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|ISSN=1273-6643
|ISBN=}}
 
== Littérature ==
=== Écrit intime ===
==== [[Jean-Jacques Rousseau]], ''[[w:Les Rêveries du promeneur solitaire|Les Rêveries du promeneur solitaire]]'', 1782 ====
{{citation|citation=Quinze ans d'expérience m'ont instruit à mes dépens ; rentré maintenant sous les seules lois de la nature, j'ai repris par elle ma première santé. Quand les médecins n'auraient point contre moi d'autres griefs, qui pourrait s'étonner de leur haine ? Je suis la preuve vivante de la vanité de leur art et de l'inutilité de leurs soins.}}
{{Réf Livre|titre=Rêveries du promeneur solitaire|auteur=[[Jean-Jacques Rousseau]]|éditeur=Le Livre de Poche|collection=Classiques|année=2001|année d'origine=1782|page=138|section=Septième Promenade|ISBN=978-2-253-160991}}
 
{{citation|citation=Je sens des extases, des ravissements inexprimables à me fondre pour ainsi dire dans le système des êtres, à m'identifier avec la nature entière. Tant que les hommes furent mes frères, je me faisais des projets de félicité terrestre ; ces projets étant toujours relatifs à tout, je ne pouvais être heureux que de la félicité, et jamais l'idée d'un bonheur particulier n'a touché mon coeur que quand j'ai vu mes frères ne chercher le leur que dans ma misère. Alors pour ne les pas haïr il a bien fallu les fuir ; alors me réfugiant chez la mère commune j'ai cherché dans ses bras à me soustraire aux atteintes de ses enfants, je suis devenu solitaire, ou, comme ils disent, insociable et misanthrope, parce que la plus sauvage solitude me paraît préférable à la société des méchants, qui ne se nourrit que de trahisons et de haine.}}
{{Réf Livre|titre=Rêveries du promeneur solitaire|auteur=[[Jean-Jacques Rousseau]]|éditeur=Le Livre de Poche|collection=Classiques|année=2001|année d'origine=1782|page=139|section=Septième Promenade|ISBN=978-2-253-160991}}
 
=== Nouvelle ===
==== [[Renée Vivien]], ''La Dame à la Louve'', 1904 ====
''' La Soif ricane '''
{{Citation|citation=J’ai choisi pour ma compagne de route cette Polly que j’exècre, ou plutôt elle m’a choisi pour compagnon. Je finirai par la tuer un jour. Cela, je le sais. Je la hais parce qu’elle est vigoureusement saine, et que je suis, moi, un fiévreux débile. Elle est plus hardie et plus solide qu’un mâle. Elle m’enverrait rouler à dix mètres d’une chiquenaude.}}
{{Réf Livre|titre=La Dame à la Louve|auteur=[[Renée Vivien]]|éditeur=Alphonse Lemaire|année=1904|page=29|section=La Soif ricane}}
 
{{Citation|citation=<poem>… C’était beau quand même, cette trombe de flammes. C’était plus beau que le soleil. Jamais je n’ai vu quelque chose d’aussi magnifique… C’était si merveilleusement splendide que je tombai à genoux, et que je tendis mes deux bras vers le Feu, en riant comme les petits enfants et les idiots.
Je vous répète que c’était aussi effroyable que superbe, et que j’en devins presque fou. C’était trop beau pour les yeux d’un homme. Dieu seul pouvait regarder cet embrasement en face sans en mourir ou en perdre la raison.
Mais Polly, qui n’a pas plus d’âme que mes mules, ne comprit point et regarda sans voir. Elle ne s’étonne de rien, elle n’admire rien…
Je la haïssais de ne point avoir peur. Oh ! comme je la haïssais !… Je la hais férocement, parce qu’elle est plus forte et plus vaillante que moi… Je la hais, comme une femme exècre l’homme qui la domine.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=La Dame à la Louve|auteur=[[Renée Vivien]]|éditeur=Alphonse Lemaire|année=1904|page=33|section=La Soif ricane}}
 
''' Brune comme une Noisette '''
{{Citation|citation=Nous n’avons pas de morale, dans les grands bois. Seulement, elle était réfractaire à l’amour. Il y a beaucoup de femmes qui ont instinctivement horreur du mâle. Ce n’est pas qu’elle eût pour moi une haine profonde. Elle m’avait voué au contraire une affection fraternelle.}}
{{Réf Livre|titre=La Dame à la Louve|auteur=[[Renée Vivien]]|éditeur=Alphonse Lemaire|année=1904|page=149|section=Brune comme une Noisette}}
 
=== Poésie ===
==== [[Joyce Mansour]], ''Le Désir du désir sans fin'', 1963 ====
{{Citation|citation=<poem>Aucun homme avec moi ne place son pied
Sur la pente calcinée de la haine.</poem>}} {{Réf Article|titre=Le désir du désir sans fin|auteur=[[Joyce Mansour]]|publication=La Brèche|numéro=5|date=Octobre 1963|page=4}}
 
==== [[Joyce Mansour]], ''Funéraire comme une attente à vie'', 1964 ====
{{Citation|citation=<poem>J'aime couler ma haine dans l'entonnoir
De l'amant
Dépecer son pénis à la hache
Parler toute la nuit.</poem>}} {{Réf Article|titre=Funéraire comme une attente à vie|auteur=[[Joyce Mansour]]|publication=La Brèche|numéro=7|date=Décembre 1964|page=78}}
 
=== Prose poétique ===
==== [[Paul Eluard]] , ''Capitale de la douleur'', 1926 ====
''' L'absolue nécessité '''
{{Citation|citation=Le fleuve se détend, passe avec adresse dans le soleil, regarde la nuit, la trouve belle et à son goût, passe son bras sous le sien et redouble de brutalité, la douceur étant la conjonction d'un oeil fermé avec un oeil ouvert ou du dédain avec l'enthousiasme, du refus avec la confiance et de la haine avec l'amour, voyez quand même la barrière de cristal que l'homme a fermée devant l'homme.}}
{{Réf Livre|titre=Capitale de la douleur ''suivi ''de L'amour la poésie|auteur=[[Paul Eluard]]|éditeur=Gallimard|collection=Poésie|année=1966|année d'origine=1926|page=120|partie=Nouveaux poèmes|section=L'absolue nécessité|ISBN=978-2-07-030095-2}}
 
==== [[Antonin Artaud]], ''Fragments d'un Journal d'Enfer'', 1929 ====
{{citation|citation=Certes je fais encore (mais pour combien de temps ?) ce que je veux de mes membres, mais voilà longtemps que je ne commande plus à mon esprit, et que mon inconscient tout entier me commande avec des impulsions qui viennent du fond de mes rages nerveuses et du tourbillonnement de mon sang. Images pressées et rapides, et qui ne prononcent à mon esprit que des mots de colère et de haine aveugle, mais qui passent comme des coups de couteau ou des éclairs dans un ciel engorgé.}}
{{Réf Livre|titre=L'Ombilic des Limbes suivi du Pèse-nerfs et autres textes|auteur=[[Antonin Artaud]]|éditeur=Gallimard|collection=Poésie/Gallimard|année=1956|année d'origine=1925|partie=Fragments d'un Journal d'Enfer|page=121}}
 
==== [[Robert Desnos]], ''La liberté ou l'amour !'', 1927 ====
{{citation|citation=<poem>— Semelle ? Semaine ? le temps et l’espace. Tout rapport entre eux est celui de la haine et des ailes.
— L’oseille est en effet un mets de choix, un mets de roi.
— Mois, déchet.
— Mot à mot, tome à tome, motte à motte, ainsi va la vie.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour !|auteur=[[Robert Desnos]]|éditeur=Gallimard|collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1927|page=70|section=VII. Révélation du monde|ISBN=978-2-07-027695-0}}
 
==== [[Octavio Paz]], ''Liberté sur parole'', 1958 ====
''' Travaux du poète '''
{{Citation|citation=Au front du mot tour, j'ouvre un créneau rouge. Le mot haine, je le nourris d'ordures pendant des années, jusqu'à ce qu'il éclate en une belle explosion purulente qui infecte le langage pour un siècle.}}
{{Réf Livre|titre=Liberté sur parole|auteur=[[Octavio Paz]]|traducteur=Jean-Clarence Lambert|éditeur=Gallimard|collection=Poésie|année=1966|année d'origine=1958|page=54|partie=II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950)|section=''Travaux du poète'' — VIII|ISBN=2-07-031789-7}}
 
==== [[Joyce Mansour]], ''Dolman le maléfique'', 1961 ====
{{citation|citation=Dolman restait craintif dans le noir. « Je veux vous connaître, faire partie de votre peau ». Il s'obstinait malgré sa frayeur. « Je vous donnerai mes biens, ma hutte, mes entrailles fertiles, ma plage ; j’offre ma haine en échange d’un seul rayon de participation ». « Vous m’appartenez. Je suis près de vous », dit l'Affreux, dans un chuchotement de malaise, « touchez moi, sentez ma sueur de musc sur vos vêtements ». Il coula ses doigts le long de Dolman, et une fumée de houille et de satisfaction épicée de pus irrita les sens de sa victime. Dolman se savait maladroit mais, comme il aimait la clarté dans ses fréquentations, il ne pouvait s'empêcher de se plaindre. L'Horreur soufflait comme un phoque. Dolman se cacha le visage dans le pli de l'aine. L'heure se raidissait sur son socle. L'homme reprit sauvagement : « Un seul regard sans réticence ni recul dans vos yeux hagards, un instant de bonheur avant de disparaître ».}}
{{Réf Article|titre=Dolman le maléfique|auteur=[[Joyce Mansour]]|publication=La Brèche|numéro=1|date=Octobre 1961|page=51}}
 
== Psychologie ==
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