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écrivain et poète portugais
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Fernando Pessoa (1888-1935) est un écrivain portugais.

Citations

« Je ne suis rien.
Ne serai jamais rien.
Ne puis vouloir qu'être rien.
À part ça, je possède en moi tous les songes du monde. »

— Alvaro de Campos, exergue à « Bureau de tabac », 15 janvier 1928[1].

« J’ai eu envie un jour de faire une blague à Sá-Carneiro – inventer un poète bucolique, de l’espèce compliquée, et le lui présenter, je ne sais plus comment, d’une façon plausible quelconque – Je passais quelques jours à tenter d’élaborer le poète mais je ne parvins à rien. Un jour où j'avais finalement renoncé — c'était le 8 mars 1914 — je m'approchai d'une haute commode et, prenant une feuille de papier, je me mis à écrire, debout, comme je le fais chaque fois que je peux. Et j'ai écrit trente et quelques poèmes d'affilée, dans une sorte d'extase dont je ne saurai saisir la nature. Ce fut le jour triomphal de ma vie et je ne pourrai en connaître d'autres comme celui-là. Je débutai par un titre : Le Gardeur de troupeaux. Et ce qui suivit fut l'apparition en moi de quelqu'un, à qui j'ai tout de suite donné le nom d'Alberto Caeiro. Excusez l'absurdité de la phrase : mon maître avait surgi en moi. »

— Lettre à Adolfo Casais Monteiro du 13 janvier 1935 sur la naissance des hétéronymes[2].

« L’Homme est un animal qui s’éveille sans qu’il sache où ni pourquoi. »

— L'heure du diable[3].

« S'il est un fait étrange et inexplicable, c'est bien qu'une créature douée d'intelligence et de sensibilité reste toujours assise sur la même opinion, toujours cohérente avec elle-même. Tout se transforme continuellement, dans notre corps aussi et par conséquent dans notre cerveau. Alors, comment, sinon pour cause de maladie, tomber et retomber dans cette anomalie de vouloir penser aujourd'hui la même chose qu'hier, alors que non seulement le cerveau d'aujourd'hui n'est déjà plus celui d'hier mais que même le jour d'aujourd'hui n'est pas celui d'hier ? Être cohérent est une maladie, un atavisme peut-être ; cela remonte à des ancêtres animaux, à un stade de leur évolution où cette disgrâce était naturelle. »
« Un être doté de nerfs moderne, d'une intelligence sans œillères, d'une sensibilité en éveil, a le devoir cérébral de changer d'opinion et de certitude plusieurs fois par jour. »
« L'homme discipliné et cultivé fait de son intelligence les miroirs du milieu ambiant transitoire ; il est républicain le matin, monarchiste au crépuscule ; athée sous un soleil éclatant et catholique transmontain à certaines heures d'ombre et de silence ; et ne jurant que par Mallarmé à ces moments de la tombée de la nuit sur la ville où éclosent les lumières, il doit sentir que tout le symbolisme est une invention de fou quand, solitaire devant la mer, il ne sait plus que l’Odyssée. »
« Des convictions profondes, seuls en ont les êtres superficiels. Ceux qui ne font pas attention aux choses, ne les voient guère que pour ne pas s'y cogner, ceux-là sont toujours du même avis, ils sont tout d'une pièce et cohérents. Ils sont du bois dont se servent la politique et la religion, c'est pourquoi ils brûlent si mal devant la Vérité et la Vie. »
« Quand nous éveillerons-nous à la juste notion que politique, religion et vie en société ne sont que des degrés inférieurs et plébéiens de l'esthétique — l'esthétique de ceux qui ne sont pas capables d'en avoir une ? Ce n'est que lorsqu'une humanité libérée des préjugés de la sincérité et de la cohérence aura habitué ses sensations à vivre indépendantes, qu'on pourra atteindre, dans la vie, un semblant de beauté, d'élégance et de sincérité. »
(Extrait de Chronique de la vie qui passe, 5 avril 1915)

« Surviens toi à toi même. »

— Le chemin du serpent, recueil posthume[4].

« Substitue-toi à Dieu sans vergogne. C’est la seule attitude réellement religieuse. (Dieu est partout sauf en lui-même). »

— Le chemin du serpent, recueil posthume[4].

« Être poète n'est pas une ambition que j'aie, c'est ma manière à moi d'être seul[5]. »

— Le Gardeur de troupeaux et autres poèmes.

« Il n'est pas suffisant de ne pas être aveugle pour voir les arbres et les fleurs. Il faut aussi n'avoir aucune philosophie. Quand il y a philosophie, il n'y a pas d'arbres: il y a des idées, sans plus[6]. »

— En bref.

« Ce qui aurait pu être, ce qui aurait dû exister, ce que la loi ou le Destin n'ont pas donné, je l'ai jeté à pleines mains dans l'âme de l'Homme et elle s'est troublée de sentir la vie vivante de ce qui n'existe pas[3]. »

— Le Diable rêveur dans L'heure du diable.

« Oh, quelle horreur, quelle horreur intime dénoue la voix de notre âme et les sensations de nos pensées et nous fait parler et sentir et penser quand tout en nous demande le silence et le jour et l’inconscience de la vie[7]... »

— Le Marin.

« J’agis à coup de fer et de vitesse, va et vient, démence, rage contenue,
Attaché au sillage de tous les rouages je tournoie, heures ahurissantes,
Et l’univers entier de grincer, crépiter, s’estropier en moi[8]. »

— Alvaro de Campos in Le passage des heures.

« La mer est la religion de la Nature[9]. »

— En bref.

« La science consiste à vouloir adapter un rêve plus petit à un rêve plus grand[10]. »

— En bref.

« Définir la beauté, c'est ne pas la comprendre[10]. »

— En bref.

« C’est ailleurs seulement que la mer est belle. Celle que nous voyons nous donne toujours la nostalgie de celle que nous ne verrons jamais[11]... »

— Le Marin.

« Ma vie tourne autour de mon œuvre littéraire - qu’elle soit, ou puisse être, bonne ou mauvaise. Tout le reste, dans la vie, n’a qu’un intérêt secondaire[12]. »

— Lettre de Fernando Pessoa à son « Opheline », Ofélia Queiroz.

« La vérité est la seule excuse de l’abondance. Nul homme ne devrait laisser vingt livres à moins de pouvoir écrire comme vingt hommes différents. »

— Erostratus[13].

  1. Obra poética, p. 362, Aguilar, Rio de Janeiro, 1972.
  2. José Blanco, Pessoa en personne, p. 302, La Différence, 1986.
  3. 3,0 et 3,1 Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées corti
  4. 4,0 et 4,1 F. Pessoa, Le chemin du Serpent, p. 74, Christian Bourgois, Paris, 1991.
  5. Trad. A. Guibert, Le Gardeur de troupeaux et autres poèmes, p. 38, Gallimard NRF Poésie, Paris.
  6. Trad. F. Laye, En bref, p. 25, Christian Bourgois, Paris, 2004.
  7. Trad. B. Sesé, Le Marin, p. 63, José Corti, Paris, 1988, ISBN 2-7143-0242-4
  8. F. Pessoa, Œuvres poétiques, p.288, Pléiade Gallimard, Paris, 2001.
  9. Trad. F. Laye, En bref, p. 27, Christian Bourgois, Paris, 2004.
  10. 10,0 et 10,1 Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées bourgeois-36
  11. Trad. B. Sesé, Le Marin, José Corti, Paris, 1988, ISBN 2-7143-0242-4
  12. F. Pessoa, Lettre à Ofélia Queiroz du 29 septembre 1929 in Cartas de amor, p. 43, Ática, Lisbonne, 1978.
  13. Trad. F. Rosso, La Différence, 1991, ISBN 2729107401.