« Écriture » : différence entre les versions
Contenu supprimé Contenu ajouté
Ligne 110 :
{{Réf Article|titre=Notre enquête — Pourquoi écrivez-vous ?|auteur=[[André Gide]]|publication=Littérature|numéro=10|date=Décembre 1919|page=24}}
{{citation|citation=<poem>J'écris : 1° pour posséder.
Posséder la vérité des choses apparue à mes sens et à ma raison. En exprimant cette vérité, je la fais mienne, mes vues sont le lien qui la rassemble. Dans [[Aristote]] cela se nomme imitation. Il faut en concevoir l'essentiel. Imiter c'est recréer l'objet, partant s'en emparer autant qu'il se puisse concevoir. C'est un plaisir incomparable, un attrait souverain, auquel deux causes ont part : l'intelligence de l'objet, son rendu ; l'une est lumière, l'autre puissance ; la seconde trouvant dans la première son guide, la première trouvant dans la seconde son épreuve et son complément. Corot disait : Oh ! la belle vache ; je vais la peindre. Crac ! la voilà.
Ligne 125 ⟶ 120 :
{{Réf Article|titre=Notre enquête — Pourquoi écrivez-vous ?|auteur=Louis Dimier|publication=Littérature|numéro=11|date=Décembre 1920|page=22}}
{{citation|citation=<poem>J'écris, comme tout écrivain, pour affirmer des tendances intimes refoulées dans la vie réelle. Je crois que l'oeuvre d'art pourrait être définie une compensation du réel. Nos instincts révolutionnaires et sexuels, nos instincts de domination et de connaissance ne peuvent se satisfaire pleinement au cours de la vie. Leur refoulement produit une sublimation qui donne naissance à l'oeuvre d'imagination. Celle-ci n'est donc que l'épanouissement de vélléités contrariées. Elle peut, dans les cas de refoulement excessifs, aboutir à une contradiction complète et magnifique de l'existence effective de l'écrivain.
Les atrocités sans frein des ouvrages du [[Marquis de Sade]] peuvent s'expliquer par le fait qu'il écrivit surtout en prison. L'outrance de ses inventions me ferait plutôt croire à la non-réalisation de ses tendances érotiques. C'est une revanche du rêve sur la réalité.
En ce qui me concerne, il n'y a pas lieu de douter que certaines de mes pièces, ''Poussière'', ''les Possédés'', ''Terres chaudes'', entre autres, sont une tentative de compensations d'instincts révolutionnaires entravés et de désirs de voyages incomplètement satisfaits.</poem>}}
{{Réf Article|titre=Notre enquête — Pourquoi écrivez-vous ?|auteur=H. R. Lenormand|publication=Littérature|numéro=11|date=Décembre 1920|page=24}}
==== [[J. M. G. Le Clézio]], ''Le Point'', 2011 ====
|