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→‎Ma confession (1975) : Multiples ajouts (pp. 83-104)
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{{citation|Le rôle du prophète est à présent de rendre un sens aux mots et d’aller jusqu’au bout des idées générales.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=82}}
 
{{citation|Les Français m'ont assassiné par leur silence et la moitié des Suisses se réglant sur les Français, qu'ils surestiment, n'osent encore sonner mot de mes écrits. Ah ! quelle honte ! L'excuse des Français réside en la stupeur, qui les assomme, leurs gouvernants excellent à les endormir, ils me découvriront le jour qu'ils sortiront de leur sommeil, ils seront étonnés de me voir là, plus étonnés d'apprendre que j'existe et depuis une génération.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=83}}
 
{{citation|Nul ne nous dit la vérité, nous grandissons parmi les nuées et les équivoques, la plupart de nos lieux communs sont des sophismes et plus de la moitié de nos proverbes mentent. Dans nos religions, l’on trouve en cherchant bien et sous les apparences les plus fantasmagoriques, le rendu très fidèle de l’Enfer que nous peuplons, la théologie est une anthropologie et c’est un art de nous communiquer une évidence, dont l’ordre et la morale ne nous instruiront jamais. Pouvons-nous enseigner aux hommes qu’ils sont malheureux, malheureux sans remède aucun ?}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=85}}
 
{{citation|Les rares vérités, qui se renferment dans la foi prétendu catholique, nous renvoient à la Gnose, la Gnose est le précis de la misère universelle et de l’absurdité, qui double littéralement son poids de mort. A la lumière de la Gnose, nous redécouvrons dans l’Existentialisme la déréliction et le renfermement : l’homme est abandonné, sans laisser que d’être enchaîné, il marche seul au milieu de la foule et sous la voûte close de la destinée, proie de la solitude et de la finitude, il se découvre comme n’ayant pas choisi ce qu’il devra subir et sans l’entendre, il était là, rien d’autre, et cette situation il ne pourra la transcender, elle se confond avec son essence. La vérité n’est qu’un puits noir au creux du labyrinthe de nos équivoques.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=85}}
 
{{citation|A la philosophie existentialiste il manque, cependant, l’idée de Grâce, mais avouons que cette idée concerne les élus, ce reste précieux, dont Sartre ignore la présence et qu’Heidegger ne cherchera que parmi les artistes et les philosophes. Heidegger, c’est le Bouddha même, alors que Sartre est un Boddhisatva, lequel renonce à la béatitude et descend en Enfer, dans l’espérance de sauver la masse de perdition, ne fût-ce qu’en détail.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=85}}
 
{{citation|Après et seulement après, je forme des voeux pour la gloire, ceux qui prétendent qu'elle ne vaut pas le parfum d'une rose, sont des singes et je leur jetterais de la poudre à gratter, c'est la réponse à faire à des impertinents. Il faut assez d'argent pour n'avoir besoin d'en parler et c'est l'utile de la gloire que d'en procurer sans honte : un homme manquant de ressources, n'arrête de penser à l'argent qu'il n'a pas, un homme privé de plaisir pense à la fornication, ni l'un ni l'autre ne sont libres, ni l'un ni l'autre ne sauraient être charmants, ce sont des avortons économiques et physiques.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=87}}
 
{{citation|Le peuple m'est indifférent, mes oeuvres ne l'amorceront jamais et je ne me soucie de sont estime. Les gens du monde semblent m'ignorer, je leur parais trop difficile et mon ambition serait d'être à la mode, alors du moins ils se fendraient la tête en mon honneur et j'aurais le plaisir de leur en imposer en les intimidant.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=87}}
 
{{citation|Les années passent et la joie me fuit, mes seuls plaisirs sont mes travaux et quand je ne besogne plus, je dors, ma vie est trop sévère et c’est pourquoi je n’ai regret à l’idée de la perdre. Il ne me souvient pas – hélas ! – d’avoir jamais fait de folies et l’on n’ignore point que leur mémoire a la vertu de consoler les hommes, qui vieillissent.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=89}}
 
{{citation|Mon Père est en relation avec des gens, qui gagnent magnifiquement leur vie, entrepreneurs, industriels, négociants, banquiers, épiciers et bouchers. Toutes ces brutes se déclarent satisfaites, cela ne lit presque jamais ou seulement un mauvais livre, cela calcule en évitant de réfléchir, cela travaille et jouit durement, ce sont les forces vives de la nation, le monde est plein de pareils hommes et beaucoup les envient, en souhaitant de prendre un jour leur ressemblance. Les voilà, pourtant, ceux qui poussent à la catastrophe, plus que les Nihilistes, qui s’en vantent !}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=90}}
 
{{citation|Les garçons et les filles pensent là-dessus comme l’auteur ou s’ils n’arrivent à se le représenter d’une façon claire et distincte, ils subodorent la relation de convenance, ils en éprouvent déjà la nausée et leur refus de l’ordre est aussi le refus de cette mort absurde qu’il prépare à leur soumission. Les malheureux n’y sont que trop soumis, malgré leurs velléités de révolte, ils ne s’appuient d’aucun système, ils n’ont de dieux qui les animent à la résistance ni de héros ni de législateur, alors qu’il leur faudrait un nouvel ordre pour venir à bout de l’ancien, ils n’ont que le désir du changement sans l’idéal en possession de le valider.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=90}}
 
{{citation|Voilà bien le tragique de ces temps : nous savons que nous nous trompons, nous entrevoyons le remède et nous ne sommes en état de nous sauver, puisque nous subsistons parmi des hommes, qui se trompent et qui s’approuvent hautement de se méprendre. La force de nos aberrations est de tout ruiner sous elles, avec l’appui de ceux qui les professent et qui s’en estiment, ne balançant à juger leur malheur dans l’ordre et refusant, pour n’avoir à se déjuger, de mettre en ligne leur esprit critique.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=99}}
 
{{citation|Nous demandons une métaphysique, qui fasse droit à la Nature au lieu de s’opposer à la Nature et de la réputer la fille du péché : cette doctrine est une insulte au genre humain, une menace à son intégrité charnelle, une promesse toujours illusoire d’une rédemption toujours douteuse, un renouveau toujours remis, une réforme toujours avortée.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=99}}
 
{{citation|Nous voulons que les dieux aient, comme nous, un sexe et qu’ils en usent, l’idée de les avoir privés de cet organe est une insulte au genre humain, que l’on menace dans l’intégrité de sa nature et prive de sa foi dans l’harmonie originelle.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=100}}
 
{{citation|Sans la promiscuité rituelle, le commandement de nous aimer ici-bas les uns les autres, n’a pas de sens et ne prendra jamais effet.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=100}}
 
{{citation|Que d’hommes ne sont humains, que la nuit tombée ! et l’on voudrait leur faire honte de cette défaillance ! Quand le visage de la Nuit prévaudra sur celui du Jour, nous n’aurons plus besoin d’être sauvés, car nous ne serons pas perdus. Que je l’admire enfin, la spontanéité des peuples archaïques, ils nous démontrent que la Chair n’est pas exempte de sagesse !}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=100}}
 
{{citation|Je suis de cœur avec les révoltés de l’An 68, ils éprouvaient ce que je sens, ils ne se concevaient eux-mêmes, d’où leur faiblesse, ils valaient mieux que leurs idées et leurs méthodes, nous reverrons demain ce que nous vîmes, nous sommes arrivés au point où la subversion est le dernier espoir, la légalité n’étant plus qu’une imposture.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=102}}
 
{{citation|La spontanéité n'existe plus en France, la France n'a plus de génie et c'est le pays le plus calculant du monde, où l'on se trompe quelquefois pour l'amour du système. A force de tout calculer, on perd ses raisons d'être, ce détail échappait à la sagacité de nos machines, il n'entrait pas dans leurs prévisions.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=104}}
 
{{citation|L'on commence à se passer de la France, la France est ignorée de plus en plus et qu'elle disparaisse, on ne le remarquera point, tant elle est devenue légère. Faux-monnayeurs, vous l'avez emporté, vous pouvez savourer votre triomphe ! Je vous connais, moi, qui vous parle, vous étouffez si bien ceux qui ne vous ressemblent pas, vous les subodorez de loin et nul d'entre eux ne vous échappe, votre système est infaillible et vos défenses sans défaut, c'est la victoire du néant sans contestation possible et je m'incline, vous êtes les plus forts et ce pays sera toujours plus faible, tel est le sens apparemment de son Histoire.}}
{{Réf Livre|titre=Ma confession|auteur=Albert Caraco|éditeur={{w|L'Âge d'Homme (édition)|L'Âge d'Homme}}|année=1975|page=104}}
 
=== ''Bréviaire du chaos'' (1982) ===