« Joyce Mansour » : différence entre les versions

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=== ''Dolman le maléfique'', 1961 ===
{{citation|citation=<poem>Comme la spirale noire et glacée qui soupire dans certains escaliers, dans certains cercueils, les médiocres clowns aux pieds fourchus et à l'haleine sulfureuse qui gesticulent, ravis sur leur tremplin brisé au-dessus des abîmes, n'atteignent jamais l'assouvissement dans leurs ébats ; énervés par la brûlure spasmodique de la passion ils persistent allègrement dans leur grimace routinière. Ce sont des personnages de peu d'importance dans la hiérarchie diabolique ; ils n'ont le pouvoir de détraquer le cerveau de personne.
Tout autres sont les démons de haute lignée qui se nomment les Métastases, codicille d'une race disparue. Magnifiques de malédiction, incestueux et moroses, ils distribuent : fléaux aux pieds de biche, crapauds et chancres, ces fleurs libidineuses. Dédaignant le commun des mortels, ils ne s'occupent que des êtres d'élite, hommes doués de nez busqués, d'infamie à l'état pur et dont la virilité est capable de troubler la quiétude des plus chastes. Dolman était l'un d'eux.</poem>}}{{Réf Article|titre=Dolman le maléfique|auteur=Joyce Mansour|publication=La Brèche|numéro=1|date=Octobre 1961|page=46}}
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{{citation|citation=Avant le lever du jour Dolman arrachait ses yeux de leurs orbites et, tels des oiseaux de proie, ils s'élançaient vers l'inconnu. Indiscrets, destructeurs, tout ce qu'ils touchaient malicieusement du bec ou de l'aile leur appartenait pleinement pendant un long moment de paralysie ; ainsi Dolman connaissait la douleur aiguë ressentie par le vieil arbre secoué par le vent, il savait comment trouver le point sensible des rochers arthritiques et, chose incroyable, il éprouvait, rien qu'en la regardant, la douce sensation de velours que ressent une cuisse féminine quand sa compagne la caresse en marchant.}}{{Réf Article|titre=Dolman le maléfique|auteur=Joyce Mansour|publication=La Brèche|numéro=1|date=Octobre 1961|page=46}}
{{Réf Article|titre=Dolman le maléfique|auteur=Joyce Mansour|publication=La Brèche|numéro=1|date=Octobre 1961|page=46}}
 
{{citation|citation=Avant le lever du jour Dolman arrachait ses yeux de leurs orbites et, tels des oiseaux de proie, ils s'élançaient vers l'inconnu. Indiscrets, destructeurs, tout ce qu'ils touchaient malicieusement du bec ou de l'aile leur appartenait pleinement pendant un long moment de paralysie ; ainsi Dolman connaissait la douleur aiguë ressentie par le vieil arbre secoué par le vent, il savait comment trouver le point sensible des rochers arthritiques et, chose incroyable, il éprouvait, rien qu'en la regardant, la douce sensation de velours que ressent une cuisse féminine quand sa compagne la caresse en marchant.}}
{{Réf Article|titre=Dolman le maléfique|auteur=Joyce Mansour|publication=La Brèche |numéro=1|date=Octobre 1961|page=46}}
 
{{citation|citation=Le monde s'étalait luxurieusement devant Dolman ; il mangeait à sa faim servi par cent villageois terrifiés ; un bon sommeil réparateur labourait chaque nuit ses paupières : son secret, inconnu de lui-même, est qu'il avait la faculté de posséder tout ce qu'il voyait de l' ''intérieur''.}}