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==== [[Hubert Reeves]] ====
{{Citation|Les mots sont modelés sur des objets à notre échelle. Ils ont acquis leur efficacité en s'adaptant à des phénomènes ou à des évènements de notre monde quotidien. Aussi quand on aborde des réalités à une autre échelle, les mots deviennent facilement des obstacles.}}
{{Réf Livre|auteur=[[Hubert Reeves]]|titre=Patience dans l'azur|année=1988|éditeur=du Seuil|page=52}}
 
==== [[VladimirGabriele NabokovD'Annunzio]], ''Le Feu'', 1900 ====
{{Citation|citation=Doué d’une extraordinaire faculté verbale, il arrivait à traduire instantanément par les mots jusqu’aux faits les plus compliqués de sa sensibilité, avec une exactitude et un relief si vifs que parfois, sitôt exprimés, rendus objectifs par la propriété isolatrice du style, ils semblaient ne plus lui appartenir. Sa voix limpide et pénétrante, qui pour ainsi dire dessinait d’un contour précis la figure musicale de chaque mot, donnait plus de relief encore à cette singulière qualité de sa parole.}}
{{citation|citation=Le philistinisme sous-entend non seulement un ensemble d'idées préconçues mais aussi l'emploi d'expressions toutes faites, de clichés, de banalités exprimés par des mots usés. Le vrai philistin n'a rien d'autre à offrir que ces idées banales dont il est fait. Cela dit, il faut bien admettre qu'une part de clichés existe en chacun de nous. Dans la vie de tous les jours, nous utilisons souvent des mots non en tant que mots mais en tant que symboles, monnaie d'échange, formules acceptées. Cela ne veut pas dire que nous soyons tous des philistins, mais que nous devrions veiller à ne pas tomber dans cet automatisme qui consiste à échanger des platitudes.}}
{{Réf Livre|titre=LittératuresLe Feu|auteur=[[VladimirGabriele NabokovD'Annunzio]]|éditeur=RobertLa LaffontRevue de Paris|traducteurTraducteur=Marie-OdileGeorges Fortier-MasekHérelle|année=2010|année d'origine=19801900|page=8939|collectionchapitre=Bouquins|partie=LittératuresI. II|Des philistins etL'épiphanie du philistinismefeu}}
 
==== [[Gaston Bachelard]], ''La Poétique de l'espace'', 1957 ====
{{citation|Les mots — je l'imagine souvent — sont de petites maisons, avec cave et grenier. Le sens commun séjourne au rez-de chaussée, toujours prêt au « commerce extérieur », de plain-pied avec autrui, ce passant qui n'est jamais un rêveur. Monter l'escalier dans la maison du mot c'est, de degré en degré, abstraire. Descendre à la cave, c'est rêver, c'est se perdre dans les lointains couloirs d'une étymologie incertaine, c'est chercher dans les mots des trésors introuvables. Monter et descendre, dans les mots mêmes, c'est la vie du poète. Monter trop haut, descendre trop bas est permis au poète qui joint le terrestre à l'aérien. Seul le philosophe sera-t-il condamné par ses pairs à vivre toujours au rez-de-chaussée ?}}
{{Réf Livre|titre=La Poétique de l'espace|auteur=[[Gaston Bachelard]]|éditeur=PUF|année=1961|page=139}}
 
==== [[Muriel Barbery]], ''Une gourmandise'', 2000 ====
{{citation|citation=Les mots : écrins qui recueillent une réalité esseulée et la métamorphosent en un moment d’anthologie, magiciens qui changent la face de la réalité en l’embellissant du droit de devenir mémorable, rangée dans la bibliothèque des souvenirs.}}
{{Réf Livre|titre=Une gourmandise|auteur=[[Muriel Barbery]]|éditeur=Folio|année=2002|page=103-104|année d'origine=2000}}
 
==== [[Nicolas Boileau]], ''Correspondance'', XVIIè siècle ====
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Les mots font l'amour.}}
{{Réf Article|titre=Les Mots sans rides|auteur=[[André Breton]]|publication=Littérature Nouvelle Série|numéro=7|date=Décembre 1922|page=14}}
 
====Courteline====
{{citation|Les mots me font l'effet d'un pensionnat de petits garçons que la phrase mène en promenade.}}
{{Réf Livre|titre=La philosophie de Georges Courteline|auteur=[[Georges Courteline]]|éditeur=E. Flammarion|année=1922|page=171|ISBN=2-8251-1231-3}}
 
==== [[Charles Dantzig]], ''Dictionnaire égoïste de la littérature française'', 2005 ====
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{{réf Livre|auteur=[[Charles Dantzig]]|titre=Dictionnaire égoïste de la littérature française|éditeur=Grasset|année=2005|page=689}}
 
==== [[Robertson Davies]], ''Le monde des merveilles'', 1975 ====
====Joseph Joubert====
{{citation|citation=Les mots ne sont que les pets d'un tas d'imbéciles qui ont avalé trop de livres.}}
{{citation|Exceptez-en un petit nombre de mots très-rudes et d’autres qui sont très-doux, les langues se composent de mots d’un son indifférent, et dont le sens détermine l’agrément, même pour l’ouïe. Dans le vers de Boileau, par exemple, « traçât à pas tardifs un pénible sillon, " on remarque peu, ou même on ne remarque point le bizarre rapprochement de toutes ces syllabes : tra-ça-ta-pas-tar…. ; tant il est vrai que le sens fait le son !
{{Réf Livre|titre=Le monde des merveilles|auteur=[[Robertson Davies]]|éditeur=Payot|traducteur=Lisa Rosenbaum|année=1999|année d'origine=1975|page=112}}
}}
{{Réf Livre
|titre= Pensées
|auteur= Joseph Joubert
|éditeur= Librairie Vve Le Normant
|année= 1850
|page= 51
|année d'origine=~1780-1824
|tome=2
|s=Pensées
}}
 
==== [[Robert Desnos]], ''La liberté ou l'amour !'', 1927 ====
{{citation|Décomposez un poëme excellent ; désunissez-en toutes les expressions, et faites-en un amas, un chaos. Donnez ce chaos à débrouiller à un écrivain médiocre, et, de ces parcelles éparses, dites-lui de créer, à sa fantaisie, un monde, un ouvrage : s’il n’ajoute rien, il est impossible qu’il fasse de tout cela quelque chose qui ne plaise pas. De même, changez l’ordre de toutes les pensées d’un beau discours ; mettez les conséquences avant les principes, et ce qui suit avant ce qui doit le précéder ; démolissez, ruinez tant qu’il vous plaira : il y aura toujours, dans ces matériaux renversés, de quoi retenir et satisfaire les regards d’un observateur.}}
{{citation|citation=Ma plume est une aile et sans cesse, soutenu par elle et par son ombre projetée sur le papier, chaque mot se précipite vers la catastrophe ou vers l’apothéose.}}
{{Réf Livre|titre=Pensées|auteur=[[Joseph Joubert]]|éditeur=Librairie Vve Le Normant|année= 1850|page= 141|année d'origine=~1780-1824|tome=2|s=Pensées}}
{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour !|auteur=[[Robert Desnos]]|éditeur=Gallimard|collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1927|page=47|section=IV. La brigade des jeux|ISBN=978-2-07-027695-0}}
 
{{citation|citation=Je viens de parler du phénomène magique de l’écriture en tant que manifestation organique et optique du merveilleux. Pour ce qui est de la chimie, de l’alchimie de cette calligraphie reconnue belle par d’aucuns, et du seul point de vue, j’insiste et tant pis pour le pléonasme s’il y en a, calligraphique, je conseille aux calculateurs habitués au jeu des atomes de dénombrer les gouttes d’eau oculaires à travers lesquelles ces mots sont passés pour revenir sous une forme plastique se confronter à ma mémoire, de compter les gouttes de sang ou les fragments de gouttes de sang consumés à cette écriture.}}
=== Nouvelle ===
{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour !|auteur=[[Robert Desnos]]|éditeur=Gallimard|collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1927|page=47|section=IV. La brigade des jeux|ISBN=978-2-07-027695-0}}
==== [[Renée Vivien]], ''La Dame à la Louve'', 1904 ====
''' La Dame à la Louve '''
{{Citation|citation=Je tâchai de retrouver au fond de ma mémoire, plus épuisée qu’une coupe vide, quelques mots de prière… Et des pensées libidineuses vinrent me tourmenter, pareilles à de rouges diablotins.}}
{{Réf Livre|titre=La Dame à la Louve|auteur=[[Renée Vivien]]|éditeur=Alphonse Lemaire|année=1904|page=17|section=La Dame à la louve}}
 
{{citation|citation=<poem>— Semelle ? Semaine ? le temps et l’espace. Tout rapport entre eux est celui de la haine et des ailes.
— L’oseille est en effet un mets de choix, un mets de roi.
— Mois, déchet.
— Mot à mot, tome à tome, motte à motte, ainsi va la vie.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour !|auteur=[[Robert Desnos]]|éditeur=Gallimard|collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1927|page=70|section=VII. Révélation du monde|ISBN=978-2-07-027695-0}}
 
==== [[VladimirLéo NabokovFerré]], ''LeIl Motn'y a plus rien'', 19231973 ====
{{citation|citation=Ce n'est pas le mot qui fait la poésie, mais la poésie qui illustre le mot.}}
{{citation|citation=Après avoir enlacé un instant mes épaules de ses ailes gorge-de-pigeon, l'ange proféra un seul mot, et dans sa voix je reconnus toutes les voix que j'avais aimées et qui s'étaient tues. Le mot qu'il prononça était si beau que dans un soupir je fermai les yeux et baissai plus encore la tête. Ce fut comme un parfum et un tintement qui s'écoulèrent dans mes veines, ce fut comme le soleil qui se levait dans mon cerveau, et les vallées innombrables de ma conscience reprirent, répétèrent cette sonorité lumineuse et paradisiaque. Je m'en emplis ; elle battais dans mes tempes en un réseau subtil, elle tremblait comme l'humidité sur mes cils, elle soufflait en un froid délicieux à travers mes cheveux, elle baignait mon coeur d'une chaleur divine.}}
{{Réf ArticleChanson|titre=Le MotPréface|auteur=[[VladimirLéo NabokovFerré]]|publicationinterprète=LeLéo Magazine LittéraireFerré|traducteuralbum=BernardIl Kreise|numéro=495n'y a plus rien|date=Mars 20101973|pagelabel=11Barclay}}
 
==== [[André Gide]], ''[[Les Nouvelles Nourritures]]'', 1919 ====
{{citation|citation=<poem>Je ne saisirai plus les mots que par les ailes. Est-ce toi, ramier de ma joie ? Ah ! vers le ciel, ne t'envole pas encore... Ici, pose. Repose-toi.</poem>}}
{{Réf Article|titre=[[Les Nouvelles Nourritures]]|auteur=[[André Gide]]|publication=Littérature|numéro=1|date=Mars 1919|page=3}}
 
==== Jean Gortais, ''Processus de la schizophrénie'', 2002 ====
{{citation|citation=Dans la schizophrénie, selon [Freud], la différenciation entre représentation de mot et représentation de chose est mise à mal en raison de la façon dont le schizophrène traite les mots comme des choses. Se pose alors ici la question d'un échec de la fonction d'abstraction et de l'étroitesse voire de l'impossibilité d'accès à la polysémie du langage. Lorsque les mots peuvent être pris pour des choses, ils sont alors susceptibles de devenir magiques ou terrifiants.}}
{{Réf Livre|titre=Processus de la schizophrénie|auteur=Catherine Azoulay/Catherine Chabert/Jean Gortais/Philippe Jeammet|éditeur=Dunod|collection=Psycho Sup|année=2002|année d'origine=2002|page=17|section=4. Narcissisme et perte de réalité|chapitre=I « Approche historique d'une psychopathologie psychanalytique de la schizophrénie (Jean Gortais) »|ISBN=2-10-004780-9}}
 
==== [[Benoîte Groult]], ''La Touche étoile'', 2006 ====
{{citation|citation=Les mots aussi nous ont été confisqués. Plus personne n'est moribond, quelle indécence ! On ne meurt plus de nos jours : on s'endort dans la paix du Seigneur ou bien on décède. Expirer évoque trop le dernier souffle. À éviter. Rendre l'âme est démodé maintenant qu'on n'est pas sûr d'avoir une âme... Trépasser paraît trop littéraire, alors qu'on peut dire décès en toute indifférence tant le mot a été vidé de tout pouvoir émotionnel par les administrations qui l'emploient. Dire « Ma mère est décédée hier » fait nettement moins mal que « Maman est morte ».}}{{Réf Livre|titre=La Touche étoile|auteur=[[Benoîte Groult]]|éditeur=Le Livre de Poche|année=2006|page=22-23}}
 
==== Georg Hegel, ''Philosophie de l'esprit'', 1870 ====
{{citation|C'est dans le mot que nous pensons.}}
{{Réf Livre|titre=Philosophie de l'esprit|auteur=Georg Hegel|éditeur=G. Baillière|année=1870|volume=2|section=Esprit subjectif, Psychologie|page=192}}
 
==== [[Victor Hugo]], ''Les Contemplations'', 1856 ====
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{{Réf Livre|titre=Les Contemplations|auteur=[[Victor Hugo]]|éditeur=Hachette|année=1858|page=109|tome=1|titre de la contribution=Quelques mots à un autre}}
 
==== [[André Gide]], ''[[Les Nouvelles Nourritures]]'', 1919 ====
{{citation|citation=<poem>Je ne saisirai plus les mots que par les ailes. Est-ce toi, ramier de ma joie ? Ah ! vers le ciel, ne t'envole pas encore... Ici, pose. Repose-toi.</poem>}}
{{Réf Article|titre=[[Les Nouvelles Nourritures]]|auteur=[[André Gide]]|publication=Littérature|numéro=1|date=Mars 1919|page=3}}
 
====Joseph Joubert====
==== [[Robert Desnos]], ''La liberté ou l'amour !'', 1927 ====
{{citation|citation=Ma plume est une aile et sans cesse, soutenu par elle et par son ombre projetée sur le papier, chaque mot se précipite vers la catastrophe ou vers l’apothéose.}}
{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour !|auteur=[[Robert Desnos]]|éditeur=Gallimard|collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1927|page=47|section=IV. La brigade des jeux|ISBN=978-2-07-027695-0}}
 
{{citation|Décomposez un poëme excellent ; désunissez-en toutes les expressions, et faites-en un amas, un chaos. Donnez ce chaos à débrouiller à un écrivain médiocre, et, de ces parcelles éparses, dites-lui de créer, à sa fantaisie, un monde, un ouvrage : s’il n’ajoute rien, il est impossible qu’il fasse de tout cela quelque chose qui ne plaise pas. De même, changez l’ordre de toutes les pensées d’un beau discours ; mettez les conséquences avant les principes, et ce qui suit avant ce qui doit le précéder ; démolissez, ruinez tant qu’il vous plaira : il y aura toujours, dans ces matériaux renversés, de quoi retenir et satisfaire les regards d’un observateur.}}
{{citation|citation=Je viens de parler du phénomène magique de l’écriture en tant que manifestation organique et optique du merveilleux. Pour ce qui est de la chimie, de l’alchimie de cette calligraphie reconnue belle par d’aucuns, et du seul point de vue, j’insiste et tant pis pour le pléonasme s’il y en a, calligraphique, je conseille aux calculateurs habitués au jeu des atomes de dénombrer les gouttes d’eau oculaires à travers lesquelles ces mots sont passés pour revenir sous une forme plastique se confronter à ma mémoire, de compter les gouttes de sang ou les fragments de gouttes de sang consumés à cette écriture.}}
{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour !Pensées|auteur=[[RobertJoseph DesnosJoubert]]|éditeur=GallimardLibrairie Vve Le Normant|collectionannée=L'Imaginaire 1850|annéepage=1962 141|année d'origine=1927~1780-1824|pagetome=472|sections=IV. La brigade des jeux|ISBN=978-2-07-027695-0Pensées}}
 
{{Citation|Les mots s’illuminent, quand le doigt du poëte y fait passer son phosphore.}}
{{citation|citation=<poem>— Semelle ? Semaine ? le temps et l’espace. Tout rapport entre eux est celui de la haine et des ailes.
{{Réf Livre|titre=Pensées|auteur=[[Joseph Joubert]]|éditeur=Librairie Vve Le Normant
— L’oseille est en effet un mets de choix, un mets de roi.
|année=1850|page=40|année d'origine=~1780-1824|tome=2|s=Pensées}}
— Mois, déchet.
 
— Mot à mot, tome à tome, motte à motte, ainsi va la vie.</poem>}}
{{Citation|Exceptez-en un petit nombre de mots très-rudes et d’autres qui sont très-doux, les langues se composent de mots d’un son indifférent, et dont le sens détermine l’agrément, même pour l’ouïe. Dans le vers de Boileau, par exemple, « traçât à pas tardifs un pénible sillon », on remarque peu, ou même on ne remarque point le bizarre rapprochement de toutes ces syllabes : tra-ça-ta-pas-tar. [...] tant il est vrai que le sens fait le son !}}
{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour !|auteur=[[Robert Desnos]]|éditeur=Gallimard|collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1927|page=70|section=VII. Révélation du monde|ISBN=978-2-07-027695-0}}
{{Réf Livre|titre=Pensées|auteur=[[Joseph Joubert]]|éditeur=Librairie Vve Le Normant|année=1850|page=51|année d'origine=~1780-1824|tome=2|s=Pensées}}
 
{{citation|Défiez-vous, dans les livres métaphysiques, des mots qui n’ont pas pu être introduits dans le monde, et ne sont propres qu’à former une langue à part. }}
{{Réf Livre|titre=Pensées|auteur=[[Joseph Joubert]]|éditeur=Librairie Vve Le Normant|année=1850|page=318|année d'origine=~1780-1824|tome=1|s=Pensées}}
 
==== [[Jiddu Krishnamurti]], ''Ultimes Paroles'', 1997 ====
{{citation|citation=La vérité est là quand tous les mots sont effacés. Les mots ont été faits pour mentir.|original=Truth is here when all words are rubbed out. Words were made to lie with.|langue=en}}
{{Réf Livre|référence=Ultimes Paroles/Christian Bourgois éditeur|cacher auteur|cacher isbn|cacher traducteur|page=69}}
 
====Georges Lecomte ''Pourquoi écrivez-vous ?'', 1919 ====
{{citation|citation=Pourquoi j'écris ? (...) par amour des mots vivants clairs et colorés de la langue française}}
{{Réf Article|titre=Notre enquête — Pourquoi écrivez-vous ?|auteur=George Lecomte|publication=Littérature|numéro=10|date=Décembre 1919|page=23}}
 
 
==== [[Vladimir Nabokov]] ====
{{citation|citation=Le philistinisme sous-entend non seulement un ensemble d'idées préconçues mais aussi l'emploi d'expressions toutes faites, de clichés, de banalités exprimés par des mots usés. Le vrai philistin n'a rien d'autre à offrir que ces idées banales dont il est fait. Cela dit, il faut bien admettre qu'une part de clichés existe en chacun de nous. Dans la vie de tous les jours, nous utilisons souvent des mots non en tant que mots mais en tant que symboles, monnaie d'échange, formules acceptées. Cela ne veut pas dire que nous soyons tous des philistins, mais que nous devrions veiller à ne pas tomber dans cet automatisme qui consiste à échanger des platitudes.}}
{{Réf Livre|titre=Littératures|auteur=[[Vladimir Nabokov]]|éditeur=Robert Laffont|traducteur=Marie-Odile Fortier-Masek|année=2010|année d'origine=1980|page=893|collection=Bouquins|partie=Littératures II|Des philistins et du philistinisme}}
 
{{citation|citation=Après avoir enlacé un instant mes épaules de ses ailes gorge-de-pigeon, l'ange proféra un seul mot, et dans sa voix je reconnus toutes les voix que j'avais aimées et qui s'étaient tues. Le mot qu'il prononça était si beau que dans un soupir je fermai les yeux et baissai plus encore la tête. Ce fut comme un parfum et un tintement qui s'écoulèrent dans mes veines, ce fut comme le soleil qui se levait dans mon cerveau, et les vallées innombrables de ma conscience reprirent, répétèrent cette sonorité lumineuse et paradisiaque. Je m'en emplis ; elle battais dans mes tempes en un réseau subtil, elle tremblait comme l'humidité sur mes cils, elle soufflait en un froid délicieux à travers mes cheveux, elle baignait mon coeur d'une chaleur divine.}}
{{Réf Article|titre=Le Mot|auteur=[[Vladimir Nabokov]]|publication=Le Magazine Littéraire|traducteur=Bernard Kreise|numéro=495|date=Mars 2010|page=11}}
 
==== [[Octavio Paz]], ''Liberté sur parole'', 1958 ====
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{{Citation|citation=La nuée enceinte de mots vient, docile et ténébreuse, survoler ma tête, se balance et mugit comme une bête blessée. Je plonge la main dans ce sac de brume et j'en retire ce que j'y trouve : des esquilles de corne, un éclair rouillé, un os gratté. A l'aide de ces armes, je me défends, je bâtonne les visiteurs, je coupe des oreilles, je combats à bras-le-corps, durant de longues heures de silence à la belle étoile.}}
{{Réf Livre|titre=Liberté sur parole|auteur=[[Octavio Paz]]|traducteur=Jean-Clarence Lambert|éditeur=Gallimard|collection=Poésie|année=1966|année d'origine=1958|page=46|partie=II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950)|section=''Travaux du poète'' — I|ISBN=2-07-031789-7}}
 
 
{{Citation|citation=La nuit entre dans la chambre, le mur d'en face avance sa gueule de pierre, une banquise d'air s'interpose entre la plume et le papier. Ah ! un simple monosyllabe suffirait pour faire sauter le monde. Mais cette nuit, il n'y a pas de place pour un seul mot de plus.}}
Ligne 122 ⟶ 153 :
{{Réf Livre|titre=Liberté sur parole|auteur=[[Octavio Paz]]|traducteur=Jean-Clarence Lambert|éditeur=Gallimard|collection=Poésie|année=1966|année d'origine=1958|page=55|partie=II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950)|section=''Travaux du poète'' — IX|ISBN=2-07-031789-7}}
 
==== [[Hubert Reeves]] ====
''' Apparition '''
{{Citation|Les mots sont modelés sur des objets à notre échelle. Ils ont acquis leur efficacité en s'adaptant à des phénomènes ou à des évènements de notre monde quotidien. Aussi quand on aborde des réalités à une autre échelle, les mots deviennent facilement des obstacles.}}
{{Citation|citation=Sa bouche est un pigeonnier d'où jaillissent des mots insensés, sources étonnées de sourdre, blancheurs abasourdies d'être.}}
{{Réf Livre|auteur=[[Hubert Reeves]]|titre=Patience dans l'azur|année=1988|éditeur=du Seuil|page=52}}
{{Réf Livre|titre=Liberté sur parole|auteur=[[Octavio Paz]]|traducteur=Jean-Clarence Lambert|éditeur=Gallimard|collection=Poésie|année=1966|année d'origine=1958|page=102|partie=II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950)|section=Aigle ou Soleil ? — ''Apparition''|ISBN=2-07-031789-7}}
 
==== [[Gabriele DShurik'AnnunzioN]], ''LeOù je Feuvis'', 19001998 ====
{{citation|citation=<poem>Les mots sont la voix du cœur, le cœur une voie pour les mots.
{{Citation|citation=Doué d’une extraordinaire faculté verbale, il arrivait à traduire instantanément par les mots jusqu’aux faits les plus compliqués de sa sensibilité, avec une exactitude et un relief si vifs que parfois, sitôt exprimés, rendus objectifs par la propriété isolatrice du style, ils semblaient ne plus lui appartenir. Sa voix limpide et pénétrante, qui pour ainsi dire dessinait d’un contour précis la figure musicale de chaque mot, donnait plus de relief encore à cette singulière qualité de sa parole.}}
Parfois les bras portent la rancœur, les mains deviennent des marteaux.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Le Feu|auteur=[[Gabriele D'Annunzio]]|éditeur=La Revue de Paris|Traducteur=Georges Hérelle|année=1900|page=9|chapitre=I. L'épiphanie du feu}}
{{Réf Chanson|titre=Fugitif|auteur=[[w:Shurik'n|Shurik'n]]|interprète=[[w:Shurik'n|Shurik'n]]|album=[[w:Où je vis|Où je vis]]|date=1998|label=Virgin}}
 
==== [[Renée Vivien]], ''La Dame à la Louve'', 1904 ====
''' La Dame à la Louve '''
{{Citation|citation=Je tâchai de retrouver au fond de ma mémoire, plus épuisée qu’une coupe vide, quelques mots de prière… Et des pensées libidineuses vinrent me tourmenter, pareilles à de rouges diablotins.}}
{{Réf Livre|titre=La Dame à la Louve|auteur=[[Renée Vivien]]|éditeur=Alphonse Lemaire|année=1904|page=17|section=La Dame à la louve}}
 
==== [[Virginia Woolf]], ''Les Vagues'', 1952 ====
{{citation|citation=Je dis : « Bats-toi ». « Bats-toi », répétai-je. C'est l'effort et la lutte, c'est l'état de guerre perpétuel, ce sont les déchirures et les épissures — telle est la bataille quotidienne, la défaite ou la victoire, la poursuite qui nous absorbe. Les arbres, dispersés, se remirent en ordre ; le vert épais du feuillage s'éclaircit en une lueur dansante. Je les pris dans les filets d'une expression subite. Je les sauvai de l'informe par des mots.}}
{{Réf Livre|titre= Les Vagues|auteur= [[Virginia Woolf]]|éditeur= Gallimard|Collection= Folio classique|traducteur=Michel Cusin|année=2012|année d'origine=1931|page=338|ISBN=978-2-07-044168-6}}
 
==== [[Robertson Davies]], ''Le monde des merveilles'', 1975 ====
{{citation|citation=Les mots ne sont que les pets d'un tas d'imbéciles qui ont avalé trop de livres.}}
{{Réf Livre|titre=Le monde des merveilles|auteur=[[Robertson Davies]]|éditeur=Payot|traducteur=Lisa Rosenbaum|année=1999|année d'origine=1975|page=112}}
 
==== [[Stefan Wul]], ''Niourk'', 1996 ====
Ligne 142 ⟶ 175 :
{{Réf Livre|titre=[[w:Niourk|Niourk]], dans Œuvres complètes 1|auteur=[[w:Stefan Wul|Stefan Wul]]|éditeur=Lefrancq|année=[[w:1996 en littérature|1996]]|page=309|chapitre=IV|partie=V|collection=Volumes}}
 
==== [[Muriel Barbery]], ''Une gourmandise'', 2000 ====
{{citation|citation=Les mots : écrins qui recueillent une réalité esseulée et la métamorphosent en un moment d’anthologie, magiciens qui changent la face de la réalité en l’embellissant du droit de devenir mémorable, rangée dans la bibliothèque des souvenirs.}}
{{Réf Livre|titre=Une gourmandise|auteur=[[Muriel Barbery]]|éditeur=Folio|année=2002|page=103-104|année d'origine=2000}}
 
==== [[Benoîte Groult]], ''La Touche étoile'', 2006 ====
{{citation|citation=Les mots aussi nous ont été confisqués. Plus personne n'est moribond, quelle indécence ! On ne meurt plus de nos jours : on s'endort dans la paix du Seigneur ou bien on décède. Expirer évoque trop le dernier souffle. À éviter. Rendre l'âme est démodé maintenant qu'on n'est pas sûr d'avoir une âme... Trépasser paraît trop littéraire, alors qu'on peut dire décès en toute indifférence tant le mot a été vidé de tout pouvoir émotionnel par les administrations qui l'emploient. Dire « Ma mère est décédée hier » fait nettement moins mal que « Maman est morte ».}}{{Réf Livre|titre=La Touche étoile|auteur=[[Benoîte Groult]]|éditeur=Le Livre de Poche|année=2006|page=22-23}}
 
 
==== ''Littérature'', Enquête — ''Pourquoi écrivez-vous ?'', 1919 ====
{{citation|citation=Pourquoi j'écris ? (...) par amour des mots vivants clairs et colorés de la langue française}}
{{Réf Article|titre=Notre enquête — Pourquoi écrivez-vous ?|auteur=George Lecomte|publication=Littérature|numéro=10|date=Décembre 1919|page=23}}
 
 
==== [[Léo Ferré]], ''Il n'y a plus rien'', 1973 ====
{{citation|citation=Ce n'est pas le mot qui fait la poésie, mais la poésie qui illustre le mot.}}
{{Réf Chanson|titre=Préface|auteur=[[Léo Ferré]]|interprète=Léo Ferré|album=Il n'y a plus rien|date=1973|label=Barclay}}
 
==== [[Shurik'N]], ''Où je vis'', 1998 ====
{{citation|citation=<poem>Les mots sont la voix du cœur, le cœur une voie pour les mots.
Parfois les bras portent la rancœur, les mains deviennent des marteaux.</poem>}}
{{Réf Chanson|titre=Fugitif|auteur=[[w:Shurik'n|Shurik'n]]|interprète=[[w:Shurik'n|Shurik'n]]|album=[[w:Où je vis|Où je vis]]|date=1998|label=Virgin}}
 
 
==== Georg Hegel, ''Philosophie de l'esprit'', 1870 ====
{{citation|C'est dans le mot que nous pensons.}}
{{Réf Livre|titre=Philosophie de l'esprit|auteur=Georg Hegel|éditeur=G. Baillière|année=1870|volume=2|section=Esprit subjectif, Psychologie|page=192}}
 
==== [[Gaston Bachelard]], ''La Poétique de l'espace'', 1957 ====
{{citation|Les mots — je l'imagine souvent — sont de petites maisons, avec cave et grenier. Le sens commun séjourne au rez-de chaussée, toujours prêt au « commerce extérieur », de plain-pied avec autrui, ce passant qui n'est jamais un rêveur. Monter l'escalier dans la maison du mot c'est, de degré en degré, abstraire. Descendre à la cave, c'est rêver, c'est se perdre dans les lointains couloirs d'une étymologie incertaine, c'est chercher dans les mots des trésors introuvables. Monter et descendre, dans les mots mêmes, c'est la vie du poète. Monter trop haut, descendre trop bas est permis au poète qui joint le terrestre à l'aérien. Seul le philosophe sera-t-il condamné par ses pairs à vivre toujours au rez-de-chaussée ?}}
{{Réf Livre|titre=La Poétique de l'espace|auteur=[[Gaston Bachelard]]|éditeur=PUF|année=1961|page=139}}
 
==== [[Jiddu Krishnamurti]], ''Ultimes Paroles'', 1997 ====
{{citation|citation=La vérité est là quand tous les mots sont effacés. Les mots ont été faits pour mentir.|original=Truth is here when all words are rubbed out. Words were made to lie with.|langue=en}}
{{Réf Livre|référence=Ultimes Paroles/Christian Bourgois éditeur|cacher auteur|cacher isbn|cacher traducteur|page=69}}
 
==== [[Joseph Joubert]], ''Pensées'' ====
 
{{Citation|Les mots s’illuminent, quand le doigt du poëte y fait passer son phosphore.}}
{{Réf Livre|titre=Pensées|auteur=[[Joseph Joubert]]|éditeur=Librairie Vve Le Normant
|année=1850|page=40|année d'origine=~1780-1824|tome=2|s=Pensées}}
 
{{Citation|Exceptez-en un petit nombre de mots très-rudes et d’autres qui sont très-doux, les langues se composent de mots d’un son indifférent, et dont le sens détermine l’agrément, même pour l’ouïe. Dans le vers de Boileau, par exemple, « traçât à pas tardifs un pénible sillon », on remarque peu, ou même on ne remarque point le bizarre rapprochement de toutes ces syllabes : tra-ça-ta-pas-tar. [...] tant il est vrai que le sens fait le son !}}
{{Réf Livre|titre=Pensées|auteur=[[Joseph Joubert]]|éditeur=Librairie Vve Le Normant|année=1850|page=51|année d'origine=~1780-1824|tome=2|s=Pensées}}
 
{{citation|Défiez-vous, dans les livres métaphysiques, des mots qui n’ont pas pu être introduits dans le monde, et ne sont propres qu’à former une langue à part. }}
{{Réf Livre|titre=Pensées|auteur=[[Joseph Joubert]]|éditeur=Librairie Vve Le Normant|année=1850|page=318|année d'origine=~1780-1824|tome=1|s=Pensées}}
 
== Psychologie ==
==== Jean Gortais, ''Processus de la schizophrénie'', 2002 ====
{{citation|citation=Dans la schizophrénie, selon [Freud], la différenciation entre représentation de mot et représentation de chose est mise à mal en raison de la façon dont le schizophrène traite les mots comme des choses. Se pose alors ici la question d'un échec de la fonction d'abstraction et de l'étroitesse voire de l'impossibilité d'accès à la polysémie du langage. Lorsque les mots peuvent être pris pour des choses, ils sont alors susceptibles de devenir magiques ou terrifiants.}}
{{Réf Livre|titre=Processus de la schizophrénie|auteur=Catherine Azoulay/Catherine Chabert/Jean Gortais/Philippe Jeammet|éditeur=Dunod|collection=Psycho Sup|année=2002|année d'origine=2002|page=17|section=4. Narcissisme et perte de réalité|chapitre=I « Approche historique d'une psychopathologie psychanalytique de la schizophrénie (Jean Gortais) »|ISBN=2-10-004780-9}}
 
{{citation|Les mots me font l'effet d'un pensionnat de petits garçons que la phrase mène en promenade.}}
{{Réf Livre|titre=La philosophie de Georges Courteline|auteur=[[Georges Courteline]]|éditeur=E. Flammarion|année=1922|page=171|ISBN=2-8251-1231-3}}
 
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