« Viol » : différence entre les versions

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*... si Clémentine Autain parle du cancer de la bouche comme étant l’une des conséquences du viol par fellation, c’est qu’elle n’est pas sûre que le consentement à la sexualité soit en lui-même aussi important et, si j’ose dire, sacré. En effet, aussi bien pour cette auteure que pour le courant féministe auquel elle appartient, le consentement à la sexualité ne devrait pas être la règle qui organise la vie sexuelle dans notre société. Pour ce courant féministe, le consentement d’une prostituée ou d’une actrice de films pornographiques est, en vérité, dominé par l’hégémonie que les hommes exercent sur les femmes.
**Libération, 29 novembre 2011
 
== Philosophie ==
=== [[Jacques Derrida]], ''La différence sexuelle'' ===
*En se déchirant dans l'antre de la femme, l'hymen se plie et s'accomplit. La pliure est un viol et aussi une auto-affection : par elle, la femme s'ouvre, dans son intimité, à l'extériorité. L'acte a lieu, il laisse une marque, mais le voile n'est pas déchiré. L'hymen est toujours là, inviolé, vierge, dans l'entre-deux. Le secret est intact. Telle est la matrice théorique à partir de laquelle on peut lire la différence des sexes.
**Jacques Derrida, La différence sexuelle
 
=== [[Cédric Roos]], ''La relation d'emprise dans le soin'', 2006 ===
''' La relation d'emprise (cadre psychanalytique) '''
{{citation|<poem>L’obsessionnel influence l’autre insidieusement, par un contrôle permanent et des intrusions répétées qui brisent les limites de son espace personnel et violent son intimité. Son despotisme peut être autoritaire et actif ou prendre la forme d’une résistance passive quasi insurmontable, ces deux attitudes étant le plus souvent mêlées. Il a tendance à s’opposer ou à contrarier les projets autres que les siens propres, à argumenter à l’infini et à entraver toute initiative étrangère.
Incontestablement, son but est d’immobiliser le cours des évènements, de fixer, voire même de figer ou de pétrifier ce qui est vivant, de favoriser l’inertie et ainsi d’édifier avec l’autre ou plutôt en dépit de l’autre qu’il engloutit, un monde monolithique, sans faille, qui a toutes les apparences de la mort (Dorey, 1981).</poem>}}
{{Réf Pub|nom=La relation d'emprise dans le soin|date=2006|lieu=La relation d'emprise (cadre psychanalytique) : Du point de vue de l'instigateur d'une relation d'emprise ''L'obsessionnel : détruire l'autre parce qu'il est différent''|source=[http://www.textes-psy.com/spip.php?article1017]|parution=Textes Psy|auteur=[[Cédric Roos]]}}
 
=== Slavoj Zizek, Le sujet interpassif, 1998 ===
*Ma thèse est que l'impact traumatique de cette scène repose sur l'écart qui sépare l'univers symbolique public de son support fantasmatique. Si on attire l'attention sur le fait que, souvent, les femmes se laissent aller au fantasme d'être malmenées, voire violées, la réaction politiquement correcte standard est que l'on ouvre ainsi la voie à ces platitudes selon lesquelles quand une femme est violée, elle obtient ce qu'elle a voulu effectivement, et qu'elle n'a pas été suffisamment honnête pour l'admettre. Ma réponse à ce lieu commun est que le fait qu'une femme ait le fantasme d'être violée, d'être malmenée, ne légitime aucunement son viol en réalité: le fait que le viol touche au fantasme de sa victime ne rend pas l'acte plus acceptable, même, il rend l'acte encore plus violent. Pourquoi? Précisément à cause de l'écart nécessaire qui sépare les identifications imaginaires et symboliques du sujet du noyau fantasmatique de son être: il n'est jamais possible pour moi d'assumer pleinement (d'intégrer dans mon univers symbolique) le noyau fantasmatique de mon être; ce qui se passe quand je m'approche trop de ce noyau, c'est bien ce que Lacan a appelé l'aphanasis du sujet: le sujet perd sa consistance symbolique. L'actualisation forcée, extorquée, de ce noyau fantasmatique, son imposition de l'extérieur, entraîne, peut-être, la violence la plus humiliante, celle qui mène à la désintégration de l'identité symbolique. Une autre façon de faire la même démonstration est d'attirer l'attention sur l'asymétrie radicale qui existe entre le sadisme et le masochisme: le sadique et le masochiste ne forment jamais un couple complémentaire, dans la mesure où le masochiste demande une mise en scène détaillée dans laquelle le partenaire actif, celui qui lui inflige le mal, n'occupe nullement la position subjective du sadique. Pourquoi donc priver la femme du droit fondamental, humain d'avoir le fantasme d'être violée, malmenée? Ce droit-là, à mon sens, n'a, précisément, absolument rien à voir avec une quelconque légitimation du viol dans la réalité.
**Slavoj Zizek, Le sujet interpassif[http://www.lacan.com/zizek-pompidou2.htm]
 
== Cinéma ==
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*Jimmy: We bury our sins here, Dave. We wash them clean.
**Clint Eastwood, ''Mystic River'', 2003
 
== Philosophie ==
=== [[Jacques Derrida]], ''La différence sexuelle'' ===
*En se déchirant dans l'antre de la femme, l'hymen se plie et s'accomplit. La pliure est un viol et aussi une auto-affection : par elle, la femme s'ouvre, dans son intimité, à l'extériorité. L'acte a lieu, il laisse une marque, mais le voile n'est pas déchiré. L'hymen est toujours là, inviolé, vierge, dans l'entre-deux. Le secret est intact. Telle est la matrice théorique à partir de laquelle on peut lire la différence des sexes.
**Jacques Derrida, La différence sexuelle
 
=== [[Cédric Roos]], ''La relation d'emprise dans le soin'', 2006 ===
''' La relation d'emprise (cadre psychanalytique) '''
{{citation|<poem>L’obsessionnel influence l’autre insidieusement, par un contrôle permanent et des intrusions répétées qui brisent les limites de son espace personnel et violent son intimité. Son despotisme peut être autoritaire et actif ou prendre la forme d’une résistance passive quasi insurmontable, ces deux attitudes étant le plus souvent mêlées. Il a tendance à s’opposer ou à contrarier les projets autres que les siens propres, à argumenter à l’infini et à entraver toute initiative étrangère.
Incontestablement, son but est d’immobiliser le cours des évènements, de fixer, voire même de figer ou de pétrifier ce qui est vivant, de favoriser l’inertie et ainsi d’édifier avec l’autre ou plutôt en dépit de l’autre qu’il engloutit, un monde monolithique, sans faille, qui a toutes les apparences de la mort (Dorey, 1981).</poem>}}
{{Réf Pub|nom=La relation d'emprise dans le soin|date=2006|lieu=La relation d'emprise (cadre psychanalytique) : Du point de vue de l'instigateur d'une relation d'emprise ''L'obsessionnel : détruire l'autre parce qu'il est différent''|source=[http://www.textes-psy.com/spip.php?article1017]|parution=Textes Psy|auteur=[[Cédric Roos]]}}
 
=== Slavoj Zizek, Le sujet interpassif, 1998 ===
*Ma thèse est que l'impact traumatique de cette scène repose sur l'écart qui sépare l'univers symbolique public de son support fantasmatique. Si on attire l'attention sur le fait que, souvent, les femmes se laissent aller au fantasme d'être malmenées, voire violées, la réaction politiquement correcte standard est que l'on ouvre ainsi la voie à ces platitudes selon lesquelles quand une femme est violée, elle obtient ce qu'elle a voulu effectivement, et qu'elle n'a pas été suffisamment honnête pour l'admettre. Ma réponse à ce lieu commun est que le fait qu'une femme ait le fantasme d'être violée, d'être malmenée, ne légitime aucunement son viol en réalité: le fait que le viol touche au fantasme de sa victime ne rend pas l'acte plus acceptable, même, il rend l'acte encore plus violent. Pourquoi? Précisément à cause de l'écart nécessaire qui sépare les identifications imaginaires et symboliques du sujet du noyau fantasmatique de son être: il n'est jamais possible pour moi d'assumer pleinement (d'intégrer dans mon univers symbolique) le noyau fantasmatique de mon être; ce qui se passe quand je m'approche trop de ce noyau, c'est bien ce que Lacan a appelé l'aphanasis du sujet: le sujet perd sa consistance symbolique. L'actualisation forcée, extorquée, de ce noyau fantasmatique, son imposition de l'extérieur, entraîne, peut-être, la violence la plus humiliante, celle qui mène à la désintégration de l'identité symbolique. Une autre façon de faire la même démonstration est d'attirer l'attention sur l'asymétrie radicale qui existe entre le sadisme et le masochisme: le sadique et le masochiste ne forment jamais un couple complémentaire, dans la mesure où le masochiste demande une mise en scène détaillée dans laquelle le partenaire actif, celui qui lui inflige le mal, n'occupe nullement la position subjective du sadique. Pourquoi donc priver la femme du droit fondamental, humain d'avoir le fantasme d'être violée, malmenée? Ce droit-là, à mon sens, n'a, précisément, absolument rien à voir avec une quelconque légitimation du viol dans la réalité.
**Slavoj Zizek, Le sujet interpassif[http://www.lacan.com/zizek-pompidou2.htm]
 
== Littérature ==
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