« André Pieyre de Mandiargues » : différence entre les versions

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'''[[w:André Pieyre de Mandiargues|André Pieyre de Mandiargues]]''', né et mort à Paris les 14 mars 1909 et 13 décembre 1991, était un écrivain surréaliste français.
 
== Presse ==
=== ''Premières réponses à l'enquête sur les représentations érotiques'', 1964 ===
{{Citation|citation=<poem>Par volonté, par goût aussi bien que par inclination naturelle, je ne crois pas avoir jamais permis à une partenaire imaginaire, sorte de succube abstrait, d'empiéter sur le domaine de la reine du moment, quelle que fût celle-là. J'ajoute qu'il me semblerait assez ignoble de chercher à posséder par intermédiaire un être inaccessible, et que tout acte sexuel est un sommet trop haut pour que l'on ne soit pas justement porté à surestimer la (ou le) partenaire avec lequel on s'élève. Pareil voeu de surestimation conduit souvent à lui donner des rôles, à la faire « jouer » sur la scène d'un théâtre imaginaire, dont la fin est sans doute de prolonger l'ascension, ou tout au moins d'éviter une trop prompte baisse d'altitude. Que l'on soit ainsi amené, parfois, à mêler au duo un jeu solitaire un peu inquiétant, je ne dirai pas non. Hors de l'acte d'amour, la rêverie érotique est généralement commandée par la volonté, et la surveillance à laquelle elle est soumise lui enlève la plus grande part de son intérêt. J'ai cependant expérimenté qu'une forte fièvre (au-dessus de 39°) ouvre chez moi tout à fait spontanément la porte à de curieuses images, qui ne laissent pas d'être troublantes. Ainsi, pendant la guerre, au cours d'un traitement médical que je suivais et dont le moyen était la fièvre artificiellement provoquée, chaque fois que ma température dépassait le degré que j'ai dit, je recevais dans ma chambre une visite imaginaire, toujours la même. C'était deux filles que je connaissais dans la réalité, deux soeurs, presque du même âge, qui n'avaient accédé ni l'une ni l'autre à mon désir. De formes un peu lourdement sculpturales (comme des statues aux yeux d'émail), elles m'apparaissaient nues, attachées dos à dos par les poignets et par les chevilles (la cheville droite de l'une attachée à la cheville gauche de l'autre, et réciproquement ; les poignets pareillement). Liées ainsi, elles composaient une espèce de monstre admirable qui évoluait sur le tapis devant moi, prenait des poses, se couchait, se relevait, se tournait et se retournait, sans me présenter jamais que bouche, seins, ventre et que le devant des cuisses. Un Janus féminin, une double femme, en somme, mais de face aussi bien devant que derrière, comme si le côté pile avait été relégué à l'intérieur. En réfléchissant, plus tard, je trouvai à cette représentation imaginaire un caractère « anti-Dolmancé », qui ne me déplait pas. Elle est également tout à l'opposé de ce que nous voyons dans un tableau célèbre de Morris Hirshfield, qui ne m'était pas connu à l'époque. Dans les années qui suivirent, je revis plusieurs fois les deux soeurs, plus floues à mesure que passait le temps, comme des photographies vieillies. Ce qui les faisait paraître autrefois n'est plus actif aujourd'hui, et je ne saurais évoquer leur souvenir sans un certain regret.</poem>|précisions=Il est ici question d'une enquête initiée par la revue surréaliste ''La Brèche'' en décembre 1964.}} {{Réf Article|titre=Premières réponses à l'enquête sur les représentations érotiques|auteur=André Pieyre de Mandiargues|publication=La Brèche|numéro=7|date=Décembre 1964|page=92}}
 
== Recueil de nouvelles ==