« Jardin » : différence entre les versions
Contenu supprimé Contenu ajouté
Ligne 104 :
{{Citation|citation=Le Jardin-du-Haut commandait un Jardin-du-Bas, potager resserré et chaud, consacré à l’aubergine et au piment, où l’odeur du feuillage de la tomate se mêlait, en juillet, au parfum de l’abricot mûri sur espaliers. Dans le Jardin-du-Haut, deux sapins jumeaux, un noyer dont l’ombre intolérante tuait les fleurs, des roses, des gazons négligés, une tonnelle disloquée…}}
{{Réf Livre|titre=La Maison de Claudine|auteur=[[Colette]]|éditeur=Imprimerie Moderne de Nantes|collection=Super-Bibliothèque|année=1976|année d'origine=1922|page=8|section=Où sont les enfants ?|ISBN=2-261-00093-6}}
{{Citation|citation=Il y a des jours où la boucherie de Léonore, ses couteaux, sa hachette, ses poumons de bœuf gonflés que le courant d’air irise et balance, roses comme la pulpe du bégonia, me plaisent à l’égal d’une confiserie. Léonore y tranche pour moi un ruban de lard salé qu’elle me tend, transparent, du bout de ses doigts froids. Dans le jardin de la boucherie, Marie Tricotet, qui est pourtant née le même jour que moi, s’amuse encore à percer d’une épingle des vessies de porc ou de veau non vidées, qu’elle presse sous le pied « pour faire jet d’eau ». Le son affreux de la peau qu’on arrache à la chair fraîche, la rondeur des rognons, fruits bruns dans leur capitonnage immaculé de « panne » rosée, m’émeuvent d’une répugnance compliquée, que je recherche et que je dissimule. Mais la graisse fine qui demeure au creux du petit sabot fourchu, lorsque le feu fait éclater les pieds du cochon mort, je la mange comme une friandise saine…}}
|