« Chat » : différence entre les versions

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{{Citation|citation=Il est un jeune chat, gracieux à toute heure. La boule de papier l’intéresse, l’odeur de la viande le change en dragon rugissant et minuscule, les passereaux volent trop vite pour qu’il puisse les suivre de l’œil, mais il devient cataleptique, derrière la vitre, quand ils picorent sur la fenêtre. Il fait beaucoup de bruit en tétant, parce que ses dents poussent… C’est un petit chat, innocent au milieu d’un drame.}}
{{Réf Livre|titre=La Maison de Claudine|auteur=[[Colette]]|éditeur=Imprimerie Moderne de Nantes|collection=Super-Bibliothèque|année=1976|année d'origine=1922|page=216|section=Les Deux Chattes|ISBN=2-261-00093-6}}
==== [[Anne Calife]], ''Paul et le Chat'', 2004 ====
Malgré l’hiver, le Chat entrait, sortait. Durant la nuit, il dormait contre ma peau nue, une de ses pattes blanches dans ma paume ouverte. Je sentais les pointes froides de ses moustaches, son odeur de pluie et d’herbe froissée. Mal gonflé, ballon empli trop vite, le Chat chaloupait désormais un ventre distendu. Je me suis aperçu de manière inattendue qu'il attendait des petits…J’utiliserai pourtant l’article défini masculin pour qualifier le Chat, lui assignant ainsi son espace dans l’espèce animale, cette catégorie silencieuse d’êtres s’exprimant au travers de leur attitude.(...)À ma connaissance, le Chat demeure le seul animal dont toutes les émotions se lisent au travers de l’orientation des oreilles, pupilles et battements de queue.
 
 
 
Les rayons verts, disposés en roue dans les yeux du Chat, rencontrèrent ceux jaunes du matin. Le Chat ferma les yeux, s'endormit.
 
{{Réf Livre|titre=Paul et le Chat |auteur= Anne Calife|éditeur=Mercure de France, réedition Menthol House|année=2004|page=30|ISBN=978-2-7152-2482-6}}
 
Un cri, une sorte de couinement m’arracha au rêve, je pensai qu’il y avait des souris dans le lit. Le Chat roulait d’un côté puis de l’autre. Son ventre se durcissait, se détendait en flux douloureux, il appuyait ses pattes brûlantes contre mon ventre.
Il accouchait. Là.
Contre moi.
Nue.
Submergé par la douleur, son regard flottait, voguait par-delà, le faisant presque loucher. Haletant, pupilles dilatées, le nez presque rouge à force d’être rose, le Chat leva la patte arrière en l’air. Et voilà qu’il léchait vigoureusement une petite chose molle, ridiculement flasque. Surtout, qu’est-ce qu’il ronronnait . Un son de gorge puissant, un son de rage, de victoire. Il frottait ses joues sur moi, tellement joyeux qu'il me mordillait les doigts, me grignotait l’intérieur du poignet. Comme il m'amenait ses mulots égorgés, il m’avait offert son chaton sous la couette. C’était une petite chose au nez en triangle rouge, aux yeux clos, le poil encore plaqué de liquides vivants. La nuit s’accoudait massive, trapue contre la vitre ; il devait être deux ou trois heures du matin. (...).J’allais chercher dans la cuisine, le panier en velours que je couvris d’une serviette éponge. J’y plaçais le Chat, pattes raidies et son chaton mou. Le Chat haletait mais ronronnait éperdument. Roses et noirs, ses coussinets s'ouvraient, se refermaient comme des fleurs venimeuses. Je sentais les pétales blancs qui forçaient dans la nuit pour éclater leurs coques dures.
 
Le Chat disparaissait d’un bond leste, laissant imprimé le S noir de sa queue se découpant contre le ciel.
 
 
 
Le Chat que j'appelle avec toujours la même intonation de la voix, tourne aussi la tête vers moi d'un air un peu distrait, orientant les oreilles dans ma direction. Il lève un début de queue pour montrer que, oui, il m’a repérée, puis fixe passionnément, parmi les hautes herbes, un éphémère, un papillon jaune – enfin, quelque chose que je ne vois pas. (...)Le Chat me donne aussi le même genre de baiser sauvage. Brusquement, il s'accroupit en forme de tortue laissant seulement dépasser ses pattes blanches, avance un museau rose, yeux clos et m'assène un ou deux petits coups froids et mouillés.
 
==== [[Boris Vian]], ''L'écume des jours'', 1947 ====
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