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== Citations propres à l'auteur ==
=== ''[[w:L'Écume des jours (roman)|L'Écume des jours]]'', [[w:1947 en littérature|1947]] ===
{{citation|citation=Il vida son bain en perçant un trou dans le fond de la baignoire. Le sol de la salle de bains, dallé de grès cérame jaune clair, était en pente et orientait l'eau vers un orifice situé juste au-dessus du bureau du locataire de l'étage inférieur. Depuis peu, sans prévenir Colin, celui-ci avait changé son bureau de place. Maintenant, l'eau tombait sur son garde-manger.}}
{{Réf Livre|titre=L'écume des jours|auteur=Boris Vian|éditeur=Pauvert|année=1963|année d'origine=1947|page=12|section=I.|ISBN=2-7202-1311-02}}
 
{{citation|citation=Il glissa ses pieds dans des sandales de cuir de roussette et revêtit un élégant costume d'intérieur, pantalon de velours à côtes vert d'eau très profonde et veston de calmande noisette.}}
{{Réf Livre|titre=L'écume des jours|auteur=Boris Vian|éditeur=Pauvert|année=1963|année d'origine=1947|page=12|section=I.|ISBN=2-7202-1311-02}}
 
{{citation|citation=Il accrocha la serviette au séchoir, posa le tapis de bain sur le bord de la baignoire et le saupoudra de gros sel afin qu'il dégorgeât toute l'eau contenue. Le tapis se mit à baver en faisant des grappes de petites bulles savonneuses.}}
{{Réf Livre|titre=L'écume des jours|auteur=Boris Vian|éditeur=Pauvert|année=1963|année d'origine=1947|page=12|section=I.|ISBN=2-7202-1311-02}}
 
{{citation|citation=<poem>— Ce pâté d'anguilles est remarquable, dit Chick. Qui t'a donné l'idée de le faire ?
— C'est Nicolas qui en a eu l'idée, dit Colin. Il y a une anguille — il y avait, plutôt — qui venait tous les jours dans son lavabo par la conduite d'eau froide.
— C'est curieux, dit Chick. Pourquoi ça ?
— Elle passait la tête et vidait le tube de pâte dentifrice en appuyant dessus avec ses dents. Nicolas ne se sert que de pâte américaine à l'ananas et ça a dû la tenter.
— Comment l'a-t-il prise ? demanda Chick.
— Il a mis un ananas entier à la place du tube. Quand elle avalait la pâte, elle pouvait déglutir et rentrer sa tête ensuite, mais, avec l'ananas, ça n'a pas marché, et plus elle tirait, plus ses dents entraient dans l'ananas.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=L'écume des jours|auteur=Boris Vian|éditeur=Pauvert|année=1963|année d'origine=1947|page=20|section=II.|ISBN=2-7202-1311-02}}
 
{{citation|citation=<poem>Colin s'arrêta.
— Nicolas quoi ? dit Chick.
— J'hésite à te le dire, ça va peut-être te couper l'appétit.
— Va donc, dit Chick, il ne m'en reste presque plus.
— Nicolas est entré à ce moment-là et lui a sectionné la tête avec une lame de rasoir. Ensuite, il a ouvert le robinet et tout le reste est venu.
— C'est tout ? dit Chick. Redonne-moi du pâté. J'espère qu'elle a une nombreuse famille dans le tuyau.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=L'écume des jours|auteur=Boris Vian|éditeur=Pauvert|année=1963|année d'origine=1947|page=20|section=II.|ISBN=2-7202-1311-02}}
 
{{citation|citation=<poem>— On devrait les empêcher d'aller si vite, dit Colin.
Puis il fit un signe de croix car le patineur venait de s'écraser contre le mur du restaurant, à l'extrémité opposée de la piste, et restait collé là, comme une méduse de papier mâché écartelée par un enfant cruel.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=L'écume des jours|auteur=Boris Vian|éditeur=Pauvert|année=1963|année d'origine=1947|page=27|section=III.|ISBN=2-7202-1311-02}}
 
{{citation|citation=<poem>Il fit un grand pas pour éviter une raie du bord du trottoir qui paraissait dangereuse.
— Si je peux faire vingt pas sans marcher dessus, dit Colin, je n'aurai pas de bouton sur le nez de demain...
— Ca ne fait rien, dit-il, en écrasant de tout son poids la neuvième raie, c'est idiot, ces trucs-là. Je n'aurai pas de bouton quand même.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=L'écume des jours|auteur=Boris Vian|éditeur=Pauvert|année=1963|année d'origine=1947|page=29|section=V.|ISBN=2-7202-1311-02}}
 
{{citation|citation=<poem>— Les boutiques des fleuristes n'ont jamais de rideaux de fer. Personne ne cherche à voler des fleurs.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=L'écume des jours|auteur=Boris Vian|éditeur=Pauvert|année=1963|année d'origine=1947|page=30|section=II.|ISBN=2-7202-1311-02}}
 
{{citation|citation=<poem>Il cueillit une orchidée orange et grise dont la corolle délicate fléchissait. Elle brillait de couleurs diaprées.
— Elle a la couleur de la souris à moustaches noires...</poem>}}
{{Réf Livre|titre=L'écume des jours|auteur=Boris Vian|éditeur=Pauvert|année=1963|année d'origine=1947|page=30|section=II.|ISBN=2-7202-1311-02}}
 
{{citation|citation=<poem>La souris prouva qu'elle n'avait besoin de personne en sortant toute seule et en se taillant un morceau de savon en forme de sucette.
— N'en colle pas partout, dit Colin. Ce que tu es gourmande !...</poem>}}
{{Réf Livre|titre=L'écume des jours|auteur=Boris Vian|éditeur=Pauvert|année=1963|année d'origine=1947|page=38|section=X.|ISBN=2-7202-1311-02}}
 
{{citation|citation=<poem>Le tapis de l'escalier, mauve très clair, n'était usé que toutes les trois marches : en effet, Colin descendait quatre à quatre. Il se prit les pieds dans une tringle nickelée et se mélangea à la rampe.
— Ca m'apprendra à dire des conneries.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=L'écume des jours|auteur=Boris Vian|éditeur=Pauvert|année=1963|année d'origine=1947|page=38|section=X.|ISBN=2-7202-1311-02}}
 
{{citation|citation=Il voyait, par l'embrasure de la double porte, les garçons et les filles. Une douzaine dansaient. La plupart, debout les uns à côté des autres, restaient, les mains derrière le dos, par paires du même sexe, et échangeaient des impressions peu convaincantes d'un air peu convaincu.}}
{{Réf Livre|titre=L'écume des jours|auteur=Boris Vian|éditeur=Pauvert|année=1963|année d'origine=1947|page=41|section=XI.|ISBN=2-7202-1311-02}}
 
{{citation|citation=Les vestiaire des garçons, établi dansle bureau du père d'Isis, consistait en la suppression des meubles dudit. On jetait sa pelure sur le sol et le tour était joué. Colin n'y faillit point et s'attarda devant une glace.}}
{{Réf Livre|titre=L'écume des jours|auteur=Boris Vian|éditeur=Pauvert|année=1963|année d'origine=1947|page=42|section=XI.|ISBN=2-7202-1311-02}}
 
{{citation|citation=Elle se dégagea, saisit Colin par la main et l'entraîna vers le centre de sudation. Ils bousculèrent deux nouveaux arrivants du sexe pointu, glissèrent au tournant du couloir et rejoignirent le noyau central par la porte de la salle à manger.}}
{{Réf Livre|titre=L'écume des jours|auteur=Boris Vian|éditeur=Pauvert|année=1963|année d'origine=1947|page==42|section=XI.|ISBN=2-7202-1311-02}}
 
{{citation|citation=<poem>Il se fit un abondant silence à l'entour, et la majeure partie du reste du monde se mit à compter pour du beurre.
Mais, comme il fallait s'y attendre, le disque s'arrêta. Alors, seulement, Colin revint à la vraie réalité et s'aperçut que le plafond était à clairevoie, au travers de laquelle regardaient les locataires d'en dessus, qu'une épaisse frange d'iris d'eau cachait le bas des murs, que des gaz, diversement colorés, s'échappaient d'ouvertures pratiquées ça et là et que son amie Isis se tenait devant lui et lui offrait des petits fours sur un plateau hercynien.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=L'écume des jours|auteur=Boris Vian|éditeur=Pauvert|année=1963|année d'origine=1947|page=44|section=XI.|ISBN=2-7202-1311-02}}
 
{{citation|citation=Chloé avait passé ses bas, fins comme une fumée d'encens, de la couleur de sa peau blonde et ses souliers hauts de cuir blanc. Pour tout le reste, elle était nue, sauf un lourd bracelet d'or bleu qui faisait paraître encore plus fragile son poignet délicat.}}
{{Réf Livre|titre=L'écume des jours|auteur=Boris Vian|éditeur=Pauvert|année=1963|année d'origine=1947|page=66|section=XIX.|ISBN=2-7202-1311-02}}
 
{{citation|citation=Elle avait une peau ambrée et savoureuse comme de la pâte d'amandes.}}
{{Réf Livre|titre=L'écume des jours|auteur=Boris Vian|éditeur=Pauvert|année=1963|année d'origine=1947|page=79|section=XXXIII.|ISBN=2-7202-1311-02}}
 
{{citation|citation=Le public qui se pressait là présentait des aspects bien particuliers. Ce n'étaient que visages fuyants à lunettes, cheveux hérissés, mégots jaunis, renvois de nougats et, pour les femmes, petites nattes miteuses ficelées autour du crâne et canadiennes portées à même la peau, avec échappées en forme de tranches de seins sur fond d'ombre.}}
{{Réf Livre|titre=L'écume des jours|auteur=Boris Vian|éditeur=Pauvert|année=1963|année d'origine=1947|page=92|section=XXVIII.|ISBN=2-7202-1311-02}}
 
{{citation|citation=La rue avait tout à fait changé d'aspect depuis le départ de Colin et de Chloé. Maintenant, les feuilles des arbres étaient grandes et les maisons quittaient leur teinte pâle pour se nuancer d'un vert effacé avant d'acquérir le beige doux de l'été. Le pavé devenait élastique et doux sous les pas et l'air sentait la framboise.}}
{{Réf Livre|titre=L'écume des jours|auteur=Boris Vian|éditeur=Pauvert|année=1963|année d'origine=1947|page=102|section=XXX.|ISBN=2-7202-1311-02}}
 
{{citation|citation=Des fleurs vertes et bleues poussaient le long des trottoirs, et la sève serpentait autour de leurs tiges minces avec un léger bruit humide, comme un baiser d'escargots.}}
{{Réf Livre|titre=L'écume des jours|auteur=Boris Vian|éditeur=Pauvert|année=1963|année d'origine=1947|page=102|section=XXX.|ISBN=2-7202-1311-02}}
 
{{citation|citation=<poem>— Emmenez-le..., dit-il au sous-directeur. Je vois bien pourquoi il est venu... Allez, vite !.. Déguerpis, clampin ! hurla-t-il.
Le sous-directeur se précipita vers Colin, mais celui-ci avait saisi le dossier oublié sur la table :
— Si vous me touchez..., dit-il.
Il recula peu à peu vers la porte.
— Va-t-en ! criait le direteur. Suppôt de Satin !...
— Vous êtes un vieux con, dit Colin, et il tourna la poignée de la porte.
Il lança son dossier vers le bureau et se précipita dans le couloir. Quand il arriva à l'entrée, l'huissier lui tira un coup de pistolet et la balle de papier fit un trou en forme de tête de mort dans le battant qui venait de se refermer.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=L'écume des jours|auteur=Boris Vian|éditeur=Pauvert|année=1963|année d'origine=1947|page=153|section=XLIV.|ISBN=2-7202-1311-02}}
 
{{citation|citation=Le plus clair de mon temps, dit Colin, je le passe à l'obscurcir.}}
{{Réf Livre|titre=L'Écume des jours|auteur=Boris Vian|éditeur=Le Livre de Poche|année=1947|chapitre=XLIV|page=211|ISBN=2-253-14087-2}}
 
{{citation|citation=<poem>La souris écarta les mâchoires du chat et fourra sa tête entre les dents aiguës. Elle la retira presque aussitôt.
— Dis donc, dit-elle, tu as mangé du requin, ce matin ?
— Ecoute, dit le chat, si ça ne te plaît pas, tu peux t'en aller. Moi ce truc-là, ça m'assomme. Tu te débrouilleras toute seule.
Il paraissait fâché.
— Ne te vexe pas, dit la souris.
Elle ferma ses petits yeux noirs et replaça sa tête en position. Le chat laissa reposer avec précaution ses canines acérées sur le cou doux et gris. Les moustaches noires de la souris se mêlaient aux siennes. Il déroula sa queue touffue et la laissa traîner sur le trottoir.
Il venait, en chantant, onze petites filles aveugles de l'orphelinat de Jules l'Apostolique.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=L'écume des jours|auteur=Boris Vian|éditeur=Pauvert|année=1963|année d'origine=1947|page=215|section=LXVIII.|ISBN=2-7202-1311-02}}
 
=== ''[[w:L'Arrache-cœur|L'Arrache-cœur]]'', [[w:1953 en littérature|1953]] ===