« Paradoxe » : différence entre les versions

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== PhilosophieCitation ==
 
=== [[Bertrand Russell]] ===
{{citation|citation=Le propre de la philosophie est de commencer par quelque chose de si simple qu'il ne semble pas la peine de l'énoncer, et de terminer par quelque chose de si paradoxal que personne n'y croira.}}
{{Réf Livre|titre=Écrits de logique philosophique|auteur=Bertrand Russell|éditeur=PUF|année=1989|page=352|traducteur=Jean Michel Roy|titre de la contribution=La philosophie de l'atomisme logique|année de la contribution=1918}}
{{Choisie citation du jour|puce=*|année=2010|mois=janvier|jour=18|}}
 
== Littérature ==
=== Écrit intime ===
==== [[Paul Klee]], ''Journal'', 1957 ====
{{citation|citation=<poem>Beaucoup de paradoxes, [[Friedrich Nietzsche|Nietzsche]] dans l'air. Exaltation de soi et des impulsions. Impulsion sexuelle sans borne. Nouvelle éthique.
La force exige une expression de force. L'obscénité en tant qu'expression de l'abondance et de la fécondité.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Journal|auteur=[[Paul Klee]]|éditeur=Grasset|collection=Les Cahiers Rouges|année=1959|année d'origine=1957|page=34|section=Journal I|ISBN=978-2-246-27913-6}}
 
=== Essai ===
==== [[Boris Vian]], ''Utilité d'une littérature érotique'', 1980 ====
{{citation|citation=Il y a un paradoxe amusant dans le fait que le gouvernement encourage par tous les moyens les citoyens à boire du cognac et à griller de l'herbe puante, et dans le même temps, arrête et condamne les satyres qui ne font en somme que tenter d'exercer une fonction parfaitement normale mais compliquée à plaisir par les préjugés et autres règlements. Ou plutôt, il n'y a pas de paradoxe ; ce sont les deux aspects d'une conspiration pour le nuisible. Car il est parfaitement sain, physiquement parlant, de se livrer avec une partenaire choisie à toutes les possibilités du joyeux mistère, selon la plaisante expression de nos pères ; tandis que l'on attrape des cirrhoses à boire de l'alcool.}}
{{Réf Livre|titre=Ecrits pornographiques précédés de l'Utilité d'une littérature érotique|auteur=[[Boris Vian]]|éditeur=Le Livre de Poche|année=1980|page=34|section=I. Utilité d'une littérature érotique|ISBN=978-2-253-14431-1}}
 
=== Prose poétique ===
==== [[René Char]], ''Fureur et mystère'', 1948 ====
''' L'absent '''
{{citation|citation=Ce frère brutal mais dont la parole était sûre, patient au sacrifice, diamant et sanglier, ingénieux et secourable, se tenait au centre de tous les malentendus tel un arbre de résine dans le froid inalliable. Au bestiaire de mensonges qui le tourmentait de ses gobelins et de ses trombes il opposait son dos perdu dans le temps. Il venait à vous par des sentiers invisibles, favorisait l'audace écarlate, ne vous contrariait pas, savait sourire. Comme l'abeille quitte le verger pour le fruit déjà noir, les femmes soutenaient sans le trahir le paradoxe de ce visage qui n'avait pas des traits d'otage.}}
{{Réf Livre|titre=Fureur et mystère|auteur=[[René Char]]|éditeur=Gallimard|collection=Poésie|année=1962|année d'origine=1948|page=39|partie=SEULS DEMEURENT (1938-1944)|section=L'absent|ISBN=2-07-030065-X}}
 
== Psychanalyse ==
=== [[Alberto Eiguer]], ''Psychanalyse du libertin'', 2010 ===
''' Libertinage et prédation '''
{{citation|citation=Sont employées des techniques de disqualification [...] comme l'imposition de dilemmes insolubles ; ou plus complexes comme les contraintes paradoxales ; ou plus simplement comme le désaveu actif de la valeur et de la pertinence de la pensée et de la perception d'autrui. La jouissance perverse éclate lorsque le sujet sait sa proie trébuchante et plus tard lorsqu'il la voit défaite par la disqualification qu'elle a subie.}}
{{Réf Livre|titre=Psychanalyse du libertin|auteur=[[Alberto Eiguer]]|éditeur=Dunot|collection=Psychismes|année=2010|page=120|partie=II. Libertinage et prédation|chapitre=Psychopathologie du prédateur et de sa famille|section=La naissance du concept de prédation morale|ISBN=978-2-10-054958-0}}
 
== Psychologie ==
=== [[Paul-Claude Racamier]], ''Les Schizophrènes'', 1980 ===
''' Préambule et divertimento '''
{{Citation|citation=<poem>''Femme phallique aux serpents érigés, Méduse est une anti-mère, avec ses écailles pour ne rien sentir, ses mains pour ne rien tenir, ses dents pour déchirer, un amant fugitif, ces enfants qu'elle ne laisse pas naître'' — ''car s'ils naissaient ils ne seraient plus tout à fait sa chose, et révéleraient qu'elle est femme ; pour qu'ils viennent au jour, il faudra lui trancher la tête, et pour qu'ils vivent, qu'elles meure. Et ce regard : au contraire d'un regard où l'enfant peut se regarder et se voir ; d'un regard qui embrasse l'enfant comme une totalité ; d'un regard où l'on entre et par où l'enfant peut faire entrer ses émois ; d'un regard, enfin, qui admire, c'est un regard adverse, un regard dardé, un regard qui pénètre, attaque, aveugle, fige et pétrifie : le regard de la disqualification, qui mortifie la vie psychique. Regard, au demeurant, qui louche, et dont les traits, tout de même que ceux du paradoxe, se croisent mais ne s'opposent pas plus qu'ils ne se conjuguent.''
''Et la chevelure : au-delà de sa phallicité, cette chevelure pourrait bien symboliser le monde des paradoxes ; car non seulement sont érigés les serpents dont elle est faite, mais inextricablement emmêlés. S'ils sont portés par la tête, c'est certes par déplacement vers le haut, c'est aussi pour porter le combat sur le terrain mental, choisi par l'agression paradoxale. D'ailleurs, la chevelure de Méduse avait été ainsi transformée, par Athéna, en punition pour avoir voulu rivaliser avec la déesse : l'usurpation mentale n'aurait-elle pas été le méfait de Méduse ?''</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Les Schizophrènes|auteur=[[Paul-Claude Racamier]]|éditeur=Payot & Rivages|collection=Petite bibliothèque Payot|année=2001|année d'origine=1980|page=30|partie=Préambule et divertimento|chapitre=|section=Persée en paradoxie|ISBN=978-2-228-89427-2}}
 
{{Citation|citation=<poem>''Persée part chez la Gorgone. Encore lui faut-il savoir le chemin. Sur le conseil d'Athéna il s'en alla demander l'adresse des Gorgones à leurs trois autres soeurs, les Grées. Et dès lors apparaît le thème du regard, car pour obtenir ces renseignements, Persée dérobe aux vieilles Grées l'unique oeil qu'elles se partagaient à elles trois.''
''Persée ne part pas non plus sans armes : des Nymphes il reçoit le casque d'Hadès, qui rend invisible ; d'Hermès il reçoit des sandales ailées et une serpe ; d'Athéna enfin il reçoit un bouclier de peau poli comme un miroir, et un conseil : celui de ne regarder Méduse que dans ce miroir.''
''Après un vol sans histoire, Persée trouva enfin Méduse. Il la voit dans le miroir qui réfléchit — qui réfléchit : au lieu de se laisser piéger par les paradoxes médusants, Persée réfléchit sur le paradoxe, utilisant à cet effet l'instrument confié par la déesse de l'intelligence. Dès cet instant-là, Méduse est perdue, son pouvoir est annulé : la voilà qui dort. Alors il lui coupe le cou.''</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Les Schizophrènes|auteur=[[Paul-Claude Racamier]]|éditeur=Payot & Rivages|collection=Petite bibliothèque Payot|année=2001|année d'origine=1980|page=33|partie=Préambule et divertimento|chapitre=|section=Persée en paradoxie|ISBN=978-2-228-89427-2}}
 
{{Citation|citation=<poem>''Une fois la tête de Méduse tranchée, une fois tranché le paradoxe, deux flots de sang jaillirent du cou de la Gorgone. Deux flots : la dissolution du paradoxe libère les courants pulsionnels associés qui fondent l'ambivalence. Persée recueille ces deux flots de sang, dont l'un, senestre, était un poison mortel, et l'autre au contraire guérissait les malades et ressuscitait les morts.''
''D'entre ces flots conjoints naquirent Pégase et Chrysaor, les enfants que portait Méduse et qu'elle n'avait pas laissé naître. Chrysaor, qui devait plus tard engendrer un monstre à trois têtes, vient au jour armé d'une épée d'or. Pégase avec ses ailes comme Éros, et Chrysaor avec son épée ; ainsi se personnifient les représentations libidinales et agressives. Ces représentations, l'écheveau du paradoxe les enfermait, la dissolution du paradoxe les remet en circulation.''</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Les Schizophrènes|auteur=[[Paul-Claude Racamier]]|éditeur=Payot & Rivages|collection=Petite bibliothèque Payot|année=2001|année d'origine=1980|page=33|partie=Préambule et divertimento|chapitre=|section=Persée en paradoxie|ISBN=978-2-228-89427-2}}
 
{{Citation|citation=''Il faut se demander pourquoi [Persée] tue Méduse, alors que du moment où il avait réfléchi (sur) le paradoxe, elle était perdue — n'avait-elle pas en effet les yeux fermés ? Certes Athéna voulait sa tête, elle l'aura. Mais il faut voir à ce geste un autre motif : Persée à son tour entendait bien s'emparer du pouvoir paradoxal. [...] quand, au péril de sa vie psychique, on a réussi à se rendre maître d'une arme pareille, peut-on résister à la tentation de s'en servir ? Qui le gêne, Persée va lui tendre la tête à paradoxes, et le pétrifier.''}}
{{Réf Livre|titre=Les Schizophrènes|auteur=[[Paul-Claude Racamier]]|éditeur=Payot & Rivages|collection=Petite bibliothèque Payot|année=2001|année d'origine=1980|page=35|partie=Préambule et divertimento|chapitre=|section=Persée en paradoxie|ISBN=978-2-228-89427-2}}
 
{{Citation|citation=[...] ''lancés comme nous sommes dans les méandres des paradoxes, irons-nous en voyage au sud de l'Italie, à Élée, aujourd'hui Velia, dans un paysage merveilleusement virgilien d'oliviers et de lauriers-roses, jadis fréquenté par Énée un des premiers armateurs grecs à la recherche d'un siège social en Italie entre le cap Palinuro où il perdit son pilote, et le cap Leucosie, où il rejoignit une starlette, ou une nymphe, qui l'attendait dans une vaste propriété aujourd'hui privée ? A Élée nous retrouverions [[Parménide]], qui aimait l'éternité, et surtout [[Zénon]], champion des apories et des paradoxes, [[Zénon]] qui avait installé une fabrique de flèches n'atteignant jamais leur cible mobile, et qui organisait des courses entre lièvres et tortues, que nul ne gagnait jamais. Faut-il être fou, faut-il être schizophrène pour assurer qu'on peut arrêter le temps avec sa tête ! Alors, schizo, [[Zénon]] ? [[Sigmund Freud|Freud]] disait à peu près que les philosophies sont les délires des bien-portants et vous vous rappelez que j'ai pris soin de distinguer la folie de la psychose. Irons-nous cependant penser que, dirigée ainsi qu'elle l'était par des gens comme [[Parménide]] et [[Zénon]], Élée était une cité folle ? Eh bien pas du tout. Je me suis laissé dire que nulle part aux temps antiques la démocratie n'a mieux réussi qu'à Élée ce qui donne à penser que mieux vaut penser les paradoxes, mieux vaut certes les penser, que les semer comme peaux de bananes sous les semelles de ses congénères, comme il en est qui aiment à le faire.''}}
{{Réf Livre|titre=Les Schizophrènes|auteur=[[Paul-Claude Racamier]]|éditeur=Payot & Rivages|collection=Petite bibliothèque Payot|année=2001|année d'origine=1980|page=36|partie=Préambule et divertimento|chapitre=|section=A Élée|ISBN=978-2-228-89427-2}}
 
=== [[Paul-Claude Racamier]], ''Pensée perverse et décervelage'', 1992 ===
''' De la pensée perverse au désordre de pensée '''
{{citation|<poem>Cette pensée qui déstabilise le mental, serait-ce une pensée véritablement paradoxale ? Pas du tout : le paradoxe déroute, mais il donne quand même à penser. Il peut se muer en humour. Pas la pensée perverse. En vérité elle ne fait qu’attraper le moi ; elle décourage, démobilise et démolit la compréhension dans son principe même. Ses deux anti-mamelles sont la créativité et l’intelligence. Serait-elle simplement sotte — Elle est pire : anti-intelligente.</poem>}}
{{Réf Pub|nom=Pensée perverse et décervelage|date=1992|lieu=De la pensée perverse au désordre de pensée|source=[http://sites.google.com/site/archivesdetrait/liens-psy-sur-le-web/2-paul-racamier-1924-1996-wiki/2-paul-racamier-1992-pensee-perverse-et-decervelage]|parution=Trait pour trait ''Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse''|auteur=[[Paul-Claude Racamier]]}}
 
=== [[Cédric Roos]], ''La relation d'emprise dans le soin'', 2006 ===
''' La relation d'emprise (cadre psychanalytique) '''
{{citation|Dans un mouvement paradoxal et contradictoire, l’obsessionnel refuse à l’autre le droit de désirer, il nie son identité et tend à l’anéantir, mais il entretient aussi le secret désir d’être reconnu par lui. Sensible à ce désir de reconnaissance, l’autre est placé dans une position tout aussi paradoxale et déstabilisante.}}
{{Réf Pub|nom=La relation d'emprise dans le soin|date=2006|lieu=La relation d'emprise (cadre psychanalytique) : Du point de vue de l'instigateur d'une relation d'emprise ''L'obsessionnel : détruire l'autre parce qu'il est différent''|source=[http://www.textes-psy.com/spip.php?article1017]|parution=Textes Psy|auteur=[[Cédric Roos]]}}
 
''' Modèle systémique '''
{{citation|La communication dans l’emprise prend une place prépondérante et paradoxale : il s’agit d’une illusion de communication, puisqu’elle ne poursuit pas un but d’échange et de lien mais au contraire une mise à distance et un asservissement de l’autre. Il s’agit d’une manipulation verbale et infraverbale qui génère de l’angoisse.}}
{{Réf Pub|nom=La relation d'emprise dans le soin|date=2006|lieu=Modèle systémique : Caractéristiques communicationnelles de la relation d'emprise|source=[http://www.textes-psy.com/spip.php?article1017]|parution=Textes Psy|auteur=[[Cédric Roos]]}}
 
{{citation|La relation d’emprise obéit à des règles communicationnelles singulières qui prédisposent la personne sous emprise en paralysant ses défenses. Elle vit la relation dans une sorte d’état second, de rétrécissement de la conscience. Confuse, elle perd tout sens critique ce qui permet chez elle la coexistence paradoxale d’un non consentement et d’une acceptation. C’est ce que [[Paul-Claude Racamier|Racamier]] dénomme le « décervelage ».}}
{{Réf Pub|nom=La relation d'emprise dans le soin|date=2006|lieu=Modèle systémique : Caractéristiques communicationnelles de la relation d'emprise|source=[http://www.textes-psy.com/spip.php?article1017]|parution=Textes Psy|auteur=[[Cédric Roos]]}}
 
[[Catégorie:Paradoxe]]