« Inceste » : différence entre les versions

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Comment les hommes en sont-ils venus à reconnaître cette dépendance sociale de l'ordre naturel, nous l'ignorerons probablement toujours. Rien ne permet de supposer que l'humanité, quand elle émergea de la condition animale, n'était pas dotée au départ d'une forme d'organisation sociale qui, dans ses lignes fondamentales, ne différait guère de celles qu'elle a connues plus tard. En vérité, on aurait du mal à concevoir ce que put être une organisation sociale élémentaire sans lui donner pour assise la prohibition de l'inceste. Car celle-ci opère seule une refonte des conditions biologiques de l'accouplement et de la procréation. Elle ne permet aux familles de se perpétuer qu'enserrées dans un réseau artificiel d'interdits et d'obligations. C'est là seulement qu'on peut situer le passage de la nature à la culture, de la condition animale à la condition humaine, et c'est par là seulement qu'on peut saisir leur articulation.}}
{{Réf Livre|titre=Les Structures élémentaires de la parenté|auteur=[[Claude Lévi-Strauss]]|éditeur=|collection=|année=1949|page=83|section=}}
=== [[Gilles Deleuze]], ''Vincennes'', 1973 ===
{{citation|citation=Quand je parlerai d'un inceste schizo, comme faisant partie d'un appareil anti-oedipien, i.e. l'inceste avec la soeur - mais la soeur ça peut être n'importe qui -, l'inceste oedipien c'est l'amour avec quelqu'un assimilé avec la mère d'une manière ou d'une autre. L'inceste schizo, c'est lamour avec quelqu'un assimilé d'une manière ou d'une autre avec la soeur. Le passage de l'inceste oedipien à l'inceste schizo est comme une conversion, une transformation d'appareil oedipien en appareil anti-oedipien, ça veut dire que l'inceste schizo est celui qui ouvre sur une espèce de monde de connections et qui va entraîner, à la lettre, une espèce de défamiliarisation de l'individu. Maintenant, il se peut très bien qu'il y ait des incestes avec la soeur qui soient oedipiens, dans la mesure où la soeur serait traitée comme substitut de la mère.}}
{{Réf Livre|titre=Deleuze-Vincennes|auteur=Gilles Deleuze|éditeur=le-terrier.net|collection=|année=12 février 1973|page=.|section=}}
=== [[Michel Foucault]], ''Les Anormaux'', 1975 ===
{{citation|citation=Le couplage anthropophagie-inceste, les deux grandes consommations interdites, me paraît caractéristique de cette première présentation du monstre sur l'horizon de la pratique, de la pensée et de l'imagination juridique de la fin du XVIIIe siècle. Avec ceci : c'est que dans cette première figure du monstre, Marie-Antoinette, la figure de la débauche, de la débauche sexuelle et, en particulier, de l'inceste, me paraît être le thème dominant.
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{{citation|citation=Il me semble que le monstre humain, que la nouvelle économie du pouvoir de punir a commencé à dessiner au XVIIIe siècle, est une figure où se combinent fondamentalement ces deux grands thèmes de l'inceste des rois et du cannibalisme des affamés. Ce sont ces deux thèmes, formés à la fin du XVIIIe siècle dans le nouveau régime de l'économie des punitions et dans le contexte particulier de la Révolution française, avec les deux grandes formes de hors-la-loi selon la pensée bourgeoise et la politique bourgeoise, c'est-à-dire le souverain despotique et le peuple révolté ; ce sont ces deux figures-là que vous voyez maintenant parcourir le champ de l'anomalie. Les deux grands monstres qui veillent sur le domaine de l'anomalie et qui ne sont pas encore endormis — l'ethnologie et la psychanalyse en font foi — sont les deux grands sujets de la consommation interdite : le roi incestueux et le peuple cannibale.}}
{{Réf Livre|titre=Les Anormaux|auteur=Michel Foucault|éditeur=Gallimard Le Seuil|collection=Hautes Etudes|année=1999|page=97|section=Cours du 29 janvier 1975|ISBN=2-02-030798-7}}
=== [[Gilles Deleuze]], ''Vincennes'', 1973 ===
{{citation|citation=Quand je parlerai d'un inceste schizo, comme faisant partie d'un appareil anti-oedipien, i.e. l'inceste avec la soeur - mais la soeur ça peut être n'importe qui -, l'inceste oedipien c'est l'amour avec quelqu'un assimilé avec la mère d'une manière ou d'une autre. L'inceste schizo, c'est lamour avec quelqu'un assimilé d'une manière ou d'une autre avec la soeur. Le passage de l'inceste oedipien à l'inceste schizo est comme une conversion, une transformation d'appareil oedipien en appareil anti-oedipien, ça veut dire que l'inceste schizo est celui qui ouvre sur une espèce de monde de connections et qui va entraîner, à la lettre, une espèce de défamiliarisation de l'individu. Maintenant, il se peut très bien qu'il y ait des incestes avec la soeur qui soient oedipiens, dans la mesure où la soeur serait traitée comme substitut de la mère.}}
{{Réf Livre|titre=Deleuze-Vincennes|auteur=Gilles Deleuze|éditeur=le-terrier.net|collection=|année=12 février 1973|page=.|section=}}
 
=== Anne Dufourmantelle, ''Blind date - sexe et philosophie'', 2007 ===
{{citation|citation=La honte pose la question de la transgression et de l'interdit. Qu'est-ce qui a fondéla nécessité de poser l'interdit moral ? Est-ce la transgression qui a appelé l'interdit moral ? Est-ce la transgression qui a appelé l'interdit du meurtre ou de l'inceste ou est-ce à partir de la réalité du mal que s'est construit l'interdit moral tel que nous le connaissons en Occident ? Si le mal est premier, comment l'appréhender comme tel au regard d'un interdit qui n'existerait pas encore ?
}}
{{Réf Livre|titre=Blind date - sexe et philosophie|auteur=Anne Dufourmantelle|éditeur=Univ of Illinois|collection=|année=21. Décembre 2007|page=.|section=}}
 
=== Mehdi Belhaj Kacem, ''Schürmann empêtré dans l'être-à-la-mort'', 2010 ===
{{citation|citation=Oedipe revient souvent comme modèle identificatoire pour Schürmann : en psychanalysant un peu, disons qu'un confort amniotique de l'être comme Temps (toujours l'ascendant augustinien, dont Schürmann est par ailleurs très conscient) qui est ce qui restait dans le premier Heidegger de l'homogénéité phénoménologico-hénologique, succède à la découverte aveuglante, atroce, de "l'inceste" avec la Mère comme équation "terrifiante" être= Néants. Nous insistons sur le fait que notre parallèle n'a rien de gratuit : il suffit de lire l'autobiographie de Schürmann (...) On y reconnaît alors, comme une évidence la Mort "singularisante", l'élan "ontologique", comme pro-tension temporelle continue, mis en pèces dans le Néant " derrière" l'être, avéant l'essetielle discontinuité de l'étant-donné.}}