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== Psychologie ==
=== Sigmund Freud ===
*”Selon une règle que j’ai toujours trouvée confirmée par mon expérience, mais que je n’avais pas eu le courage d’ériger en règle générale – voila qui est fait – Le symptôme signifie la représentation – la réalisation – d’un fantasme à contenu sexuel, c’est à dire d’une situation sexuelle… un ”assouvissemnt sexuel” par la bouche, avec l’aide ”des organes qui se trouvaient chez elle dans un état d’irritation : la gorge et la cavité buccale“. Cette toux survenait par quintes et provoquée habituellement par un chatouillement dans le gosier, représentait une situation de satisfaction sexuelle par os entre deux personnes dont les relations amoureuses la préoccupaient sans cesse. Le fait que la toux ait disparu peu de temps après cette explication tacitement acceptée s’accorde très bien avec notre conception, mais nous ne voulûmes pas attacher trop de prix à ce changement, puisqu’il s’était souvent déjà effectué spontanément.”
**Cinq psychanalyses, p. 32
 
=== [[Gérard Pirlot]]/[[Jean-Louis Pedinielli]], ''Les Perversions sexuelles et narcissiques'', 2005 ===
''' Histoire des perversions '''
{{Citation|citation=Les moeurs romaines étaient [...] strictes : certaines relations étaient admises mais la fellation et la passivité anale étaient infâmes. A Rome, l'homophilie d'un citoyen libre avec son esclave ou son « mignon » n'était pas condamnée, mais la relation passive d'un homme libre avec un subalterne ou un esclave était réprouvée [...]. Cette étrange géographie des plaisirs et des infamies relève d'une société machiste où la femme, l'esclave, le mignon sont au service de l'homme viril actif ayant la haine de la mollesse et de la défaite militaire, mais les conduites réprouvées ne sont pas des maladies.}}
{{Réf Livre|titre=Les Perversions sexuelles et narcissiques|auteur=[[Gérard Pirlot]]/[[Jean-Louis Pedinielli]]|éditeur=Armand Colin|collection=128 Psychologie|année=2005|page=14|partie=I. Histoire des perversions|chapitre=1. Avant la psychiatrie|section=|ISBN=2-200-34042-7}}
 
=== André Green ===
« Mais chez l'hystérique, à la mesure même de l'intensité du dégoût sexuel, dégoût qui est au maximum quand apparaît le désir de fellation et de possession par incorporation orale, une véritable boulimie psychique. Boulimie d'objets à valeur phallique, boulimie d'affects dans la mesure où la possession de cet objet est gage d'amour et condition d'obtention de l'amour de l'objet. Ce n'est pas un pénis que désire l'hystérique féminin, c'est une somme d'objets péniens dont la quantité ou la taille n'entraîne jamais la satiété, parce que la satiété supprimera le désir ainsi satisfait. Lacan a raison de dire que l'hystérique est désir de désir insatisfait. Dès lors, la castration apparaît comme la conséquence du fantasme d'incorporation du pénis, dont la taille enviée et redoutée ne peut pénétrer dans le vagin et dont les dangers sont reportés au niveau de la bouche. À la place de quoi s'installe l'avidité affective, comme substitut de l'objet. L'hystérique vit de la dévoration de ses affects. La tension du désir monte, nourrie par des objets fantasmatiques toujours plus valorisés, alimentant - c'est le cas de dire - le conflit avec un Idéal du Moi mégalomaniaque, visant une désexualisation à proportion même de la sexualisation cumulative des objets les plus banals. Tel serait le sens de la condensation. La conversion aurait pour but d'avaler - littéralement - cet excédent, de l'absorber dans le corps, comme le pénis, absorbé et retenu, vient prendre la place de l'enfant-pénis désiré dans le fantasme de grossesse. Passage du vagin au ventre, passage du fantasme au symptôme de la conversion. Certes, tous les symptômes de conversion ne sont pas en rapport avec le fantasme de grossesse; mais toutes les opérations de détail ne se comprennent que dans le plan d'une stratégie d'ensemble qui doit concourir à la réalisation de ce fantasme d'un être phallique-engrossé. Problématique qui vaut pour les deux sexes, chacun ne pouvant réaliser dans le réel que la moitié de ce programme. Tout ceci est mis en œuvre pour conjurer le danger de la coupure : la séparation. »
 
=== Jacques-Alain Miller ===
*La sténographie donne [femina curam et penem devoret], leçon évidemment fautive. A faire varier la forme de ces termes, et à les associer de diverses manières, je n’ai trouvé par Google aucune maxime littéraire ou médicale. C’est en vain que j’ai interrogé la patrologie latine, la Psychopathia Sexualis, The Latin sexual Vocabulary (James Noel Adam, Baltimore, 1982), et plusieurs recueils de sentences. Cependant, Google livre une occurrence et une seule des deux mots contigus penem devoret : elle se rencontre dans le passage d’une édition allemande du Kamasutra (II, 9, 19) qui traite du « congrès de la bouche », auparishtaka, sous la forme ultime dite sangara (en latin, devoratio), où la personne partenaire introduit entièrement le membre viril dans sa bouche pour le stimuler jusqu’à éjaculation. En tout état de cause, l’ancienne tradition médicale voulait le latin quand étaient évoqués le sexuel, le salace, le scabreux. En l’occasion, la formule choisie par Lacan renvoie sans aucun doute à la fellation, qu’il associe fugitivement au to get my penis avant de rejeter cette lecture. Il est possible qu’il ne s’agisse pas ici d’une citation en bonne et due forme, mais d’une allusion approximative. J’ai préféré donner dans le texte une leçon qui, à défaut d’être complète, est correcte ; elle signifie que la femme avale ou gobe le pénis.
**Jacques-Alain Miller, ''Dévoration du vit, dimanche de la vie, La Règle du jeu, 2014
 
=== Martine Delvaux, Histoires de fantômes: spectralité et témoignage dans les récits de femmes, 2006 ===
*"Ce qui relie le centre et la marge, Bennington et Derrida, c'est ce flot qui coule du cuity au cru, cette marée entre ce qui a été perdu et ce qui a été gagné : entre la confession et la circoncision, ces rituels indicateurs de vie et de mort. Termes intermédiaires entre ces deux pôles, Derrida pose la ''circonfession'', concept qu'il élargit en ''autofellocirconcision'', là où la douleur s'allie à la jouissance. C'est dans la conjonction d'un plaisir (la fellation) et d'une douleur (la circoncision) solipsistiques que s'inscrit le geste ritualisé de l'autodéfinition, de l'autoreprésentation périphrastique : j'écris, je crie, je crée... Et au lieu de celui qui porte le signifiant "Jacques Derrida" apparaît une auto-narration, un auto fabriqué de 59 circonlocutions en mouvement au bas des pages: "ici je ne suis, périphérique et de passage, que la série des 59 veuves ou contre-exemplarités de moi."
**Martine Delvaux, Histoires de fantômes: spectralité et témoignage dans les récits de femmes contemporains, 2006
 
== Politique ==
=== Jeanne de Valois-Saint-Rémy à Louis René Édouard de Rohan ===
{{citation|citation =<poem>
{{personnage|Jeanne de Valois-Saint-Rémy}} : Je ne puis me sentir bien en présence d'une personne qui doute de moi...
{{personnage|{{w|Louis René Édouard de Rohan}}}} : La réponse au doute est la prière! (''jettant un coussin devant lui'') A genoux devant moi! Je vais poser mes mains sur vos épaules et nous prierons ensemble!
{{personnage|Jeanne de Valois-Saint-Rémy}} : Avec le respect que je vous dois, je refuse, éminence.
{{personnage|Louis René Édouard de Rohan}} : Je suis cardinal et grand aumonier de France, lorsque le grand aumonier de France demande qu'on prie avec lui, on s'éxécute! (''la forçant à se baisser pour éxécuter une fellation'') Allons, ne résistez pas, priez sincèrement et avec conviction!
{{personnage|Jeanne de Valois-Saint-Rémy}} : Vôtre éminence, non.
</poem>}}
{{Réf Film
|titre=L'Affaire du collier
|auteur={{w|Charles Shyer}}
|date=2001
|acteur={{w|Hilary Swank}}; {{w|Jonathan Pryce}}}}
 
=== Georges Clémenceau à propos de Félix Faure ===
*« Il s’était cru César et il est mort Pompée ! »
**Georges Clémenceau à propos de Félix Faure
 
=== Philippe Bouvard à propos de Bill Clnton ===
*Selon l'avocat de Bill Clinton, «la description par Mme Paula Jones du sexe du Président est sans fondement». On peut être brillant en droit et nul en anatomie.
**Mille et une pensées, 2005
 
=== Clémentine Autain ===
*« Une femme forcée à une fellation développe un cancer de la bouche. »
**Editions Indigènes
 
=== Marcella Iacub ===
*... si Clémentine Autain parle du cancer de la bouche comme étant l’une des conséquences du viol par fellation, c’est qu’elle n’est pas sûre que le consentement à la sexualité soit en lui-même aussi important et, si j’ose dire, sacré. En effet, aussi bien pour cette auteure que pour le courant féministe auquel elle appartient, le consentement à la sexualité ne devrait pas être la règle qui organise la vie sexuelle dans notre société. Pour ce courant féministe, le consentement d’une prostituée ou d’une actrice de films pornographiques est, en vérité, dominé par l’hégémonie que les hommes exercent sur les femmes.
**Libération, 29 novembre 2011
 
== Littérature ==
=== Paul Verlaine, ''Hombres'', 1891 ===
*« Pourléchant le périnée/ Et les couilles d’un mode lent/ Au long du chibre contourné/ S’arrête à la base du gland. »
**Paul Verlaine, ''Hombres'', 1891
 
=== Frédéric Dard ===
"Ses grandes dents excluent mes rêves de fellation les plus impétueux."
 
=== Primo Lévi, ''Lilith'', 1978 ===
« On dit que (Lilith) aime la semence des hommes. » Toute la semence qui échappe à la seule destination admise – la matrice conjugale – elle s’en empare: toute celle que chaque homme a gaspillé dans sa vie, en rêve ou par vice. »
 
=== Yann Moix, ''Partouz'', 2004 ===
*Les céliniennes avec les trois petits points… Celles qui te faisaient languir un peu au bout de chaque phrase, goutte à goutte dans leur salive, et hop elles s'exclamaient, avec un immense coup de langue inouï, inexplicable, ou un coup de langue inné, inexpliqué, violent, un coup de langue OVNI qui venait te surprendre, et qui venait te tuer à plein frisson, et c'était le point d'exclamation célinien. La langue ! Le style. Célinien. Le léchage par cette sorte d'à-coups ; cette sorte d'acupuncture avec des fléchettes, et même avec des flèches tout court, qu'était la langue de Louis-Ferdinand Céline. Les suceuses céliniennes n'étaient jamais laborieuses ; elles étaient saccadées ; elles te saccadaient la couille ; elles étaient hachées ; elles surprenaient ta bite. C'était l'orgasme par surprise ; c'était le plaisir-surprise. Comme dans une pochette surprise. C'était une surprise ; tu étais surpris. Une sorte de hardiesse ; une énergie d'énergie ; tu recevais comme des décharges électriques. C'était un plaisir quasiment par hématomes - des hématomes de langue, des hématomes, des bleus linguaux (linguals : j'avais toujours détesté les pluriels en "aux" des adjectifs en "als") et linguistiques, puisque nous étions dans la littérature. Il y avait la suceuse proustienne, les longues promenades mélancoliques dans tes couilles, elle surfait sur ta couille, avec une lenteur spéciale, une gravité très profonde et qui insistait, revenait, ne s'épuisait pratiquement jamais. Une fellation dont on pensait qu'elle durerait toujours, qu'elle ne s'arrêterait jamais plus. Une fellation qui déclenchait un frisson rempli de mémoire, car à chaque seconde ce frisson contenait tous les frissons éprouvés depuis le début de la fellation ; une hystérésis de plaisir ; le plaisir qui drainait, transportait, sous forme d'une indescriptible alluvion, sa propre mémoire. Un plaisir fleuve ! Une frontière floue entre la sensation d'avant, de pendant, et d'après. Un plaisir qui s'étendait, irradiait, à chaque coup de langue de la vraie salope qui t'entreprenait notorialement la queue, la bite, le sexe, le pénis, le gland, la "biroute" - mais "biroute", il fallait bien le dire, c'était très daté, comme "PaRtouZ". Un frisson extensible à l'infini ; qui débordait sur sa propre causalité ; un plaisir fait tout entier d'avenir, de passé, de présent. Hier et futur. Auparavant et dans un instant. De chaque instant. Mais un instant qui durait tellement longtemps ; un instant qui durait toute la vie. Un instant horizontal, avec des pics verticaux. Un instant perpétuel avec des pics éphémères. Un instant très court et pourtant très long. Un laps de temps si précis et en même temps si évanescent, volatil, une vapeur d'instant inscrite, avec sérieux, dans un instant bloc, un instant solide. Une fleur d'instant coulée dans un instant de bronze. Un instant cadet, des millions de milliards d'instants cadets inscrits dans un instant aîné. Des naissances d'instants abonnés à un instant de mort, à la mort infiniment lente d'un instant qui ne voulait pas mourir. Un instant qui se retardait le plus longtemps qu'il pouvait ; où la jouissance n'arrivait jamais parce qu'elle était déjà là, elle avait toujours déjà été là, présente à chaque nanoseconde ; un frisson de frisson de frisson transbahuté dans chaque instant d'instant. C'était l'œuvre, le style, c'était là l'art de la véritable fellatrice proustienne.
**Yann Moix, Partouz, Suceuses céliniennes, fellations proustiennes
 
=== Virginie Despentes, King Kong Théorie, 2007 ===
*« Le féminisme est une révolution, pas un réaménagement des consignes marketing, pas une vague promotion de la fellation ou de l’échangisme »
**Virginie Despentes, King Kong Théorie, 2007, (p. 145).
 
=== Bernard-Henri Lévy, 2010 ===
*The intellectuals as me, the journalists as you, the states man like Sarkozy, we are are all overwhelmed by the new law, of the peoples, of Tunisia, of Lybia, of Egypt. It will be very difficult to do blow jobs to dictators in the arab wordl when we are a european government.
*Bernard Henri-Lévy, AL Jezeera, 2010
 
=== Stéphane Zagdanski, ''Chaos brûlant'', 2012 ===
*Ce personnage nommé "Sac d’Os", et tatoué des pieds à la tête d’un squelette, pénètre ainsi dans le cerveau des protagonistes et revoit tout ce qu’ont fait les personnages pendant cet été invraisemblable qu’est l’été 2011. Il va donc revivre, de l’intérieur, toute l’affaire DSK et en particulier ce qui s’est passé dans la suite 2806. Il pénètre ainsi tour à tour dans le cerveau de DSK, de Nafissatou Diallo et sait ce qu’elle pense au moment où elle fait une fellation à DSK.
**Stéphane Zagdanski, Chaos brûlant, 2012
 
== Art & Spectacle ==
=== [[Salvador Dalí]], La vie secrète de Salvador dali ?, 1942 ===
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=== Ida Tursic et Wilfried Mille ===
*Ce ne sont pas des images faites pour exciter.
 
== Psychologie ==
=== Sigmund Freud ===
*”Selon une règle que j’ai toujours trouvée confirmée par mon expérience, mais que je n’avais pas eu le courage d’ériger en règle générale – voila qui est fait – Le symptôme signifie la représentation – la réalisation – d’un fantasme à contenu sexuel, c’est à dire d’une situation sexuelle… un ”assouvissemnt sexuel” par la bouche, avec l’aide ”des organes qui se trouvaient chez elle dans un état d’irritation : la gorge et la cavité buccale“. Cette toux survenait par quintes et provoquée habituellement par un chatouillement dans le gosier, représentait une situation de satisfaction sexuelle par os entre deux personnes dont les relations amoureuses la préoccupaient sans cesse. Le fait que la toux ait disparu peu de temps après cette explication tacitement acceptée s’accorde très bien avec notre conception, mais nous ne voulûmes pas attacher trop de prix à ce changement, puisqu’il s’était souvent déjà effectué spontanément.”
**Cinq psychanalyses, p. 32
 
=== [[Gérard Pirlot]]/[[Jean-Louis Pedinielli]], ''Les Perversions sexuelles et narcissiques'', 2005 ===
''' Histoire des perversions '''
{{Citation|citation=Les moeurs romaines étaient [...] strictes : certaines relations étaient admises mais la fellation et la passivité anale étaient infâmes. A Rome, l'homophilie d'un citoyen libre avec son esclave ou son « mignon » n'était pas condamnée, mais la relation passive d'un homme libre avec un subalterne ou un esclave était réprouvée [...]. Cette étrange géographie des plaisirs et des infamies relève d'une société machiste où la femme, l'esclave, le mignon sont au service de l'homme viril actif ayant la haine de la mollesse et de la défaite militaire, mais les conduites réprouvées ne sont pas des maladies.}}
{{Réf Livre|titre=Les Perversions sexuelles et narcissiques|auteur=[[Gérard Pirlot]]/[[Jean-Louis Pedinielli]]|éditeur=Armand Colin|collection=128 Psychologie|année=2005|page=14|partie=I. Histoire des perversions|chapitre=1. Avant la psychiatrie|section=|ISBN=2-200-34042-7}}
 
=== André Green ===
« Mais chez l'hystérique, à la mesure même de l'intensité du dégoût sexuel, dégoût qui est au maximum quand apparaît le désir de fellation et de possession par incorporation orale, une véritable boulimie psychique. Boulimie d'objets à valeur phallique, boulimie d'affects dans la mesure où la possession de cet objet est gage d'amour et condition d'obtention de l'amour de l'objet. Ce n'est pas un pénis que désire l'hystérique féminin, c'est une somme d'objets péniens dont la quantité ou la taille n'entraîne jamais la satiété, parce que la satiété supprimera le désir ainsi satisfait. Lacan a raison de dire que l'hystérique est désir de désir insatisfait. Dès lors, la castration apparaît comme la conséquence du fantasme d'incorporation du pénis, dont la taille enviée et redoutée ne peut pénétrer dans le vagin et dont les dangers sont reportés au niveau de la bouche. À la place de quoi s'installe l'avidité affective, comme substitut de l'objet. L'hystérique vit de la dévoration de ses affects. La tension du désir monte, nourrie par des objets fantasmatiques toujours plus valorisés, alimentant - c'est le cas de dire - le conflit avec un Idéal du Moi mégalomaniaque, visant une désexualisation à proportion même de la sexualisation cumulative des objets les plus banals. Tel serait le sens de la condensation. La conversion aurait pour but d'avaler - littéralement - cet excédent, de l'absorber dans le corps, comme le pénis, absorbé et retenu, vient prendre la place de l'enfant-pénis désiré dans le fantasme de grossesse. Passage du vagin au ventre, passage du fantasme au symptôme de la conversion. Certes, tous les symptômes de conversion ne sont pas en rapport avec le fantasme de grossesse; mais toutes les opérations de détail ne se comprennent que dans le plan d'une stratégie d'ensemble qui doit concourir à la réalisation de ce fantasme d'un être phallique-engrossé. Problématique qui vaut pour les deux sexes, chacun ne pouvant réaliser dans le réel que la moitié de ce programme. Tout ceci est mis en œuvre pour conjurer le danger de la coupure : la séparation. »
 
=== Jacques-Alain Miller ===
*La sténographie donne [femina curam et penem devoret], leçon évidemment fautive. A faire varier la forme de ces termes, et à les associer de diverses manières, je n’ai trouvé par Google aucune maxime littéraire ou médicale. C’est en vain que j’ai interrogé la patrologie latine, la Psychopathia Sexualis, The Latin sexual Vocabulary (James Noel Adam, Baltimore, 1982), et plusieurs recueils de sentences. Cependant, Google livre une occurrence et une seule des deux mots contigus penem devoret : elle se rencontre dans le passage d’une édition allemande du Kamasutra (II, 9, 19) qui traite du « congrès de la bouche », auparishtaka, sous la forme ultime dite sangara (en latin, devoratio), où la personne partenaire introduit entièrement le membre viril dans sa bouche pour le stimuler jusqu’à éjaculation. En tout état de cause, l’ancienne tradition médicale voulait le latin quand étaient évoqués le sexuel, le salace, le scabreux. En l’occasion, la formule choisie par Lacan renvoie sans aucun doute à la fellation, qu’il associe fugitivement au to get my penis avant de rejeter cette lecture. Il est possible qu’il ne s’agisse pas ici d’une citation en bonne et due forme, mais d’une allusion approximative. J’ai préféré donner dans le texte une leçon qui, à défaut d’être complète, est correcte ; elle signifie que la femme avale ou gobe le pénis.
**Jacques-Alain Miller, ''Dévoration du vit, dimanche de la vie, La Règle du jeu, 2014
 
=== Martine Delvaux, Histoires de fantômes: spectralité et témoignage dans les récits de femmes, 2006 ===
*"Ce qui relie le centre et la marge, Bennington et Derrida, c'est ce flot qui coule du cuity au cru, cette marée entre ce qui a été perdu et ce qui a été gagné : entre la confession et la circoncision, ces rituels indicateurs de vie et de mort. Termes intermédiaires entre ces deux pôles, Derrida pose la ''circonfession'', concept qu'il élargit en ''autofellocirconcision'', là où la douleur s'allie à la jouissance. C'est dans la conjonction d'un plaisir (la fellation) et d'une douleur (la circoncision) solipsistiques que s'inscrit le geste ritualisé de l'autodéfinition, de l'autoreprésentation périphrastique : j'écris, je crie, je crée... Et au lieu de celui qui porte le signifiant "Jacques Derrida" apparaît une auto-narration, un auto fabriqué de 59 circonlocutions en mouvement au bas des pages: "ici je ne suis, périphérique et de passage, que la série des 59 veuves ou contre-exemplarités de moi."
**Martine Delvaux, Histoires de fantômes: spectralité et témoignage dans les récits de femmes contemporains, 2006
 
== Politique ==
=== Jeanne de Valois-Saint-Rémy à Louis René Édouard de Rohan ===
{{citation|citation =<poem>
{{personnage|Jeanne de Valois-Saint-Rémy}} : Je ne puis me sentir bien en présence d'une personne qui doute de moi...
{{personnage|{{w|Louis René Édouard de Rohan}}}} : La réponse au doute est la prière! (''jettant un coussin devant lui'') A genoux devant moi! Je vais poser mes mains sur vos épaules et nous prierons ensemble!
{{personnage|Jeanne de Valois-Saint-Rémy}} : Avec le respect que je vous dois, je refuse, éminence.
{{personnage|Louis René Édouard de Rohan}} : Je suis cardinal et grand aumonier de France, lorsque le grand aumonier de France demande qu'on prie avec lui, on s'éxécute! (''la forçant à se baisser pour éxécuter une fellation'') Allons, ne résistez pas, priez sincèrement et avec conviction!
{{personnage|Jeanne de Valois-Saint-Rémy}} : Vôtre éminence, non.
</poem>}}
{{Réf Film
|titre=L'Affaire du collier
|auteur={{w|Charles Shyer}}
|date=2001
|acteur={{w|Hilary Swank}}; {{w|Jonathan Pryce}}}}
 
=== Georges Clémenceau à propos de Félix Faure ===
*« Il s’était cru César et il est mort Pompée ! »
**Georges Clémenceau à propos de Félix Faure
 
=== Philippe Bouvard à propos de Bill Clnton ===
*Selon l'avocat de Bill Clinton, «la description par Mme Paula Jones du sexe du Président est sans fondement». On peut être brillant en droit et nul en anatomie.
**Mille et une pensées, 2005
 
=== Clémentine Autain ===
*« Une femme forcée à une fellation développe un cancer de la bouche. »
**Editions Indigènes
 
=== Marcella Iacub ===
*... si Clémentine Autain parle du cancer de la bouche comme étant l’une des conséquences du viol par fellation, c’est qu’elle n’est pas sûre que le consentement à la sexualité soit en lui-même aussi important et, si j’ose dire, sacré. En effet, aussi bien pour cette auteure que pour le courant féministe auquel elle appartient, le consentement à la sexualité ne devrait pas être la règle qui organise la vie sexuelle dans notre société. Pour ce courant féministe, le consentement d’une prostituée ou d’une actrice de films pornographiques est, en vérité, dominé par l’hégémonie que les hommes exercent sur les femmes.
**Libération, 29 novembre 2011
 
== Littérature ==
=== Paul Verlaine, ''Hombres'', 1891 ===
*« Pourléchant le périnée/ Et les couilles d’un mode lent/ Au long du chibre contourné/ S’arrête à la base du gland. »
**Paul Verlaine, ''Hombres'', 1891
 
=== Frédéric Dard ===
"Ses grandes dents excluent mes rêves de fellation les plus impétueux."
 
=== Primo Lévi, ''Lilith'', 1978 ===
« On dit que (Lilith) aime la semence des hommes. » Toute la semence qui échappe à la seule destination admise – la matrice conjugale – elle s’en empare: toute celle que chaque homme a gaspillé dans sa vie, en rêve ou par vice. »
 
=== Yann Moix, ''Partouz'', 2004 ===
*Les céliniennes avec les trois petits points… Celles qui te faisaient languir un peu au bout de chaque phrase, goutte à goutte dans leur salive, et hop elles s'exclamaient, avec un immense coup de langue inouï, inexplicable, ou un coup de langue inné, inexpliqué, violent, un coup de langue OVNI qui venait te surprendre, et qui venait te tuer à plein frisson, et c'était le point d'exclamation célinien. La langue ! Le style. Célinien. Le léchage par cette sorte d'à-coups ; cette sorte d'acupuncture avec des fléchettes, et même avec des flèches tout court, qu'était la langue de Louis-Ferdinand Céline. Les suceuses céliniennes n'étaient jamais laborieuses ; elles étaient saccadées ; elles te saccadaient la couille ; elles étaient hachées ; elles surprenaient ta bite. C'était l'orgasme par surprise ; c'était le plaisir-surprise. Comme dans une pochette surprise. C'était une surprise ; tu étais surpris. Une sorte de hardiesse ; une énergie d'énergie ; tu recevais comme des décharges électriques. C'était un plaisir quasiment par hématomes - des hématomes de langue, des hématomes, des bleus linguaux (linguals : j'avais toujours détesté les pluriels en "aux" des adjectifs en "als") et linguistiques, puisque nous étions dans la littérature. Il y avait la suceuse proustienne, les longues promenades mélancoliques dans tes couilles, elle surfait sur ta couille, avec une lenteur spéciale, une gravité très profonde et qui insistait, revenait, ne s'épuisait pratiquement jamais. Une fellation dont on pensait qu'elle durerait toujours, qu'elle ne s'arrêterait jamais plus. Une fellation qui déclenchait un frisson rempli de mémoire, car à chaque seconde ce frisson contenait tous les frissons éprouvés depuis le début de la fellation ; une hystérésis de plaisir ; le plaisir qui drainait, transportait, sous forme d'une indescriptible alluvion, sa propre mémoire. Un plaisir fleuve ! Une frontière floue entre la sensation d'avant, de pendant, et d'après. Un plaisir qui s'étendait, irradiait, à chaque coup de langue de la vraie salope qui t'entreprenait notorialement la queue, la bite, le sexe, le pénis, le gland, la "biroute" - mais "biroute", il fallait bien le dire, c'était très daté, comme "PaRtouZ". Un frisson extensible à l'infini ; qui débordait sur sa propre causalité ; un plaisir fait tout entier d'avenir, de passé, de présent. Hier et futur. Auparavant et dans un instant. De chaque instant. Mais un instant qui durait tellement longtemps ; un instant qui durait toute la vie. Un instant horizontal, avec des pics verticaux. Un instant perpétuel avec des pics éphémères. Un instant très court et pourtant très long. Un laps de temps si précis et en même temps si évanescent, volatil, une vapeur d'instant inscrite, avec sérieux, dans un instant bloc, un instant solide. Une fleur d'instant coulée dans un instant de bronze. Un instant cadet, des millions de milliards d'instants cadets inscrits dans un instant aîné. Des naissances d'instants abonnés à un instant de mort, à la mort infiniment lente d'un instant qui ne voulait pas mourir. Un instant qui se retardait le plus longtemps qu'il pouvait ; où la jouissance n'arrivait jamais parce qu'elle était déjà là, elle avait toujours déjà été là, présente à chaque nanoseconde ; un frisson de frisson de frisson transbahuté dans chaque instant d'instant. C'était l'œuvre, le style, c'était là l'art de la véritable fellatrice proustienne.
**Yann Moix, Partouz, Suceuses céliniennes, fellations proustiennes
 
=== Virginie Despentes, King Kong Théorie, 2007 ===
*« Le féminisme est une révolution, pas un réaménagement des consignes marketing, pas une vague promotion de la fellation ou de l’échangisme »
**Virginie Despentes, King Kong Théorie, 2007, (p. 145).
 
=== Bernard-Henri Lévy, 2010 ===
*The intellectuals as me, the journalists as you, the states man like Sarkozy, we are are all overwhelmed by the new law, of the peoples, of Tunisia, of Lybia, of Egypt. It will be very difficult to do blow jobs to dictators in the arab wordl when we are a european government.
*Bernard Henri-Lévy, AL Jezeera, 2010
 
=== Stéphane Zagdanski, ''Chaos brûlant'', 2012 ===
*Ce personnage nommé "Sac d’Os", et tatoué des pieds à la tête d’un squelette, pénètre ainsi dans le cerveau des protagonistes et revoit tout ce qu’ont fait les personnages pendant cet été invraisemblable qu’est l’été 2011. Il va donc revivre, de l’intérieur, toute l’affaire DSK et en particulier ce qui s’est passé dans la suite 2806. Il pénètre ainsi tour à tour dans le cerveau de DSK, de Nafissatou Diallo et sait ce qu’elle pense au moment où elle fait une fellation à DSK.
**Stéphane Zagdanski, Chaos brûlant, 2012