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{{citation|Comment ne pas espérer faire surgir à volonté la bête aux yeux de prodiges, comment supporter l'idée que, parfois pour longtemps, elle ne peut être forcée dans sa retraite ? C'est toute la question des ''appâts''. Ainsi, pour faire apparaître une femme, me suis-je vu ouvrir une porte, la fermer, la rouvrir, – quand j'avais constaté que c'était insuffisant glisser une lame dans un livre choisi au hasard, après avoir postulé que telle ligne de la page de gauche ou de droite devait me renseigner d'une manière plus ou moins indirecte sur ses dispositions, me confirmer sa venue imminente ou sa non-venue, – puis recommencer à déplacer les objets, chercher les uns par rapport aux autres à leur faire occuper des positions insolites, etc. Cette femme ne venait pas toujours mais alors il me semble que cela m'aidait à comprendre pourquoi elle ne viendrait pas, il me semble que j'acceptais mieux qu'elle ne vînt pas.}}
{{Réf Livre|page=22|référence=L'Amour fou/Gallimard-Folio}}
 
{{citation|Les hommes désespèrent stupidement de l'amour – j'en ai desespéré – ils vivent asservis à cette idée que l'amour est toujours derrière eux, jamais ''devant'' eux : les siècles passés, le mensonge de l'oubli à vingt ans. Ils supportent, ils s'aguerrisent à admettre surtout que l'amour ne soit pas ''pour eux'', avec son cortège de clartés, ce regard sur le monde qui est fait de tous les yeux de devins. Ils boitent de souvenirs fallacieux auxquels ils vont jusqu'à prêter l'origine d'une chute immémoriale, pour ne pas se trouver trop coupables. Et pourtant pour chacun la promesse de toute heure à venir contient tout le secret de la vie, en puissance de se révéler un jour occasionnellement dans un autre rêve.}}{{Réf Livre|page=64|référence=L'Amour fou/Gallimard-Folio}}
 
 
 
{{citation|C'est tout au fond du jour ou de la nuit, n'importe, quelque chose comme l'immense vestibule de l'amour physique tel qu'on souhaiterait le faire sans s'y reprendre jamais. Les rideaux tirés, les barreaux tordus, les yeux caressants de félins ponctuant seuls d'éclairs le ciel. Le délire de la présence absolue. Comment ne pas se surprendre à vouloir aimer ainsi, au sein de la nature réconciliée ? Elles sont pourtant là les interdictions, les sonneries d'alarme, elles sont toutes prêtes à entrer en branle, les cloches de neige du ''datura'' au cas où nous nous aviserions de mettre cette barrière infranchissable entre les autres et nous.}}{{Réf Livre|page=110|référence=L'Amour fou/Gallimard-Folio}}
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