« Albert Caraco » : différence entre les versions

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{{citation|Les êtres humains sont très misérables, les plus heureux sont les plus occupés et ce sont aussi les plus innocents, il faut précipiter les mortels dans le surménage, le loisir est un privilège à la mesure des plus admirablement doués.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=58}}
 
{{citation|Il faut le crier sur les toits : notre avenir sera terrible et nous devons nous préparer à la guerre absolue, la guerre de tous contre tous, nous nous battrons demain pour respirer, pour manger et pour boire, nous sommes dans la parenthèse et nous en sortirons bientôt, redevenus les instruments de la nécessité, de cette nécessité que nous défiâmes et qui se vengera de nous en se servant de nous.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=59}}
 
{{citation|A quoi bon voyager ? [...] Nous verrons en tout lieu la contrefaçon de l'Europe, les monuments aux morts, l'adoration plus ou moins perpétuelle du drapeau, les foules qui se donnent en spectacle et qui défilent devant elles-mêmes, le labyrinthe des bureaux emplis de bureaucrates soucieux de compliquer la vie pour légitimer leur présence, nous verrons en tout lieu des hommes avortés, moins hommes que nos singes, Européenns de pacotille et qui nous dégoûteront de nous-mêmes. A quoi bon voyager ?}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=62}}
 
{{citation|Le monde est profané de part et part et nos souillures, véhiculées sur les océans, abordent quelque jour les îles les plus écartées, enfin partout nos oeuvres nous accueillent, les pôles menacés d'infection expient les effets de notre démesure, nous pouvons éclater, mais nous ne pouvons reculer, nous irons de l'avant et nous éclaterons, la mesure et notre idéal ne sont pas consubstantiels, la foi chrétienne voulant trop, parce qu'elle est antiphysique et ce de Tertullien à Teilhard, aussi fous l'un que l'autre.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=62}}
 
{{citation|Je me demande si je ne suis pas prophète et si le silence unanime, qui m'entoure, n'est pas l'effet du prophétisme, qui se ramasse en mes écrits ? Je n'avais guère la prétention de l'être et je m'en fusse ri tout le premier, cela démontre que je ne me concevais moi-même et que mes juges ne s'étaient mépris sur la nature de mes oeuvres, ils ne voulaient de cet engagement total que semblent impliquer les moindres de mes thèses.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=65}}
 
{{citation|Les grandes révolutions et dont les pauvrens furent le prétexte, n'ont pas changé le sort des misérables, lesquels achèvent par se retrouver dans les abîmes. où la gravitation les fixe, une minorité de monstres exceptés, seuls profiteurs du trouble.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=68}}
 
{{citation|[L]e vrai bonheur ne nous incline que fort rarement aux aventures de l’esprit. Les écrivains et les artistes, sans faire mention des philosophes, sont mécontents d’eux-mêmes ou du monde, à moins que ce ne soit d’eux-mêmes et du monde}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=69}}
 
{{citation|L’esprit tragique naît de l’inégalité, de l’injustice et de l’absurdité, que nous voyons presque partout et que nous professons irréparables, leur cause renaissant à chaque génération avec la génération qui naît. L’espèce humaine, prise en gros, est malheureuse et l’ordre n’a pas intérêt à ce que la félicité soit générale, la Gnose traduisait ce paradoxe en l’enveloppant de fantasmes, l’ordre est toujours un mal et comme nous ne nous passons de lui, l’ordre se plaît à nous remémorer cette relation de dépendance.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=69}}
 
{{citation|L'homme est le bien de beaucoup le moins précieux, c'est un insecte privé d'ailes et qui sent mauvais, en souillant l'air, le sol et l'onde, un grand savant l'appelle le cancer de l'oecumène, l'humanité s'étend sur notre globe à la façon des maladies incurables et lorsqu'on guérira toutes les maladies, l'humanité les remplacera toutes, à raison de son existence même, une existence polluante et pullulente.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=70}}
 
{{citation|Ne nous le dissimulons pas, l’espèce humaine ne survivra guère, à moins qu’elle ne se métamorphose et si nous parvenons à modifier ses comportements, si nous réussissons à la désanimaliser en l’humanisant toujours davantage, elle verra soudain ce que présentement les meilleurs voient et désespèrent de communiquer aux foules. L’idée du surhomme est une idée raisonnable et nous ne devons désormais prétendre à moins.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=72}}
 
{{citation|La vertu roule sur une habitude de vertu, les vices sont pareillement des habitudes, l’on prend un pli, que souvent d’autres vous imposent, l’on a des idées fixes, que l’on a reçues, au moment où le jugement ne s’était point formé… mais le tempérament, m’objecte-t-on ? lorsqu’il arrive bon dernier, parmi les habitudes et les idées fixes, il ne prévaudra plus sur elles, d’où l’avantage en somme de n’être pas précoce, en la matière la précocité n’est qu’une servitude et c’est le lot des pauvres.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=74}}
 
{{citation|Plus je vieillis et plus la Gnose parle à ma raison, le monde n’est pas gouverné par une Providence, il est essentiellement mauvais, il est profondément absurde et la Création est soit le rêve d’une intelligence aveugle, soit le jeu d’un principe sans morale.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=77}}
 
{{citation|La moindre maison de commerce, où pour réussir une fois, on échouerait à neuf reprises, ne serait plus viable : or, c’est un peu ce qui se passe en l’ordre naturel, où nous ne tenons jamais compte des échecs, à vrai dire innombrables, nous sommes les plats courtisans de l’évidence et nous nous prosternons devant les rares réussites, nous admirons l’arrangement, qui roule sur un infini d’avortements et d’agonies, nous y cherchons les marques de la bienveillance prétendue céleste. Nous oublions que les dieux sont le reflet de nos contenus mentaux et non pas l’effet d’un constat plus ou moins objectif, nous ne voulons pas croire à notre solitude et nous la peuplons de fantasmes prévenants ou repoussants.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=77}}
 
{{citation|La France ne m’a jamais ouvert ses portes et je ne le lui pardonnerai guère, je n’y trouvai personne et je la hais en conséquence}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=79}}
 
{{citation|Les Chrétiens sont des monstres, la folie de la croix fut l'un des monuments de la démence humaine et je m'avoue l'un des prodromes de cet Antéchrist, dont le symbole ramasse le plus clair de mes ambitions.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=80}}
 
{{citation|J’applaudis à la profanation de l’œcumène, à l’empoisonnement de l’air, à la pollution des fleuves et des océans, à l’épuisement de la terre, à la mort par la faim, par la soif et par les horreurs de la suffocation, il ne manque au tableau que la cancérisation des végétaux, des animaux et des humains par une épidémie universelle et qui n’a rien de tellement invraisemblable, j’oubliai l’impuissance et la stérilité.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=80}}
 
{{citation|Je confie ces aveux à mes écrits posthumes, ailleurs ils ne seraient pas tolérables, mais je suis très persuadé que plusieurs millions d'humains pensent là-dessus comme moi, bien qu'ils répugnent à le déclarer. Ainsi l'horreur a ses complices et la plupart sont vertueux, le puritain ne peut qu'il ne devienne un monstre, la charité n'étant que l'alibi qui lui permet de se tromper avec soi-même, sans tromper la nature.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=80}}
 
{{citation|Nos poulets et nos porcs sont mieux nourris que la moitié des enfants de la Terre, imaginez que l’on remédiât à ce scandale et ce n’est là qu’un paradoxe parmi douze ou quinze...}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=81}}
 
{{citation|Il ne nous restera plus que la Gnose, l’avenir est à la métaphysique et dans un monde privé d’air et privé d’eau, plein d’agonisants et de morts, où les gouvernements seront plus despotiques que jamais, nous éprouverons la justesse de ses dogmes, nous allons au-devant de la plus grande tragédie de notre Histoire. Non ! la démocratie est impossible désormais, les droits de l’homme deviendront inconcevables, la masse des humains n’est qu’une masse de perdition et qui va disparaître au cours de l’hécatombe la plus monstrueuse qui se sera vue.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=82}}
 
{{citation|L’Eglise ne croit pas au Mal, le Mal est à ses yeux la privation d’être, le Mal est irréel par définition et nous nous insurgeons contre ses thèses, ses thèses nous insultent en nous égarant, le monde est un enfer, le Monde sera l’Enfer même et nous n’en sortirons qu’anéantis.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=82}}
 
{{citation|Je suis l’un des prophètes de ces temps et je ne m’en doutais naguère, c’est l’opinion de mes rares juges et je veux l’adopter, je me crus philosophe et raisonneur, on prétend que je suis un inspiré, possible que je me trompai de bonne foi sur le sens de mon œuvre, mais je craignis de me donner un ridicule.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=82}}
 
{{citation|Le rôle du prophète est à présent de rendre un sens aux mots et d’aller jusqu’au bout des idées générales.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=82}}
 
=== ''Bréviaire du chaos'' (1982) ===