« Laideur » : différence entre les versions

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Clelie Mascaret (discussion | contributions)
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{{Citation|citation=<poem>Les questions d'Eduardo me rendent folle. Impitoyablement, il observe la façon dont je m'humilie. Je ne me suis pas étendue sur les succès qui pourraient faire ma gloire. Il me fait souvenir que mon père m'a battue, que mon premier souvenir de lui est celui d'une humiliation. Il avait dit que j'étais laide après ma fièvre typhoïde. J'avais perdu du poids — et mes boucles.
Qu'est-ce qui me rend malade maintenant ? June. June et son charme funeste. Elle s'est droguée ; elle aimait une femme ; elle parle comme un flic lorsqu'elle raconte des histoires. Et pourtant, elle a conservé une incroyable sentimentalité, tendre et démodée : « Donnez-moi le parfum que j'ai senti chez vous. En montant la côte qui mène à votre maison dans la nuit, j'étais en extase. »</poem>}} {{Réf Livre|titre=Henry et June — Les cahiers secrets|auteur=[[Anaïs Nin]]|éditeur=Stock|traducteur=Béatrice Commengé|année=2007|année d'origine=1986|page=35|section=Janvier (1932)|ISBN=978-2-234-05990-0}}
 
''' Août (1932) '''
{{Citation|citation=Hugo et moi sommes allés dans un autre bordel, où les femmes étaient plus laides que celles du 32, rue Blondel. La pièce était couverte de miroirs. Les femmes se déplaçaient comme un troupeau d'animaux passifs, deux par deux, en se dandinant, sur la musique du phonographe. Je m'étais fait beaucoup d'idées avant de venir. Je n'arrivais pas à croire à la laideur de ces femmes lorsqu'elles sont entrées. Dans mon esprit, la danse de femmes nues était encore un spectacle plein de beauté et de volupté. En voyant tous ces seins tombant avec leurs gros mamelons marron comme du cuir, en voyant ces jambes bleuâtres, ces ventres proéminents, des sourires où il manquait des dents et ces amas de chair brute tournoyant passivement, tels des chevaux de bois sur un manège, j'ai perdu toute sensibilité [...]. Les poses monotones se succédaient et, de temps à autre, sans le moindre signe de désir, les femmes s'embrassaient entre elles sans passion, asexuées. Hanches, fesses rebondies, mystérieuse toison sombre entre les jambes — tout cela exposé aux regards avec si peu de sens qu'il nous a fallu deux jours, à Hugo et à moi, pour dissocier mon corps, mes jambes, mes seins de ce troupeau d'animaux remuants. Ce que j'aimerais, c'est me joindre à elles un soir, marcher, nue, au milieu d'elles dans la pièce, regarder les hommes et les femmes assis là et observer leurs réactions au moment où j'apparais, moi, l'intruse.}} {{Réf Livre|titre=Henry et June — Les cahiers secrets|auteur=[[Anaïs Nin]]|éditeur=Stock|traducteur=Béatrice Commengé|année=2007|année d'origine=1986|page=286|section=Août (1932)|ISBN=978-2-234-05990-0}}
 
=== Nouvelle ===