« Viol » : différence entre les versions

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== Philosophie ==
=== Slavoj Zizek, Le sujet interpassif, 1998 ===
*Ma thèse est que l'impact traumatique de cette scène repose sur l'écart qui sépare l'univers symbolique public de son support fantasmatique. Si on attire l'attention sur le fait que, souvent, les femmes se laissent aller au fantasme d'être malmenées, voire violées, la réaction politiquement correcte standard est que l'on ouvre ainsi la voie à ces platitudes selon lesquelles quand une femme est violée, elle obtient ce qu'elle a voulu effectivement, et qu'elle n'a pas été suffisamment honnête pour l'admettre. Ma réponse à ce lieu commun est que le fait qu'une femme ait le fantasme d'être violée, d'être malmenée, ne légitime aucunement son viol en réalité: le fait que le viol touche au fantasme de sa victime ne rend pas l'acte plus acceptable, même, il rend l'acte encore plus violent. Pourquoi? Précisément à cause de l'écart nécessaire qui sépare les identifications imaginaires et symboliques du sujet du noyau fantasmatique de son être: il n'est jamais possible pour moi d'assumer pleinement (d'intégrer dans mon univers symbolique) le noyau fantasmatique de mon être; ce qui se passe quand je m'approche trop de ce noyau, c'est bien ce que Lacan a appelé l'aphanasis du sujet: le sujet perd sa consistance symbolique. L'actualisation forcée, extorquée, de ce noyau fantasmatique, son imposition de l'extérieur, entraîne, peut-être, la violence la plus humiliante, celle qui mène à la désintégration de l'identité symbolique. Une autre façon de faire la même démonstration est d'attirer l'attention sur l'asymétrie radicale qui existe entre le sadisme et le masochisme: le sadique et le masochiste ne forment jamais un couple complémentaire, dans la mesure où le masochiste demande une mise en scène détaillée dans laquelle le partenaire actif, celui qui lui inflige le mal, n'occupe nullement la position subjective du sadique. Pourquoi donc priver la femme du droit fondamental, humain d'avoir le fantasme d'être violée, malmenée? Ce droit-là, à mon sens, n'a, précisément, absolument rien à voir avec une quelconque légitimation du viol dans la réalité.
**Slavoj Zizek, Le sujet interpassif[http://www.lacan.com/zizek-pompidou2.htm]
 
=== [[Jacques Derrida]], ''La différence sexuelle'' ===
*En se déchirant dans l'antre de la femme, l'hymen se plie et s'accomplit. La pliure est un viol et aussi une auto-affection : par elle, la femme s'ouvre, dans son intimité, à l'extériorité. L'acte a lieu, il laisse une marque, mais le voile n'est pas déchiré. L'hymen est toujours là, inviolé, vierge, dans l'entre-deux. Le secret est intact. Telle est la matrice théorique à partir de laquelle on peut lire la différence des sexes.
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Incontestablement, son but est d’immobiliser le cours des évènements, de fixer, voire même de figer ou de pétrifier ce qui est vivant, de favoriser l’inertie et ainsi d’édifier avec l’autre ou plutôt en dépit de l’autre qu’il engloutit, un monde monolithique, sans faille, qui a toutes les apparences de la mort (Dorey, 1981).</poem>}}
{{Réf Pub|nom=La relation d'emprise dans le soin|date=2006|lieu=La relation d'emprise (cadre psychanalytique) : Du point de vue de l'instigateur d'une relation d'emprise ''L'obsessionnel : détruire l'autre parce qu'il est différent''|source=[http://www.textes-psy.com/spip.php?article1017]|parution=Textes Psy|auteur=[[Cédric Roos]]}}
 
=== Slavoj Zizek, Le sujet interpassif, 1998 ===
*Ma thèse est que l'impact traumatique de cette scène repose sur l'écart qui sépare l'univers symbolique public de son support fantasmatique. Si on attire l'attention sur le fait que, souvent, les femmes se laissent aller au fantasme d'être malmenées, voire violées, la réaction politiquement correcte standard est que l'on ouvre ainsi la voie à ces platitudes selon lesquelles quand une femme est violée, elle obtient ce qu'elle a voulu effectivement, et qu'elle n'a pas été suffisamment honnête pour l'admettre. Ma réponse à ce lieu commun est que le fait qu'une femme ait le fantasme d'être violée, d'être malmenée, ne légitime aucunement son viol en réalité: le fait que le viol touche au fantasme de sa victime ne rend pas l'acte plus acceptable, même, il rend l'acte encore plus violent. Pourquoi? Précisément à cause de l'écart nécessaire qui sépare les identifications imaginaires et symboliques du sujet du noyau fantasmatique de son être: il n'est jamais possible pour moi d'assumer pleinement (d'intégrer dans mon univers symbolique) le noyau fantasmatique de mon être; ce qui se passe quand je m'approche trop de ce noyau, c'est bien ce que Lacan a appelé l'aphanasis du sujet: le sujet perd sa consistance symbolique. L'actualisation forcée, extorquée, de ce noyau fantasmatique, son imposition de l'extérieur, entraîne, peut-être, la violence la plus humiliante, celle qui mène à la désintégration de l'identité symbolique. Une autre façon de faire la même démonstration est d'attirer l'attention sur l'asymétrie radicale qui existe entre le sadisme et le masochisme: le sadique et le masochiste ne forment jamais un couple complémentaire, dans la mesure où le masochiste demande une mise en scène détaillée dans laquelle le partenaire actif, celui qui lui inflige le mal, n'occupe nullement la position subjective du sadique. Pourquoi donc priver la femme du droit fondamental, humain d'avoir le fantasme d'être violée, malmenée? Ce droit-là, à mon sens, n'a, précisément, absolument rien à voir avec une quelconque légitimation du viol dans la réalité.
**Slavoj Zizek, Le sujet interpassif[http://www.lacan.com/zizek-pompidou2.htm]
 
== Cinéma ==
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