« Histoire de l'URSS sous Staline » : différence entre les versions

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{{Citation|Des millions de personnes ont participé au processus historique qui a donné naissance à la société communiste de l'Union soviétique. Ces personnes ont accompli des milliards d'actions différentes. Elles les ont accomplies dans leur propre intérêt. Elles ont agi selon les lois de la conduite communautaire et non pas seulement selon les lois de l'histoire, lesquelles n'interviennent pas dans la conduite des individus. Une partie de ces actions ont oeuvré en faveur de la société nouvelle, l'autre contre. Parfois les même actions ont oeuvré soit en faveur de cette société, soit contre. Les partisans de la nouvelles sociétés n'ont pas toujours forcément agi pour elle, et inversement ses adversaires ne lui ont pas toujours nui. Les révolutionnaires ont fait beaucoup contre la révolution et les contre-révolutionnaires beaucoup en sa faveur, sans s'en douter.}}
{{Réf Livre|titre=Le Communisme comme réalité
|auteur=[[Alexandre Zinoviev]]
|éditeur=Julliard/L'Age d'Homme
|année=1981
|page=41}}
 
{{Citation|Ne crois pas que je sois stalinien, disait l’Inspirateur. Je veux simplement dire que jusqu’à présent on a considéré le stalinisme soit de l’extérieur (à travers le regard des observateurs occidentaux), soit du point de vue de l’autorité personnelle de Staline et du système de répression. Le temps est venu de voir le stalinisme par en bas, c'est-à-dire en tant que phénomène de masse, en tant que grand processus historique d’accès de millions de gens des couches inférieures de la société à l’éducation, à la culture, à la création, à l’activisme. Beaucoup de gens ont péri, c’est vrai. Mais il y en a plus encore qui en sont sortis, qui ont radicalement changé leur mode de vie ; dont la situation s’est élevée, dont la vie est devenue plus intéressante comparée à ce qu’elle était auparavant. Cela a été pour une masse énorme de la population un essor culturel, spirituel, matériel sans précédent dans l’histoire, un processus créateur dans tous les domaines fondamentaux de la vie. On n’en a pas encore mesuré tout le prix. Je pense qu’il faudra des siècles pour lui rendre objectivement ce qui lui revient.}}
{{Citation|La période stalinienne est l'une des plus intéressantes de l'histoire de l'humanité. Or il est pratiquement impossible d'en faire une description scientifique à la fois complète et exacte. Les documents de cette époque ont été détruits ou falsifiés. D'ailleurs en général les faits significatifs se sont déroulés sans laisser de traces écrites. Mais le peu qui a été conservé est inaccessible, tant aux chercheurs qu'aux écrivains. Les gens alors ne rédigeaient pas leurs mémoires. Ils avaient peur. Ils n'espéraient guère que cela puisse servir dans l'avenir. Et d'ailleurs ils n'avaient rien à dire. Les souvenirs qui sont publiés actuellement sont des falsifications antidatées.}}
{{Réf Livre|titre= Homo sovieticus
|auteur=[[Alexandre Zinoviev]]
|éditeur= Julliard/L’Age d’Homme
|année=1983
|page=193
|traducteur=
}}
 
{{citation|Si un nouveau Staline me proposait, disons deux ou trois ans de pleins pouvoirs dans mon domaine tout en me prévenant qu’après ça je serais fusillé, j’accepterais sa proposition. Je voudrais au moins une fois dans ma vie, et fût-ce un court moment, fondre ma pensée et ma volonté dans l’un des courants de la grande histoire. Sous Staline c’était possible. Maintenant plus. Je sais que ce qui est en cause ici ce n’est pas la personnalité de Staline, mais le caractère mêlé de l’époque qui a entre autre donné naissance à Staline. Mais nous avons l’habitude de personnifier les époques et de lier des espérances chimériques à des personnalités.}}
{{Réf Livre|titre= Homo sovieticus
|auteur=[[Alexandre Zinoviev]]
|éditeur= Julliard, L’Age d’Homme
|année=1983
|page=194
|traducteur=
}}
 
 
 
{{Citation|La période stalinienne est l'une des plus intéressantes de l'histoire de l'humanité. Or il est pratiquement impossible d'en faire une description scientifique à la fois complète et exacte. Les documents de cette époque ont été détruits ou falsifiés. D'ailleurs en général les faits significatifs se sont déroulés sans laisser de traces écrites. Mais le peu qui a été conservé est inaccessible, tant aux chercheurs qu'aux écrivains. Les gens alors ne rédigeaient pas leurs mémoires. Ils avaient peur. Ils n'espéraient guère que cela puisse servir dans l'avenir. Et d'ailleurs ils n'avaient rien à dire. Les souvenirs qui sont publiés actuellement sont des falsifications antidatées.}}
{{Réf Livre|titre=Le Héros de notre jeunesse
|auteur=[[Alexandre Zinoviev]]
|éditeur=Julliard L'âge d'homme
|année=1984
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{{Citation|Dans la société soviétique, les tendances à l'asservissement réciproque qui se manifestaient déjà à l'époque de Tchékhov se sont renforcées démesurément. Par rapport à la société du passé l'esclavage communiste multiplie considérablement le nombre de ceux qui deviennent les dépositaires de l'autorité officielle de sorte que presque tous les membres ordinaires de la société sont en fait investis d'une parcelle de pouvoir qu'ils exercent sur les autres. Cette société a étendu la masse du pouvoir qui a atteint des dimensions sans précédents et elle en a confié l'exécution à des millions de simples gens. Elle les a investis suivant la lois qui y déterminent la distribution des biens : à chacun selon sa position sociale. Mais chacun y reçoit sa part.C'est un esclavage particulier, où la soumission de chacun est compensée par la possibilité de voir autour de lui des créatures soumises à sa propre autorité. Ainsi, ç la place de la liberté s'offre la possibilité de priver les autres de leur liberté, c'est-à-dire d'obtenir la participation dans l'asservissement. Un ersatz de liberté est proposé ici aux citoyens: ce n'est pas l'aspiration à être libre, mais l'aspiration à priver les autres de leur volonté de liberté. Ce qui est beaucoup plus facile que de lutter pour ne pas être un esclave.}}
{{Réf Livre|titre=Mon Tchékov
|auteur=[[Alexandre Zinoviev]]
|éditeur=ComplesxeComplexes
|année=1989
|page=88-89