« Le Prométhée mal enchaîné » : différence entre les versions
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Version du 9 avril 2012 à 22:01
... Mal enchaîné, en effet, puisque le voici à Paris, en 1899, débarquant du Caucase. Et puis, mal enchaîné, parce que cet amoureux des hommes n'a plus besoin de chaînes : il est devenu amoureux de son oiseau ; il le nourrit, dans l'espoir que ce vautour déplumé qui ressemble à une conscience deviendra le bel aigle du Progrès, de l'Idéal, de l'Essor... À ce régime, Prométhée dépérit. Même, il en mourrait si, à la suite d'une conférence qu'il a donnée sur le thème À chacun son aigle, son ami Damoclès n'était mort d'y avoir trop cru. Sur la tombe fraîche, Prométhée improvise une causerie, bien différente de la première, et où il vante le destin de Mœlibée, l'homme heureux qui s'en va, nu, vers un bonheur champêtre. Après l'enterrement, il invite ses amis à manger avec lui l'aigle bien gras dont il a seulement gardé les plumes.
Citations
A chacun son aigle
- Le Prométhée mal enchaîné, André Gide, éd. Gallimard, 1925, p. 70