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La '''{{w}}''' désigne l'art de combiner les sons, en respectant certaines règles.
 
==== [[Marie d'Agoult]] ====
== Littérature ==
{{Citation|citation=Ce soir-là, ses salons en stuc blanc chargé d'or étaient éclairés avec plus de splendeur que de coutume ; des multitudes de girandoles en cristal de roche à facettes étincelantes, se répétant à l'infini dans des panneaux de glace, jetaient une vive lumière sur les draperies de damas aux tons éclatants(. Des pyramides de cactus, qui ouvraient leurs corolles ardentes dans cette chaude atmosphère, ajoutaient encore à l'éblouissement de l'oeil..) Un orchestre puissant faisait retentir d'une musique provocante ces espaces sonores où les femmes aux courtes tuniques, aux cheveux parfumés, ruisselants de pierreries, les bras nus, les épaules nues, arrivaient une à une et se prenaient la main, comme des fées qui se rassemblent pour un joyeux sortilège.}}
=== Biographie ===
{{Réf Livre|titre=Les SchizophrènesNélida|auteur=[[Paul-ClaudeMarie Racamierd'Agoult]]|éditeur=Payot & Rivages|collection=Petite bibliothèque PayotCalmann-Lévy|année=20012010|année d'origine=19801866|page=20087|partie=SchizogrammesPremière partie|chapitre=|section=VI|ISBN=978-2-2287021-894274127-24}}
==== Claire Julliard, ''Boris Vian'', 2007 ====
{{citation|citation=Pour le père de Chloé et de Colin, l'Amérique est avant tout la patrie du jazz qui insuffle à son texte des volutes de phrases sinueuses et bleutées.|précisions=La biographe Claire Julliard concernant [[Boris Vian]].}}
{{Réf Livre|titre=Boris Vian|auteur=Claire Julliard|éditeur=Folio|collection=Biographies|section=L'écume et la Nausée|numéro=105|année=2007|année d'origine=2007|page=105|ISBN=978-2-07-031963-3}}
 
==== [[Gabriele D'Annunzio]], ''Le Feu'', 1900 ====
=== Écrit intime ===
==== Claire Julliard, ''Boris Vian'', 2007 ====
{{citation|citation=Dans la vie, l'essentiel est de porter sur tout des jugements a priori. Il apparaît en effet que les masses ont tort, et les individus toujours raison. Il faut se garder d'en déduire des règles de conduite : elles ne doivent pas avoir besoin d'être formulées pour qu'on les suive. Il y a seulement deux choses : c'est l'amour, de toutes les façons, avec de jolies filles, et la musique de la Nouvelle-Orléans ou de Duke Ellington.|précisions=Propos de [[Boris Vian]] rapportés par la biographe Claire Julliard.}}
{{Réf Livre|titre=Boris Vian|auteur=Claire Julliard|éditeur=Folio|collection=Biographies|section=L'écume et la Nausée|numéro=105|année=2007|année d'origine=2007|page=27|ISBN=978-2-07-031963-3}}
 
{{Citation|citation=[...] dans le silence favorable, s’éleva un prélude de violons. Les violes et les violoncelles unirent à cette plainte suppliante un plus profond soupir. N’était-ce pas, après la flûte et le crotale, après les instruments orgiaques dont les sons troublent la raison et provoquent le délire, n’était-ce pas l’auguste lyre dorienne, grave et suave, harmonieux support du chant ? Ainsi du bruyant Dithyrambe était né le Drame. La grande métamorphose du rite dionysiaque, la frénésie de la fête sacrée devenant la créatrice inspiration du poète tragique, était figurée dans cette alternance musicale. L’ardent souffle du dieu thrace avait donné la vie à une forme sublime de l’Art. La couronne et le trépied, prix décernés à la victoire du poète, avaient remplacé le bouc lascif et la corbeille de figues attiques. Eschyle, gardien d’une vigne, avait été visité par le dieu, qui lui avait infusé son esprit de flamme.}}
{{citation|citation=[...] A la Bastille, si vous jouez autre chose que de l'accordéon, vous vous faites tuer. Aux Champs-Elysées, soit vous jouez autre chose que de la musique douce, soit vous vous faites tuer. Et dans les autres endroits, en général, si vous jouez autre chose que des sambas, vous vous faites tuer. Il ne reste guère que Saint-Germain-des-Prés.}}
{{Réf Livre|titre=BorisLe VianFeu|auteur=Claire[[Gabriele JulliardD'Annunzio]]|éditeur=Folio|collection=Biographies|section=HistoiresLa Revue de cavesParis|numéroTraducteur=8Georges Hérelle|année=2007|année d'origine=20071900|page=15556|ISBNchapitre=978-2-07-031963-3I. L'épiphanie du feu}}
 
{{Citation|citation=— Ah ! rendre à la mélodie sa simplicité naturelle, sa perfection ingénue, sa divine innocence, la tirer toute vive de la source éternelle, du mystère même de la nature, de l’âme même de l’Univers ! As-tu jamais médité ce mythe qui se rapporte à l’enfance de Cassandre ? Une nuit, on la laissa dans le temple d’Apollon ; et, au matin, on la retrouva étendue sur le marbre, enlacée dans les anneaux d’un serpent qui lui léchait les oreilles. Depuis lors, elle comprit toutes les voix éparses dans l’air, elle connut toutes les mélodies du monde. La puissance de la Divinatrice n’était qu’une puissance musicale. Une partie de cette vertu apollinienne entra dans les poètes qui coopérèrent à la création du Chœur tragique. Un de ces poètes se vantait de comprendre les voix de tous les oiseaux ; et un autre, de s’entretenir avec les vents ; et un autre, d’entendre parfaitement le langage de la mer. Plus d’une fois j’ai rêvé que j’étais étendu sur le marbre, enlacé dans les anneaux de ce serpent… Pour qu’il nous fût donné de créer l’art nouveau, il faudrait, Daniele, que ce mythe se renouvelât !}}
=== Poésie critique ===
{{Réf Livre|titre=Le Feu|auteur=[[Gabriele D'Annunzio]]|éditeur=La Revue de Paris|Traducteur=Georges Hérelle|année=1900|page=56512|chapitre=III. L'épiphanieempire du feusilence}}
==== [[Jean Cocteau]], ''Le Coq et l'Arlequin'', 1918 ====
 
==== [[Antonin Artaud]], ''L'Ombilic des Limbes'', 1925 ====
{{citation|citation=Le soleil a comme un regard. Mais un regard qui regarderait le soleil. Le regard est un cône qui se renverse sur le soleil. Et tout l'air est comme une musique figée, mais une vaste, profonde musique, bien maçonnée et secrète, et pleine de ramifications congelées.}}
{{Réf Livre|titre=L'Ombilic des Limbes suivi du Pèse-nerfs et autres textes|auteur=[[Antonin Artaud]]|éditeur=Gallimard|collection=Poésie/Gallimard|année=1956|partie=L'Ombilic des Limbes|section=« Description d'un État Physique »|page=64}}
 
==== [[Jean Cocteau]], ''Le Coq et l'Arlequin'', 1918 ====
{{citation|citation=L’oreille ''réprouve'' mais ''supporte'' certaines musiques ; transportons-les dans le domaine du nez, elles nous obligeraient à fuir.}}
{{Réf Livre|titre=Le Coq et l'Arlequin — Notes autour de la musique|auteur=[[Jean Cocteau]]|éditeur=Ed. De la Sirène|année=1918|page=17}}
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{{Réf Livre|titre=Le Coq et l'Arlequin|auteur=[[Jean Cocteau]]|éditeur=Ed. De la Sirène|année=1918|page=51}}
 
==== Prose[[Roger-Pol poétiqueDroit]] ====
{{citation|<poem>Les choses destinées à la musique forment une tribu à part. Leur relation au corps est tout à fait singulière. Elles lui dictent leur loi, en même temps, elles attendent tout de lui.
==== [[Alberto Savinio]], ''Un vomissement musical'', 1917 ====
[…] Choses et corps donnent et reçoivent, se complètent, se maîtrisent réciproquement. Impossible de savoir qui joue de quoi, l'humain de la chose ou la chose de l'humain. Ils jouent l'un et l'autre et l'un de l'autre, en cela consiste le permanent miracle de la musique.</poem>}}
{{citation|citation=<poem>Le charme de l’harmonie est la plus grave atteinte à l’honneur de l’homme libre. Parmi les principales causes de criminalité par dégénérescence il faut placer — en premier lieu la musique : bien avant l’alcoolisme !
{{Réf Livre|titre=Dernières nouvelles des choses — Une expérience philosophique|auteur= Roger-Pol Droit|éditeur=Odile Jacob|année=2003|page=190-191}}
 
==== Claire Julliard, ''Boris Vian'', 2007 ====
Des populations denses de gens idiots, ignorants, sales, malades, dégénérés, entrent dans le Temple de la Musique comme chez eux. Ils s’y trouvent — en effet — parfaitement chez eux, car on y célèbre un culte à la portée de toutes les plus répugnantes misères de l’esprit : c’est l’Assistance Publique pour tout le rejet de l’humanité.</poem>}}
{{citation|citation=Pour le père de Chloé et de Colin, l'Amérique est avant tout la patrie du jazz qui insuffle à son texte des volutes de phrases sinueuses et bleutées.|précisions=La biographe Claire Julliard concernant [[Boris Vian]].}}
{{Réf Article|titre=Un vomissement musical|auteur=[[Alberto Savinio]]|publication=Dada|numéro=1|date=Juillet 1917|page=6}}
{{Réf Livre|titre=Boris Vian|auteur=Claire Julliard|éditeur=Folio|collection=Biographies|section=L'écume et la Nausée|numéro=105|année=2007|année d'origine=2007|page=105|ISBN=978-2-07-031963-3}}
 
==== [[Antonin Artaud]], ''L'Ombilic des Limbes'', 1925 ====
''' Description d'un État Physique '''
{{citation|citation=Le soleil a comme un regard. Mais un regard qui regarderait le soleil. Le regard est un cône qui se renverse sur le soleil. Et tout l'air est comme une musique figée, mais une vaste, profonde musique, bien maçonnée et secrète, et pleine de ramifications congelées.}}
{{Réf Livre|titre=L'Ombilic des Limbes suivi du Pèse-nerfs et autres textes|auteur=[[Antonin Artaud]]|éditeur=Gallimard|collection=Poésie/Gallimard|année=1956|partie=L'Ombilic des Limbes|section=« Description d'un État Physique »|page=64}}
 
==== [[Octavio Paz]], ''Liberté sur parole'', 1958 ====
''' Travaux du poète '''
 
 
''' Être naturel '''
{{Citation|citation=A cette heure guerrière, à cette heure de sauve-qui-peut, les amants se penchent au balcon du vertige. Ils s'élèvent doucement, épi de bonheur qui se balance sur un champ calciné. Leur amour est un aimant auquel est suspendu le monde. Il règle les marées, il ouvre les écluses de la musique. Au pied de leur chaleur, la réalité brise sa coquille.}}
{{Réf Livre|titre=Liberté sur parole|auteur=[[Octavio Paz]]|traducteur=Jean-Clarence Lambert|éditeur=Gallimard|collection=Poésie|année=1966|année d'origine=1958|page=105|partie=II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950)|section=Aigle ou Soleil ? — ''Être naturel'' — II|ISBN=2-07-031789-7}}
 
=== Récit de voyage ===
==== [[Guy de Maupassant]], '' La Vie Errante '', 1890 ====
''' Tunis '''
{{citation|citation=<poem>Nous songions à regagner l’hôtel quand l’agent de police indigène nous proposa de nous conduire tout simplement dans un bouge, dans un lieu d’amour dont il ferait ouvrir la porte d’autorité.
Et nous voici encore le suivant à tâtons dans des ruelles noires inoubliables, allumant des allumettes pour ne pas tomber, trébuchant tout de même en des trous, heurtant les maisons de la main et de l’épaule et entendant parfois des voix, des bruits de musique, des rumeurs de fête sauvage sortir des murs, étouffés, comme lointains, effrayants d’assourdissement et de mystère. Nous sommes en plein dans le quartier de la débauche.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=La Vie errante|auteur=[[Guy de Maupassant]]|éditeur=P. Ollendorff|année=1890|page=161|section=Tunis}}
 
==== Roman[[Charles Robert Maturin]] ====
==== [[Charles Robert Maturin]], ''Melmoth — L'homme errant'', 1820 ====
{{citation|citation=J'étais amateur de musique ; je chantais souvent involontairement pendant l'office ; ma voix était belle, et ma profonde mélancolie lui donnait une expression peu ordinaire : ils en profitèrent pour m'assurer que mes chants étaient comme inspirés.}}
{{Réf Livre|titre=Melmoth — L'homme errant|auteur=[[Charles Robert Maturin]]|traducteur=Jacqueline Marc-Chadourne|éditeur=Phébus|collection=''Libretto''|année=1996|année d'origine=1820|page=129
|section=Récit de l'Espagnol|ISBN=978-2-85-940553-3}}
 
==== [[MarieCamille d'AgoultSaint-Saëns]], ''Nélida'', 1866 ====
{{citation|citation=On a pris la fâcheuse habitude de croire que, là où il y a des sons musicaux, il y a nécessairement de la musique. Autant voudrait dire qu'il y a littérature partout où l'on bavarde, peinture partout où l'on barbouille.}}
{{Citation|citation=Ce soir-là, ses salons en stuc blanc chargé d'or étaient éclairés avec plus de splendeur que de coutume ; des multitudes de girandoles en cristal de roche à facettes étincelantes, se répétant à l'infini dans des panneaux de glace, jetaient une vive lumière sur les draperies de damas aux tons éclatants. Des pyramides de cactus, qui ouvraient leurs corolles ardentes dans cette chaude atmosphère, ajoutaient encore à l'éblouissement de l'oeil. Un orchestre puissant faisait retentir d'une musique provocante ces espaces sonores où les femmes aux courtes tuniques, aux cheveux parfumés, ruisselants de pierreries, les bras nus, les épaules nues, arrivaient une à une et se prenaient la main, comme des fées qui se rassemblent pour un joyeux sortilège.}}
{{Réf Livre|titre=NélidaRegards sur mes contemporains|auteur=[[MarieCamille d'Agoult]]Saint-Saëns|éditeur=Calmann-LévyEd. Bernard Coutaz|année=2010|année d'origine=18661990|page=87|partie=Première partie|chapitre=VI|ISBN=978-2-7021-4127-4221}}
 
==== [[GabrieleAlberto D'AnnunzioSavinio]], ''LeUn vomissement Feumusical'', 19001917 ====
{{citation|citation=<poem>Le charme de l’harmonie est la plus grave atteinte à l’honneur de l’homme libre. Parmi les principales causes de criminalité par dégénérescence il faut placer — en premier lieu la musique : bien avant l’alcoolisme !
Des populations denses de gens idiots, ignorants, sales, malades, dégénérés, entrent dans le Temple de la Musique comme chez eux. Ils s’y trouvent — en effet — parfaitement chez eux, car on y célèbre un culte à la portée de toutes les plus répugnantes misères de l’esprit : c’est l’Assistance Publique pour tout le rejet de l’humanité.</poem>}}
{{Réf Article|titre=Un vomissement musical|auteur=[[Alberto Savinio]]|publication=Dada|numéro=1|date=Juillet 1917|page=6}}
 
==== Claire Julliard, ''Boris Vian'', 2007 ====
{{Citation|citation=[...] dans le silence favorable, s’éleva un prélude de violons. Les violes et les violoncelles unirent à cette plainte suppliante un plus profond soupir. N’était-ce pas, après la flûte et le crotale, après les instruments orgiaques dont les sons troublent la raison et provoquent le délire, n’était-ce pas l’auguste lyre dorienne, grave et suave, harmonieux support du chant ? Ainsi du bruyant Dithyrambe était né le Drame. La grande métamorphose du rite dionysiaque, la frénésie de la fête sacrée devenant la créatrice inspiration du poète tragique, était figurée dans cette alternance musicale. L’ardent souffle du dieu thrace avait donné la vie à une forme sublime de l’Art. La couronne et le trépied, prix décernés à la victoire du poète, avaient remplacé le bouc lascif et la corbeille de figues attiques. Eschyle, gardien d’une vigne, avait été visité par le dieu, qui lui avait infusé son esprit de flamme.}}
{{citation|citation=Dans la vie, l'essentiel est de porter sur tout des jugements a priori. Il apparaît en effet que les masses ont tort, et les individus toujours raison. Il faut se garder d'en déduire des règles de conduite : elles ne doivent pas avoir besoin d'être formulées pour qu'on les suive. Il y a seulement deux choses : c'est l'amour, de toutes les façons, avec de jolies filles, et la musique de la Nouvelle-Orléans ou de Duke Ellington.|précisions=Propos de [[Boris Vian]] rapportés par la biographe Claire Julliard.}}
{{Réf Livre|titre=Le Feu|auteur=[[Gabriele D'Annunzio]]|éditeur=La Revue de Paris|Traducteur=Georges Hérelle|année=1900|page=56|chapitre=I. L'épiphanie du feu}}
{{Réf Livre|titre=Boris Vian|auteur=Claire Julliard|éditeur=Folio|collection=Biographies|section=L'écume et la Nausée|numéro=105|année=2007|année d'origine=2007|page=27|ISBN=978-2-07-031963-3}}
 
{{citation|citation=[...] A la Bastille, si vous jouez autre chose que de l'accordéon, vous vous faites tuer. Aux Champs-Elysées, soit vous jouez autre chose que de la musique douce, soit vous vous faites tuer. Et dans les autres endroits, en général, si vous jouez autre chose que des sambas, vous vous faites tuer. Il ne reste guère que Saint-Germain-des-Prés.}}
{{Citation|citation=— Ah ! rendre à la mélodie sa simplicité naturelle, sa perfection ingénue, sa divine innocence, la tirer toute vive de la source éternelle, du mystère même de la nature, de l’âme même de l’Univers ! As-tu jamais médité ce mythe qui se rapporte à l’enfance de Cassandre ? Une nuit, on la laissa dans le temple d’Apollon ; et, au matin, on la retrouva étendue sur le marbre, enlacée dans les anneaux d’un serpent qui lui léchait les oreilles. Depuis lors, elle comprit toutes les voix éparses dans l’air, elle connut toutes les mélodies du monde. La puissance de la Divinatrice n’était qu’une puissance musicale. Une partie de cette vertu apollinienne entra dans les poètes qui coopérèrent à la création du Chœur tragique. Un de ces poètes se vantait de comprendre les voix de tous les oiseaux ; et un autre, de s’entretenir avec les vents ; et un autre, d’entendre parfaitement le langage de la mer. Plus d’une fois j’ai rêvé que j’étais étendu sur le marbre, enlacé dans les anneaux de ce serpent… Pour qu’il nous fût donné de créer l’art nouveau, il faudrait, Daniele, que ce mythe se renouvelât !}}
{{Réf Livre|titre=LeBoris FeuVian|auteur=[[GabrieleClaire D'Annunzio]]Julliard|éditeur=La RevueFolio|collection=Biographies|section=Histoires de Pariscaves|Traducteurnuméro=Georges Hérelle8|année=19002007|année d'origine=2007|page=512155|chapitreISBN=II. L'empire du silence978-2-07-031963-3}}
 
==== [[André Pieyre de Mandiargues]], ''La Marge'', 1967 ====
{{Citation|citation=L'arc est un passage voûté dont le sombre crépi assez bien s'accorde à des relents d'urine qui font la suggestion de l'entrée d'une vespasienne à l'usage de géants. Tout au moins la voûte et l'odeur ont-elles pour Sigismond le caractère de ce qui est romain, et qui se trouve à Nîmes autant que dans la cité couleur d'or et de bran où il fut avec Sergine au mois de mai, guère plus tard qu'à présent, dans l'année qui suivit la naissance du petit Elie. Rome est partout dans les villes du Midi, quoique le denier Vespasien ne soit plus payé par personne. Sergine, un oeillet sous les narines un peu busquées qu'elle remuait avec des manières de pouliche, accélérait le pas aux endroits où vraiment le marbre sentait trop, car la puanteur du marbre où l'ammoniaque au soleil s'évapore est le plus intolérable défaut des lieux sublimes. Sans tant de nervosité, Sigismond de même accélère. Le quartier de ruelles, où par la voie de l'arc il est venu de la Rambla, n'est pas aussi peuplé que les environs de son hôtel, les lumières n'y sont pas aussi vives, les bars n'y ont pas de si tapageuses musiques, et lui-même, en épiant entre les rideaux d'une cafétéria le jeu muet des serveuses, éprouve un sentiment de gêne que la persistance de la mauvaise odeur ne suffit pas à expliquer. Devant lui se rétrécit la calle Arco del Teatro. A droite, au premier coin, il préfère tourner dans Lancaster, large tranchée sinistre au milieu de laquelle sur de gros pavés joints de poussière et d'ordure il chemine, méprisant le trottoir plus disjoint, négligeant un bar assez louche qui à la mode anglaise se réclame de pirates. Point de passants là. Il est, pour un moment, à l'obscur.}}
{{Réf Livre|titre=La Marge|auteur=[[André Pieyre de Mandiargues]]|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1967|page=57|chapitre=II|ISBN=2-07-037294-4}}
 
== Musique ==
=== Critique ===
==== [[Camille Saint-Saëns]], ''Regards sur mes contemporains'' ====
{{citation|citation=On a pris la fâcheuse habitude de croire que, là où il y a des sons musicaux, il y a nécessairement de la musique. Autant voudrait dire qu'il y a littérature partout où l'on bavarde, peinture partout où l'on barbouille.}}
{{Réf Livre|titre=Regards sur mes contemporains|auteur=Camille Saint-Saëns|éditeur=Ed. Bernard Coutaz|année=1990|page=221}}
 
== Philosophie ==
=== [[Roger-Pol Droit]], ''Dernières nouvelles des choses — Une expérience philosophique'', 2003 ===
{{citation|<poem>Les choses destinées à la musique forment une tribu à part. Leur relation au corps est tout à fait singulière. Elles lui dictent leur loi, en même temps, elles attendent tout de lui.
[…] Choses et corps donnent et reçoivent, se complètent, se maîtrisent réciproquement. Impossible de savoir qui joue de quoi, l'humain de la chose ou la chose de l'humain. Ils jouent l'un et l'autre et l'un de l'autre, en cela consiste le permanent miracle de la musique.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Dernières nouvelles des choses — Une expérience philosophique|auteur= Roger-Pol Droit|éditeur=Odile Jacob|année=2003|page=190-191}}
 
== Psychologie ==
=== [[Paul-Claude Racamier]], ''Les Schizophrènes'', 1980 ===
''' Schizogrammes '''
{{Citation|citation='''musique''' ''Lorsque la petite musique de l'objet intérieur s'arrête, il se fait un vacarme terrible, qui est le bruit de la psychose.''}}
{{Réf Livre|titre=Les Schizophrènes|auteur=[[Paul-Claude Racamier]]|éditeur=Payot & Rivages|collection=Petite bibliothèque Payot|année=2001|année d'origine=1980|page=200|partie=Schizogrammes|chapitre=|section=|ISBN=978-2-228-89427-2}}
 
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