« Civilisation islamique » : différence entre les versions

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Brague
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=== [[Rémi Brague]] ===
{{citation|J'ai dit que les Arabes avaient traduit, et beaucoup traduit. Cela veut dire d'une part qu'ils ont transmis l'héritage grec à l'Occident, dans tous les domaines : médecine, mathématiques, philosophie, à tel point que celui-ci a contracté envers le monde arabe une dette culturelle énorme [...] Cette dette était encore reconnue (à tous les sens du mot « reconnaissance ») par le Moyen Age de Gerbert d'Aurillac, de Roger Bacon, de Frédéric II de Sicile [...] L'admiration pour le trésor de réflexion et de savoir venu des Arabes n'empêchait d'ailleurs pas une polémique ferme sur la doctrine [...] Quoi qu'il en soit, rappeler l'importance des traductions arabes ne veut en aucun cas dire que les Arabes se seraient contentés de transmettre passivement des livres dont le contenu leur serait demeuré scellé. Tout au contraire, ils on également été des créateurs. Ils ont prolongé, parfois très loin, le savoir qu'ils recevaient [...] La reprise d'un contact direct avec l'héllénisme byzantin entraina un court-circuit culturel : on pouvait sauter par dessus les intermédiaires arabes [...] Tout est en place pour que se développe une dénégation systématique et globale de l'héritage arabe [...] La conscience d'une dette resta cependant encore claire pour les grands orientalistes de la Renaissance et du XVII, Postel, Pococke, ou Fontialis. Mais elle a été refoulée des mémoires à l'époque des Lumières, puis au XIXe siècle [...] Pour le dire en passant, l'Occident n'a de la sorte que la monnaie de sa pièce quand on veut lui faire accroire, par une exagération inverse, que les Arabes ont tout inventé.
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{{Réf Livre|titre= Europe, la voie romaine