« Communisme » : différence entre les versions

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===[[Alexandre Zinoviev]]===
 
{{Citation|Je m'inscrit en faux contre l'opinion communément admise selon laquelle le communisme réel serait la réalisation des idéaux marxistes et qu'il serait imposé aux masses, contre leur volonté, leurs désirs et leurs intérêts, par une poignées d'idéologues recourant à la force et au mensonge. Le communisme n'est pas seulement un régime politique que l'on peut transformer sur un ordre d'en haut, il est une organisation sociale de la population. Il s'est formé un Union Soviétique, non pas conformément au projet marxiste ni au gré des idéologues marxistes, mais en vertu des lois objectives qui régissent l'organisation de large masse de population en un organisme social achevé. Il est le résultat d'un processus de création historique auquel ont pris part des millions de personnes. (...) }}
{{Réf Livre|titre=Perestroïka et contre-perestroïka
|auteur=Alexandre Zinoviev
|éditeur=Olivier Orban
|année=1991
|page=13
|traducteur=
}}
 
{{Citation|Le communisme naît de diverses façons. En Russie, il fut le résultat du krach consécutif à la Première Guerre mondiale, de la révolution et de la guerre civile. Il fut apporté dans les pays d'Europe de l'Est par l'armée soviétique, vainqueur de l'Allemagne nazie. Mais quelle que soit la diversité des voies historiques qu'il emprunte en tel ou tel recoin de la planète, le communisme a ceci de particulier qu'il naît pas de rien et n'est pas totalement étranger au pays où il s'installe. (...)
 
Les racines du communisme existaient et existent, sous une forme ou une autre, dans les sociétés les plus diverses.
 
Elles existaient également dans la Russie d'avant la révolution. Elles existent aujourd'hui dans les pays occidentaux. Sans elles, aucune société d'envergure et un tant soit peu développé n'est concevable. Elles représentent des phénomènes sociaux que je qualifierai de "phénomènes communautaires". Ceux-ci ne deviennent dominants et ne peuvent engendrer un type de société spécifique communiste - ou "socialisme réel" - que dans des conditions bien particulières. (...)
 
Quoi qu'il en soit les phénomènes communautaires eux-même sont généraux, universels. Ils sont déterminés par le simple fait qu'un assez grand nombre d'individus se trouvent contraints de vivre, sur des générations, en formant un tout, une communauté. (...) Ces phénomènes communautaires sont régis à leur tour par certaine lois objectives.
 
Il en ressort de ce qui vient d'être dit que le communisme n'est ni le produit, ni la continuation, ni l'aboutissement du capitalisme. Ils ont des origines différentes. Ce n'est pas par hasard que le communisme a fait irruption sur la scène de l'histoire, non pas dans l'Occident hautement développé mais dans une Russie arriérée d'un point de vue capitaliste et hautement développée sur le plan des phénomènes communautaires : appareil d'état centralisé et puissant, classe importante de fonctionnaires, masses habituées à se soumettre au pouvoir, communauté paysanne. En liquidant les classes affaiblies des propriétaires terriens et celle, pas encore solide, des capitalistes, la révolutions d'Octobre devait balayer le terrain des relations communautaires. Ce n'est pas non plus par hasard que le communisme a séduit des pays de faible développement capitaliste.
 
Le communisme, en un mot, est l'organisation de millions de personnes en un tout, selon les lois communautaires. Cela implique naturellement, l'instauration de bien des choses inexistantes dans la société non communiste précédente, ou dans la société d'un autre type. Les éléments communautaires préexistants, prémices du communisme, se transforment dans les conditions nouvellement créées, parfois si radicalement qu'ils semblent n'avoir plus aucun lien avec leur anciennes manifestations. D'où l'impression, erronée, que les relations de type communiste sont absolument neuves.
 
Il s'ensuit que, pour faire un pays communiste, il ne suffit pas de prendre le pouvoir, de collectiviser l'économie ni d'imposer une idéologie d'état. Il y faut des transformations plus profonde à savoir : organiser différemment les masses, conformément aux lois communautaires auxquelles doivent-être soumis tous les aspects de la vie. (...)}}
{{Réf Livre|titre=Perestroïka et contre-perestroïka
|auteur=Alexandre Zinoviev
|éditeur=Olivier Orban
|année=1991
|page=14-16
|traducteur=
}}