connaissance de cet autre pays qui est appelé Croyez-en-Moi, qui est la terre promise qui sied au roi Délicieux et sera éternellement là où ne sont plus ni mort ni naissance, épousailles ni maternité et où tous tant qu'ils sont entreront qui ont cru en elle ? Oui, Pieux lui avait parlé de cette terre et Chaste lui en avait indiqué la route mais le fait est que sur cette route il était tombé sur une certaine courtisane fort plaisante à l'oeil et qui lui dit se nommer Un-Bon-Tiens et le détourna par ruse de la bonne voie avec des flatteries qu'elle lui prodiguait, comme : Oh mon joli coeur viens-t'en un peu par ici et je te ferai voir un endroit charmant, et elle le flatta de tant d'expertes façons qu'elle l'attira en sa grotte qui a nom Deux-Tu-l'Auras, ou selon quelques doctes personnes, Concupiscence Charnelle.
Ceci était ce que tous les membres de cette compagnie attablée là dans le Manoir des Mères convoitaient le plus chaudement et s'ils avaient fait rencontre de cette courtisane Un-Bon-Tiens (qui était dedans soi toutes les ordres infections, tous les monstres, et possédée d'un malin esprit), ils eussent fait feu de tout bois pour lui donner assaut et la posséder. Touchant Croyez-en-Moi, ils dirent que ce n'était chose autre qu'une imagination et qu'ils ne s'en pouvaient faire représentation aucune, que premier, Deux-Tu-l'Auras où elle les entraînait était par excellence une bienheureuse grotte et s'y voyaient quatre oreillers portant pancartes dessus lesquelles étaient ces mots écrits, En Levrette et Tête-Bêche et Langue-Fourrée et Flanc-à-Flanc, et second, que de cet ordre infection, Omnivérole, et des monstres, ils n'avaient souci car Préservatif leur avait fait don d'un puissant bouclier de boyau de boeuf, et en troisième lieu, qu'ils n'avaient non plus à craindre Progéniture qui était cet esprit malin, par la vertu de ce même bouclier qui s'appelait Mortogosse. Ainsi tous s'ébattaient en leur aveuglement, M. Lergoteur et M. Dévot-par-Occasion, M. Chimpanzé-de-la-Chope, M. Faux-Franc-Homme, M. Disert-Dixon, le jeune Grand-Vantard et M. Prudent-Bonace. En quoi, ô misérables humains, vous vous abusiez là, alors que c'était la voix du dieu qui retentissait en sa male rage et que son bras était prêt de se lever pour réduire en poudre vos âmes à cause de tant de blasphèmes et de ce que vous avez jeté hors à mépris de sa parole qui d'engendrer grandement vous enjoint.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=[[James Joyce]]|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=615|ISBN=2-07-040018-2}}
 
== Philosophie ==
Récupérée de « https://fr.wikiquote.org/wiki/Luxure »