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Clelie Mascaret (discussion | contributions)
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{{Citation|citation=Le dauphin neigeux secoua sa crinière, et, montant vers la poupe dorée, le nautonier déploya la voile gonflée, allant au vent toutes voiles dehors, armures à bâbord. Une multitude de nymphes charmantes s'approchèrent de bâbord et de tribord et s'attachant aux flancs de la noble nef elles entrelacèrent leurs corps éclatants ainsi que fait le charron habile quand il accommode au coeur de sa roue les rayons équidistants dont chacun est frère de l'autre et qu'il les relie tous par un cercle, gratifiant ainsi de vitesse les pieds des hommes, soit qu'ils courent au combat soit qu'ils s'efforcent de conquérir le sourire de la beauté. Ainsi les vit-on accourir et se placer, ces nymphes aimables, ces soeurs immortelles. Et elles riaient, s'ébattant dans leur cirque écumeux : et le navire fendait les flots.}}
{{Réf Livre|titre=Ulysse|auteur=[[James Joyce]]|traducteur=Auguste Morel|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1957|année d'origine=1922|page=527|ISBN=2-07-040018-2}}
 
==== [[Renée Dunan]], ''La Culotte en jersey de soi'', 1923 ====
{{citation|Je me sentais guettée par je ne savais qui ou quoi. Tout était d'un silence massif, au-dehors. De temps à autre, seul, le train passant dans la campagne faisait résonner l'atmosphère et agrémentait son roulement métallique de sifflements enroués et sinistres. Au fond, les soirées promettaient de ne pas être amusantes. De plus, je n'ai jamais su parler à la domesticité. Cette familiarité un peu hautaine qui rehausse le prestige des patrons, ces façons intéressées et négligentes, grâce auxquelles certains arrivent à s'attacher les étrangers les plus méfiants, tout ça me fut constamment impossible. Il faut, pour savoir s'entretenir avec le peuple ancillaire, beaucoup le mépriser, et je ne le méprise pas, avoir une idée très haute de soi-même ; or, je n'ai aucune vanité, enfin savoir ne rien dire en beaucoup de mots et entendre des paroles vides sans étonnement ni attention. Je n'ai encore pas cette vertu. Quant à s'intéresser réellement aux actes et à la vie de personnages incolores et amorphes dont le destin repose sur la mécanisation totale, sur l'habitude devenue l'existence même, cela, je ne le puis. Au demeurant j'ai connu beaucoup de types qui s'affirmaient amis et frères de ce prolétariat domestique. J'ai constaté qu'ils pensaient au fond comme moi, mais ne l'avouaient point. Au contraire, ils étalaient une sympathie loquace et obscure à l'égard de travaux et de destinées fort inconnus.}}{{réf Livre|titre=La Culotte en jersey de soi|auteur=[[Renée Dunan]]|éditeur=Le Cercle Poche|année=2011|année d'origine=1923|page=38|ISBN=978-2-84714-152-8|section=La Culotte en jersey de soie}}
 
[[Catégorie:Famille]]
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