'''{{w}}''' (en italien ''Napoli'', en napolitain ''Napule'') est une ville d'Italie, capitale de la province homonyme et de la région de Campanie.
====Voir [[Dominique Fernandez]] , section ''Porporino ou les mystères de Naples'' , 1974 ====▼
== Littérature ==
=== Correspondance ===
==== Aldo Oberdorfer, ''Verdi — Autobiographie à travers la correspondance'', 1941 ====
{{citation|Mais est-il possible d'avoir Naples pour capitale de l'Italie ? Enfin quelle idée ! Mais pardieu, ce n'est pas ça l'amour de la patrie.|précisions=26 Avril 1861.}}
{{Réf Livre|titre=Verdi. Autobiographie à travers la correspondance.|auteur=Aldo Oberdorfer|éditeur=J. C. Lattès|année=1984|page=199|traducteur=Sibylle Zavriew|année d'origine=1941}}
=== Roman ===
==== [[Jean-Jacques Rousseau]], ''Julie ou La nouvelle Héloïse'', 1761 ====
{{citation|citation=<poem>A Messine ou à Naples, il irait attendre son homme au coin d'une rue et le poignarder par derrière. Cela s'appelle être brave en ce pays-là ; et l'honneur n'y consiste pas à se faire tuer par son ennemi, mais à le tuer lui-même.
Gardez-vous donc de confondre le nom sacré de l'honneur avec ce préjugé féroce qui met toutes les vertus à la pointe d'une épée, et n'est propre qu'à faire de braves scélérats.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Julie ou La nouvelle Héloïse|auteur=[[Jean-Jacques Rousseau]]|éditeur=Garnier-Flammarion|collection=GF Flammarion|année=1967|année d'origine=1761|page=103|partie=I|section=Lettre LVII à Julie|ISBN=2-08-070148-7}}
▲==== [[Dominique Fernandez]], ''Porporino ou les mystères de Naples'', 1974 ====
{{citation|citation=<poem>Vous connaissez l'anecdote du ''lazzarone'' ? Un pauvre homme, un gueux vit un jour un paysan entrer à Naples qui tirait deux vaches derrière lui. « Tu me les donnes, tes vaches ? » demanda-t-il. L'autre serra le licou dans son poing et s'éloigna en hâte. Un second ''lazzarone'', ami du premier, dit alors : « Mais tu es fou ! Pourquoi voulais-tu qu'il te les donne ? » « On ne sait jamais », telle fut la réponse. Réponse sublime ! On ne sait jamais.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Porporino ou les mystères de Naples|auteur=[[Dominique Fernandez]]|éditeur=Grasset|collection=Les Cahiers Rouges|année=1974|année d'origine=1974|page=192|section=Dévotion, dérision|partie=II « Les pauvres de Jésus-Christ »|ISBN=978-2-246-01243-6}}
{{citation|citation=<poem>— La mort, le sentiment de la mort imprègne tout ici, même la vie économique !
— Elle favorise en tout cas de curieuses institutions, dit le duc de Serracapriola. Les nobles se font enterrer dans leurs chapelles, le peuple est jeté dans la fosse creusée sous la grande nef de l'église, mais les plus pauvres terminent leur carrière en dehors des murs, transportés par deux croque-morts dans une simple charette. C'est l'épreuve la plus cruelle, la punition la plus avilissante qu'on puisse infliger à ces malheureux, qui ont lutté toute leur vie contre la misère, et qui maintenant, tout de suite après leur mort, recomment à être écrasés sous son poids. Pour échapper au terrain vague, aux croque-morts et à la charette, ils s'associent de leur vivant en confraternités. Vous trouverez ainsi dans la joyeuse ville de Naples une cinquantaine de clubs mortuaires, qui assurent à chacun de leurs affiliés, contre une petite obole versée mensuellement, l'assistance gratuite pour toutes les occasions indispensables et ruineuses, toutes les fêtes de la vie et de la mort : le mariage, le baptême et la communion des enfants, l'extrême onction, les funérailles. Surtout les funérailles.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Porporino ou les mystères de Naples|auteur=[[Dominique Fernandez]]|éditeur=Grasset|collection=Les Cahiers Rouges|année=1974|année d'origine=1974|page=203|section=Dévotion, dérision|partie=II « Les pauvres de Jésus-Christ »|ISBN=978-2-246-01243-6}}
{{citation|citation=<poem>L'église des Gerolomini possédait aussi son enclos planté d'arbres et de statues, mais celui-ci l'emportait sur tous les cloîtres napolitains par la variété des essences, la taille des eucalyptus, le fouillis des volubilis, la mélancolie des yeuses, un énorme jardin, oui, ombreux, secret, proliférant, exubérant, qui avait l'air abandonné, avec des statues mutilées enfouies sous les torsades du lierre, et des fontaines d'eaux mortes, à jamais silencieuses sous les lotus blancs.
Une décoration de majolique revêtait le petit mur de soutien des colonnes, ainsi que les quelques bancs disposés en quiconce sous le bois d'orangers.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Porporino ou les mystères de Naples|auteur=[[Dominique Fernandez]]|éditeur=Grasset|collection=Les Cahiers Rouges|année=1974|année d'origine=1974|page=263|section=Le secret des perruques grises|partie=II « Les pauvres de Jésus-Christ »|ISBN=978-2-246-01243-6}}
{{citation|citation=<poem>Lorsque, vers la vasque d'une fontaine, il penchait son drôle de visage mou, ce ne pouvait être, assurément, dans le souci mesquin d'examiner sa figure, à la surface du bassin recouvert par les nénuphars. Il contemplait l'imperceptible balancement des feuilles pourrissantes, hypnotisé par cette frange de matière végétale en train de se défaire dans le bain aquatique.
Un tel lieu n'existe qu'à Naples, mais peut-on dire qu'il existe ? Naples, ville de pierres et de pavés, sans arbres et sans jardins publics, dédale de ruelles étouffantes, avec ces jardins immenses où personne ne va, ceinturés de murailles, clôturés, barricadés contre l'oeil visiteur, surabondants de verdure inutile, Naples existe-t-elle, ou n'est-ce qu'une chimère née dans la tête d'un cinglé ?</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Porporino ou les mystères de Naples|auteur=[[Dominique Fernandez]]|éditeur=Grasset|collection=Les Cahiers Rouges|année=1974|année d'origine=1974|page=265|section=Le secret des perruques grises|partie=II « Les pauvres de Jésus-Christ »|ISBN=978-2-246-01243-6}}
{{citation|citation=— A Paris ou à Londres, me dit-il, tandis que nous nous frayons tant bien que mal un passage à travers la cohue, les gens avancent, vont quelque part. Ils ont un but. A Naples ils se répandent dans la rue uniquement parce qu'ils ont horreur d'être enfermés entre quatre murs. De là vient le malheur de cette ville, qui aurait tout pour être un grand centre d'affaires, une capitale du commerce et de l'industrie, et qui végète, qui s'attarde. C'est trop facile d'accuser les pestes. La peste, nous la portons en nous. Nous ne savons pas grandir. Que veux-tu, on n'apprend même pas aux écoliers à rester assis devant une table. Regarde les palais : eux-mêmes n'ont pas réussi à devenir adultes.}}
{{Réf Livre|titre=Porporino ou les mystères de Naples|auteur=[[Dominique Fernandez]]|éditeur=Grasset|collection=Les Cahiers Rouges|année=1974|année d'origine=1974|page=308|section=Castrapolis|partie=III « Naples »|ISBN=978-2-246-01243-6}}
{{citation|citation=<poem>J'adore ces palais napolitains, la façade qui s'effrite ou qui n'a jamais été finie, les balcons qui pendent dans le vide devant de fausses fenêtres, la cour aux pavés disjoints rongés par la mousse, les familles qui campent dans les caves et dans les entrepôts du rez-de-chaussée, les énormes lits aux boules de cuivre qu'on aperçoit par les soupiraux, le carrosse arrêté au milieu des détritus, l'escalier gigantesque qui mène à l'étage noble.
Quelle mélancolie dans cet immense édifice, la misère en bas, mais en haut, ce n'est pas gai plus souvent, cette suite de salons glacés, magnifiques, qu'on ouvre deux fois l'an, au bout desquels, dans une petite pièce où fonctionne l'unique poêle, se tient la famille du duc, du prince. Deux siècles d'oisiveté et de faste ont dilapidé leur fortune. Ce qui en reste passe à l'achat de porcelaines, au renouvellement des habits de Cour, à l'entretien du carrosse et au loyer de la loge San Carlo. Ils se contentent d'un seul repas quotidien.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Porporino ou les mystères de Naples|auteur=[[Dominique Fernandez]]|éditeur=Grasset|collection=Les Cahiers Rouges|année=1974|année d'origine=1974|page=308|section=Castrapolis|partie=III « Naples »|ISBN=978-2-246-01243-6}}
{{citation|citation=Sarah Goudar, refoulée avec les gens du peuple derrière la dernière rangée d'arbres, ne perdit son temps ni à se sentir blessée dans son amour-propre, ni à contempler le spectacle magnifique de la baie, ni à respirer le parfum des tamaris et des oléandres. Elle vit aussitôt le parti qu'on pouvait tirer des collines qui s'élèvent au bout de la promenade. Le Pausilippe avait l'air d'une bute escarpée, pierreuse et inhospitalière. Il suffirait d'en arracher les broussailles et de les remplacer par des pins, d'éparpiller de jolies maisons sous les ombrages, pour mettre à la mode un lieu de villégiature.}}
{{Réf Livre|titre=Porporino ou les mystères de Naples|auteur=[[Dominique Fernandez]]|éditeur=Grasset|collection=Les Cahiers Rouges|année=1974|année d'origine=1974|page=333|section=Castrapolis|partie=III « Naples »|ISBN=978-2-246-01243-6}}
{{citation|citation=— Vois-tu, mon petit, nous avons appris du mouvement encyclopédique français ainsi que de l'idéologie franc-maçonne le grand thème de la rationalité de l'univers et du pouvoir transformateur de l'oeuvre humaine éclairée par la lumière de la raison. Néanmoins, comment nous le dissimuler ? tout va de travers à Naples, avec une régularité et une obstination qui infligent à cette confiance un démenti permanent. L'adversité errante qui flotte sur la ville et s'amuse à bafouer systématiquement les efforts des hommes de bonne volonté se concentre dans l'oeil torve du ''jettatore''. Nous avons besoin du ''jettatore'', comprends-tu ? Nous avons besoin de mettre un nom sur cette force occulte et maligne qui ruine chaque jour nos espoirs.}}
{{Réf Livre|titre=Porporino ou les mystères de Naples|auteur=[[Dominique Fernandez]]|éditeur=Grasset|collection=Les Cahiers Rouges|année=1974|année d'origine=1974|page=348|section=Castrapolis|partie=III « Naples »|ISBN=978-2-246-01243-6}}
{{citation|citation=— A Naples les richesses sont concentrées dans les mains de quelques grandes familles qui les dilapident sans en créer de nouvelles ; la noblesse se croirait déchue si elle se mettait à travailler ; le peuple est trop misérable pour penser au lendemain. Tout stagne, tout périclite. La philosophie des lumières se heurte à l'évidence d'un marasme chronique. Tant que le royaume n'aura pas une bourgeoisie marchande et industrielle qui prenne en main les affaires et assume les responsabilités d'une classe dirigeante véritable, la meilleure volonté du monde ne pourra ici qu'enregistrer la défaite de la raison.}}
{{Réf Livre|titre=Porporino ou les mystères de Naples|auteur=[[Dominique Fernandez]]|éditeur=Grasset|collection=Les Cahiers Rouges|année=1974|année d'origine=1974|page=353|section=Castrapolis|partie=III « Naples »|ISBN=978-2-246-01243-6}}
{{interprojet|w=Naples}}
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