« Fellation » : différence entre les versions

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*”Selon une règle que j’ai toujours trouvée confirmée par mon expérience, mais que je n’avais pas eu le courage d’ériger en règle générale – voila qui est fait – Le symptôme signifie la représentation – la réalisation – d’un fantasme à contenu sexuel, c’est à dire d’une situation sexuelle… un ”assouvissemnt sexuel” par la bouche, avec l’aide ”des organes qui se trouvaient chez elle dans un état d’irritation : la gorge et la cavité buccale“. Cette toux survenait par quintes et provoquée habituellement par un chatouillement dans le gosier, représentait une situation de satisfaction sexuelle par os entre deux personnes dont les relations amoureuses la préoccupaient sans cesse. Le fait que la toux ait disparu peu de temps après cette explication tacitement acceptée s’accorde très bien avec notre conception, mais nous ne voulûmes pas attacher trop de prix à ce changement, puisqu’il s’était souvent déjà effectué spontanément.”
**Cinq psychanalyses, p. 32
 
=== André Green, ''Le discours vivant : La conception psychanalytique de l'affect'', 2004 ===
*« Mais chez l'hystérique, à la mesure même de l'intensité du dégoût sexuel, dégoût qui est au maximum quand apparaît le désir de fellation et de possession par incorporation orale, une véritable boulimie psychique. Boulimie d'objets à valeur phallique, boulimie d'affects dans la mesure où la possession de cet objet est gage d'amour et condition d'obtention de l'amour de l'objet. Ce n'est pas un pénis que désire l'hystérique féminin, c'est une somme d'objets péniens dont la quantité ou la taille n'entraîne jamais la satiété, parce que la satiété supprimera le désir ainsi satisfait. Lacan a raison de dire que l'hystérique est désir de désir insatisfait. Dès lors, la castration apparaît comme la conséquence du fantasme d'incorporation du pénis, dont la taille enviée et redoutée ne peut pénétrer dans le vagin et dont les dangers sont reportés au niveau de la bouche. À la place de quoi s'installe l'avidité affective, comme substitut de l'objet. L'hystérique vit de la dévoration de ses affects. La tension du désir monte, nourrie par des objets fantasmatiques toujours plus valorisés, alimentant - c'est le cas de dire - le conflit avec un Idéal du Moi mégalomaniaque, visant une désexualisation à proportion même de la sexualisation cumulative des objets les plus banals. Tel serait le sens de la condensation. La conversion aurait pour but d'avaler - littéralement - cet excédent, de l'absorber dans le corps, comme le pénis, absorbé et retenu, vient prendre la place de l'enfant-pénis désiré dans le fantasme de grossesse. Passage du vagin au ventre, passage du fantasme au symptôme de la conversion. Certes, tous les symptômes de conversion ne sont pas en rapport avec le fantasme de grossesse; mais toutes les opérations de détail ne se comprennent que dans le plan d'une stratégie d'ensemble qui doit concourir à la réalisation de ce fantasme d'un être phallique-engrossé. Problématique qui vaut pour les deux sexes, chacun ne pouvant réaliser dans le réel que la moitié de ce programme. Tout ceci est mis en œuvre pour conjurer le danger de la coupure : la séparation. »
**André Green, ''Le discours vivant : La conception psychanalytique de l'affect'', 2004
 
=== [[Gérard Pirlot]]/[[Jean-Louis Pedinielli]], ''Les Perversions sexuelles et narcissiques'', 2005 ===
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{{Réf Livre|titre=Les Perversions sexuelles et narcissiques|auteur=[[Gérard Pirlot]]/[[Jean-Louis Pedinielli]]|éditeur=Armand Colin|collection=128 Psychologie|année=2005|page=14|partie=I. Histoire des perversions|chapitre=1. Avant la psychiatrie|section=|ISBN=2-200-34042-7}}
 
=== Martine Delvaux, Histoires de fantômes: spectralité et témoignage dans les récits de femmes contemporain, 2006 ===
=== André Green, ''Le discours vivant : La conception psychanalytique de l'affect'', 2004 ===
*"Ce qui relie le centre et la marge, Bennington et Derrida, c'est ce flot qui coule du cuity au cru, cette marée entre ce qui a été perdu et ce qui a été gagné : entre la confession et la circoncision, ces rituels indicateurs de vie et de mort. Termes intermédiaires entre ces deux pôles, Derrida pose la ''circonfession'', concept qu'il élargit en ''autofellocirconcision'', là où la douleur s'allie à la jouissance. C'est dans la conjonction d'un plaisir (la fellation) et d'une douleur (la circoncision) solipsistiques que s'inscrit le geste ritualisé de l'autodéfinition, de l'autoreprésentation périphrastique : j'écris, je crie, je crée... Et au lieu de celui qui porte le signifiant "Jacques Derrida" apparaît une auto-narration, un auto fabriqué de 59 circonlocutions en mouvement au bas des pages: "ici je ne suis, périphérique et de passage, que la série des 59 veuves ou contre-exemplarités de moi."
*« Mais chez l'hystérique, à la mesure même de l'intensité du dégoût sexuel, dégoût qui est au maximum quand apparaît le désir de fellation et de possession par incorporation orale, une véritable boulimie psychique. Boulimie d'objets à valeur phallique, boulimie d'affects dans la mesure où la possession de cet objet est gage d'amour et condition d'obtention de l'amour de l'objet. Ce n'est pas un pénis que désire l'hystérique féminin, c'est une somme d'objets péniens dont la quantité ou la taille n'entraîne jamais la satiété, parce que la satiété supprimera le désir ainsi satisfait. Lacan a raison de dire que l'hystérique est désir de désir insatisfait. Dès lors, la castration apparaît comme la conséquence du fantasme d'incorporation du pénis, dont la taille enviée et redoutée ne peut pénétrer dans le vagin et dont les dangers sont reportés au niveau de la bouche. À la place de quoi s'installe l'avidité affective, comme substitut de l'objet. L'hystérique vit de la dévoration de ses affects. La tension du désir monte, nourrie par des objets fantasmatiques toujours plus valorisés, alimentant - c'est le cas de dire - le conflit avec un Idéal du Moi mégalomaniaque, visant une désexualisation à proportion même de la sexualisation cumulative des objets les plus banals. Tel serait le sens de la condensation. La conversion aurait pour but d'avaler - littéralement - cet excédent, de l'absorber dans le corps, comme le pénis, absorbé et retenu, vient prendre la place de l'enfant-pénis désiré dans le fantasme de grossesse. Passage du vagin au ventre, passage du fantasme au symptôme de la conversion. Certes, tous les symptômes de conversion ne sont pas en rapport avec le fantasme de grossesse; mais toutes les opérations de détail ne se comprennent que dans le plan d'une stratégie d'ensemble qui doit concourir à la réalisation de ce fantasme d'un être phallique-engrossé. Problématique qui vaut pour les deux sexes, chacun ne pouvant réaliser dans le réel que la moitié de ce programme. Tout ceci est mis en œuvre pour conjurer le danger de la coupure : la séparation. »
**Martine Delvaux, Histoires de fantômes: spectralité et témoignage dans les récits de femmes contemporain, 2006
**André Green, ''Le discours vivant : La conception psychanalytique de l'affect'', 2004
 
=== Jacques-Alain Miller, ''Dévoration du vit, dimanche de la vie'', 2014 ===
*La sténographie donne [femina curam et penem devoret], leçon évidemment fautive. A faire varier la forme de ces termes, et à les associer de diverses manières, je n’ai trouvé par Google aucune maxime littéraire ou médicale. C’est en vain que j’ai interrogé la patrologie latine, la Psychopathia Sexualis, The Latin sexual Vocabulary (James Noel Adam, Baltimore, 1982), et plusieurs recueils de sentences. Cependant, Google livre une occurrence et une seule des deux mots contigus penem devoret : elle se rencontre dans le passage d’une édition allemande du Kamasutra (II, 9, 19) qui traite du « congrès de la bouche », auparishtaka, sous la forme ultime dite sangara (en latin, devoratio), où la personne partenaire introduit entièrement le membre viril dans sa bouche pour le stimuler jusqu’à éjaculation. En tout état de cause, l’ancienne tradition médicale voulait le latin quand étaient évoqués le sexuel, le salace, le scabreux. En l’occasion, la formule choisie par Lacan renvoie sans aucun doute à la fellation, qu’il associe fugitivement au to get my penis avant de rejeter cette lecture. Il est possible qu’il ne s’agisse pas ici d’une citation en bonne et due forme, mais d’une allusion approximative. J’ai préféré donner dans le texte une leçon qui, à défaut d’être complète, est correcte ; elle signifie que la femme avale ou gobe le pénis.
**Jacques-Alain Miller, ''Dévoration du vit, dimanche de la vie'', La Règle du jeu, 2014
 
=== Martine Delvaux, Histoires de fantômes: spectralité et témoignage dans les récits de femmes contemporain, 2006 ===
*"Ce qui relie le centre et la marge, Bennington et Derrida, c'est ce flot qui coule du cuity au cru, cette marée entre ce qui a été perdu et ce qui a été gagné : entre la confession et la circoncision, ces rituels indicateurs de vie et de mort. Termes intermédiaires entre ces deux pôles, Derrida pose la ''circonfession'', concept qu'il élargit en ''autofellocirconcision'', là où la douleur s'allie à la jouissance. C'est dans la conjonction d'un plaisir (la fellation) et d'une douleur (la circoncision) solipsistiques que s'inscrit le geste ritualisé de l'autodéfinition, de l'autoreprésentation périphrastique : j'écris, je crie, je crée... Et au lieu de celui qui porte le signifiant "Jacques Derrida" apparaît une auto-narration, un auto fabriqué de 59 circonlocutions en mouvement au bas des pages: "ici je ne suis, périphérique et de passage, que la série des 59 veuves ou contre-exemplarités de moi."
**Martine Delvaux, Histoires de fantômes: spectralité et témoignage dans les récits de femmes contemporain, 2006
 
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