« Rémi Brague » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
JackBot (discussion | contributions)
m →‎Citations : Catégorie:Homme supprimée using AWB
''Europe: La voie romaine''
Ligne 1 :
'''[[:w:Rémi Brague|Rémi Brague]]''', né le 8 septembre 1947, est un universitaire, professeur de philosophie médiévale à l'Université de Paris I Panthéon-Sorbonne et à la Ludwig-Maximilian Universität de Munich.
 
== ''Europe: La voie romaine'', 1992==
== Citations ==
{{citation|J'ai dit que les Arabes avaient traduit, et beaucoup traduit. Cela veut dire d'une part qu'ils ont transmis
l'héritage grec à l'Occident, dans tous les domaines : médecine, mathématiques, philosophie, à tel point que celui-ci a contracté envers le monde arabe une dette culturelle énorme, dans tous les domaines. Cette dette était encore reconnue (à tous les sens du mot « reconnaissance ») par le Moyen Age de Gerbert d'Aurillac, de Roger Bacon, de Frédéric II de Sicile. Elle était encore claire pour les grands orientalistes de la Renaissance et du XVII, Postel, Pococke, ou Fontialis. Mais elle a été refoulée des mémoires à l'époque des Lumières, puis au XIXe siècle.
}}
{{Réf Livre|titre=Europe: La voie romaine
|auteur=[[:w:Rémi Brague|Rémi Brague]]
|éditeur=Critérion
|année=1992
|page=86
}}
 
== ''Au moyen du Moyen Age : Philosophies médiévales en chrétienté, judaïsme et islam'', 2006==
{{citation|Il est en tout cas salutaire de se rappeler l'humilité de ses origines [l'Europe]. Non pour mesurer avec satisfaction la distance parcourue. Mais pour savoir à quoi et à qui on doit d'avoir accompli ces progrès. Il existe un devoir de réminiscence. Il est bon aussi de rappeler d'ou l'Europe a tiré les sucs nourriciers dont elle s'est engraissée. La réponse est simple : elle les a pris en dehors d'elle. Elle les a empruntés au monde gréco-romain qui l'a précédée, puis au monde de culture arabe qui s'est développé en parrallèle avec elle, enfin au monde byzantin. C'est du monde arabe, en particulier, que sont venus les textes arabes d'Aristote, de Galien, et de bien d'autres, qui, traduits en latin, ont nourri la Renaissance du XIIe siècle. C'est du monde byzantin que vinrent les originaux de ces mêmes textes, qui en permirent une étude plus précise et alimentèrent la floraison scholastique du XIIIe siècle. Que serait Thomas d'Aquin s'il n'avait trouvé en Averroès un adversaire à sa mesure ? Que serait Duns Scott s'il n'avait trouvé en Avicenne, pour reprendre la formule de Gilson, un "point de départ" ? Et bien des textes dont l'Europe s'est nourrie lui sont venues par l'intermédiaire des traducteurs juifs. L'Europe doit ainsi prendre conscience de l'immensité de la dette culturelle qu'elle a envers ces truchements (c'est d'ailleurs un mot arabe...) : envers les Juifs, en dehors d'elle comme en son intérieur, ainsi qu'envers le monde de culture arabe, chrétiens comme musulmans.
}}