« François Rabelais » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Zythème (discussion | contributions)
Zythème (discussion | contributions)
m rectification (année d'origine à la place d'année de contribution) / changement titre
Ligne 7 :
| original =Quand Pantagruel fut né, qui fut bien ébahi et perplexe ? Ce fut Gargantua son père. Car voyant d'un côté sa femme Badebec morte, et de l'autre son fils Pantagruel né, si beau et si grand, il ne savait ni que dire ni que faire. Et le doute qui troublait son esprit était de savoir s'il devait pleurer pour le deuil de sa femme, ou rire pour la joie de son fils.
}}
{{Réf Livre |auteur=Rabelais|page=67|année=1964 |année de la contributiond'origine=1542|éditeur=Gallimard|titre=Pantagruel|chapitre=III, « Du dueil que mena Gargantua de la mort de sa femme Badebec » }}
 
{{Citation|citation=Et à quoy passez vous le temps, vous aultres messieurs estudiens, audict Paris ? " Respondit l'escolier : « Nous transfretons la Sequane au dilucule et crepuscule ; nous deambulons par les compites et quadrivies de l'urbe ; nous despumons la verbocination latiale, et, comme verisimiles amorabonds, captons la benevolence de l'omnijuge, omniforme, et omnigene sexe feminin (...) »<br/>
Ligne 14 :
| précisions= Le texte se veut volontairement obscur puisqu'il fait intervenir un étudiant s'exprimant dans un langage truffé de barbarismes et de latinismes. La traduction perd l'esprit, le sens initial de ce discours.
}}
{{Réf Livre|titre de la contribution=Pantagruel|page=5093|année=18841964||année de la contributiond'origine=15321542|éditeur=GarnierGallimard|titre=François Rabelais : tout ce qui existe de ses œuvres|chapitre=VI (« Comment Pantagruel rencontra un Limosin qui contrefaisoit le langaige Francoys »)|auteur=François Rabelais|s=Pantagruel}}
 
{{Citation|citation=Mais parce que, selon le saige Salomon, Sapience n'entre poinct en âme malivole, et science sans conscience n'est que ruine de l'âme, il te convient servir, aymer, et craindre Dieu, et en lui mettre toutes les pensées et tout ton espoir ; et par foi formée de charité , estre à lui adjoinct, en sorte que jamais n'en soys désemparé par péché.<br/>
Ligne 20 :
| original =Mais par ce que selon les dire du Sage Salomon, Sapience n'entre point en âme malveillante, et science sans conscience n'est que ruine de l'âme, il te conviens servir, aimer et craindre Dieu, et en lui remettre toutes tes pensées et tout ton espoir ; et par une foi charitable, lui être fidèle, en sorte que jamais tu ne t'en écartes par péché.
}}
{{Réf Livre |auteur=Rabelais|page=137|année=1964|année de la contributiond'origine=1542|éditeur=Gallimard|titre=Pantagruel|chapitre=VIII, « Comment Pantagruel, estant à Paris, receult letres de son père Gargantua, et la copie d'icelles »}}
 
{{Citation|citation=« Comment doncques eussent peu entendre ces vieulx resveurs le texte des loix, qui jamais ne virent bon livre de langue Latine, comme manifestement appert à leur stile, qui est stille de rammoneur de cheminée ou de cuysinier et marmitteux, non de juriconsulte ? »<br/>
Ligne 26 :
| original = « Comment donc ces vieux rêveurs auraient-ils compris les textes juridiques, eux qui jamais ne virent de bon livres latins, comme leur style le prouve, style de ramoneur de cheminées ou de cuisinier et marmiteux, non de juriconsulte ? »<br/>
}}
{{Réf Livre |auteur=Rabelais|page=161-163|année=1964|année de la contributiond'origine=1542|éditeur=Gallimard|titre=Pantagruel|chapitre=X, « Comment Pantagruel équitablement jugea d'une controverse merveilleusement obscure et difficile, si justement que son jugement fit dict fort admirable » | s=}}
 
{{Citation|citation=O, compaing, si je montasse aussi bien que je avalle, je feusse desjà au dessus la sphère de la lune avecques Empédocles ! Mais je ne sçay que diable cecy veult dire : ce vin est fort bon et bien délicieux, mais plus j'en bois, plus j'ai de soif. Je croy que l'ombre de Monseigneur Pantagruel engendre les altérez, comme la lune fait les catharres.<br/>
Ligne 32 :
| original =O, compagnons, si je m'élevais autant que j'avale, je serais déjà au dessus de la sphère lunaire, avec Empédocle ! Mais je ne sais diable ce que ceci veut dire : ce vin est fort bon et bien délicieux, mais plus j'en bois, plus j'ai soif. Je crois que l'ombre de Monseigneur Pantagrel engendre les assoiffés, comme la lune fait les cathares.
}}
{{Réf Livre |auteur=Rabelais|page=199|année=1964|année de la contributiond'origine=1542|éditeur=Gallimard|titre=Pantagruel|chapitre=XIV, « Comment Panurge racompte la manière comment il eschappa de la main des Turcs » | s=}}
 
{{Citation|citation={{personnage|Panurge}}<br/>
Ligne 39 :
| original =Incontinent j'allais à la rencontre de quelque porteurs de fagots gros et gras, et faisais moi-même le mariage ; mais, avant de lui montrer les vieilles, je lui montrai les écus, disant : « Compère, voici qui est à toi si tu veux tailler dans le fretin un bon coup  ». Dès lors les pauvres hères s'excitaient en vain comme de vieux mullets : ainsi je les faisais bancqueter, boire du meilleur, et prendre force épices pour mettre les vieilles en rut en chaleur. Finalement, ils besognèrent comme toutes bonnes âmes, sinon bien qu'à celles horriblement vilaines et défaites, je leur faisais mettre un sac sur le visage.
}}
{{Réf Livre |auteur=Rabelais|page=247|année=1964|année de la contributiond'origine=1542|éditeur=Gallimard|titre=Pantagruel|chapitre=XVII, « Comment Panurge guaingnoyt les pardons et maryoit les vieilles, et des procès qu'il eut à Paris » | s=}}
 
{{Citation|citation=« Panurge n'eut achevé ce mot que tout les chiens qui estoient en l'église accoururent à ceste dame, pour l'odeur des drogues que il avoit espandu sur elles. Petitz et grands, groz et menuz, tous y venoient, tirans le membre et la sentens et pissans partout sur elle. »<br/>
Ligne 46 :
|précisions =Panurge tire la drogue des entrailles d'une chienne en chaleur.
}}
{{Réf Livre |auteur=Rabelais|page=307|année=1964|année de la contributiond'origine=1542|éditeur=Gallimard|titre=Pantagruel|chapitre=XXII, « Comment Panurge feist un tour à la dame Parisianne qui ne fut poinct à son advantaige » | s=}}
 
{{Citation|citation=Loup Garou doncques s'adressa à Pantagruel avec une masse toute d'acier, pesante neuf mille sept cens quintaulx deux quarterons, d'acier de Calibes, au bout de laquelle estoient trèze poinctes de dyamans, dont la moindre estoit aussi grosse comme la plus grosse cloche de Nostre-Dame (il s'en failloit par adventure l'espesseur d'un ongle, ou au plus, que je ne mente d'un doz de ces cousteaulx qu'on appelle couppe-aureille ; mais pour un petit, ne avant ne arrière) ; et estoit phée, en manière, que jamais ne pouvoit rompre, mais au contraire, tout ce qu'il en touchoit rompoit incontinent.<br/>
Ligne 52 :
| original =Loup Garou s'adressa à Pantagruel avec une masse toute d'acier, de neuf-mille-sept-cents quintaux deux et quarterons, d'acier de Calibes, au bout de laquelle étaient treize pointes de diamants, dont la moindre était aussi grosse que la plus grosse cloche de Notre-Dame (il s'en fallait de l'épaisseur d'un ongle ou, au plus, d'un dos de ces couteaux nommés coupe-oreilles, mais un petit, ni plus, ni moins) ; et était fait, en manière que jamais ne pouvait rompre, mais au contraire, tout ce qu'il en touchait rompait sans résister.
}}
{{Réf Livre |auteur=Rabelais|page=373|année=1964|année de la contributiond'origine=1542|éditeur=Gallimard|titre=Pantagruel|chapitre=XXIX, « Comment Pantagruel deffit les troy cens géans armez de pierres de taille, et Loup Garou leur capitaine » | s=}}
 
{{Citation|citation={{personnage|Epistémon}}<br/>« Je veiz Diogenes qui se prelassoit en magnificence, avec une grand robbe de poulpre, et un sceptre en sa dextre ; et faisoit enrager Alexandre le Grand, quand il n'avoit bien repetassé ses chausses et le payoit en grands coups de baston.»<br/>
Ligne 59 :
| précisions=Epistémon, revenu des Enfers, rapporte que la hiérarchie terrestre y est inversée.
}}
{{Réf Livre |auteur=Rabelais|page=395|année=1964|année de la contributiond'origine=1542|éditeur=Gallimard|titre=Pantagruel|chapitre=XXIX, « Comment Epistémon, qui avoit la couppe testée, fut guéry habillement par Panurge, et des nouvelles des diables et des damnez » | s=}}
 
{{Citation|citation=...si désirez estre bons Pantagruélistes (c'est-à-dire vivre en paye, joye, santé, faisans toujours grande chère), ne vous fiez jamais en gens qui regardent par un pertuys.<br/>
Ligne 66 :
| précisions=Un pertuis est, en l'occurrence, plus exactement un mot vieilli pour dire trou. Rabelais fait allusion aux Inquisiteurs.
}}
{{Réf Livre |auteur=Rabelais|page=395|année=1964|année de la contributiond'origine=1542|éditeur=Gallimard|titre=Pantagruel|chapitre=XXIX, « Comment Epistémon, qui avoit la couppe testée, fut guéry habillement par Panurge, et des nouvelles des diables et des damnez » | s=}}
 
== ''[[w:Gargantua|Gargantua]]'' ==
Ligne 152 :
{{Réf Livre |auteur=Rabelais|année=2007|année d'origine=1542|éditeur=Gallimard|titre=Gargantua|chapitre=LVII, « Comment estoient reiglez les Thelemites à leur manière de vivre »|page=489}}
 
== ''[[w:Tiers Livre|Tiers Livre]]'' (édition de 1552) ==
{{Citation|citation=Noterez doncques icy, Beuveurs, que la maniere d'entretenir et retenir pays nouvellement conquestez n'est (comme a esté l'opinion erronée de certains espritz tyrannicques à leur dam et deshonneur) les peuples pillant, forçans, angariant, ruinant, mal vexant et regissant avecques verges de fer ; brief, les peuples mangeant et devorant, en la façon que Homere appelle le roy inique Demovore, c'est à dire mangeur de peuple..<br/>
| langue = fr
| original =Notez ici, Buveurs, que la manière d'entretenir et de conserver un pays nouvellement conquis n'est pas (contrairement à l'opinion de certains esprits tyranniques, à leur dam et déshonneur) de piller, forcer, guerroyer, ruiner et d'humilier les peuples et de les gouverner avec des verges de fer ; bref, les peuples mangeant et dévorant, de même qu'Homère appelle le roi inique Démovore, c'est-à-dire mangeur de peuple.
}}
{{Réf Livre |auteur=Rabelais|page=85-87|année=1966|année de la contributiond'origine=1552|éditeur=Gallimard|titre=Tiers Livre|chapitre=I, « Comment Pantagruel transporta une colonie de Utopiens en Dipsodie » }}
 
{{Citation|citation={{personnage|Panurge}}<br/>Au contraire representez vous un monde autre, on quel chascun preste, un chacun doibve, tous soient debteurs, tous soient presteurs.<br/>
Ligne 163 :
| original =Imaginez au contraire un monde autre, dans lequel chacun prête, chacun doit, tous étant endettés, tous étant créanciers.
}}
{{Réf Livre |auteur=Rabelais|page=119|année=1966|année de la contributiond'origine=1552|éditeur=Gallimard|titre=Tiers Livre|chapitre=IV, « Continuation du discours de Panurge, à la louange des presteurs et debteurs » }}
 
{{Citation|citation={{personnage|Panurge}}<br/>Je ne bastis que pierres vives, ce sont hommes.<br/>
Ligne 169 :
| original =Je ne bâtis que pierres vices, ce sont hommes.
}}
{{Réf Livre |auteur=Rabelais|page=135|année=1966|année de la contributiond'origine=1552|éditeur=Gallimard|titre=Tiers Livre|chapitre=VI, « Pourquoy les nouveaulx mariez estoient exemptz d'aller en guerre » }}
 
{{Citation|citation={{personnage|Panurge}}<br/>
Ligne 176 :
| original =
}}
{{Réf Livre |auteur=Rabelais|page=353|année=1966|année de la contributiond'origine=1552|éditeur=Gallimard|titre=Tiers Livre|chapitre=XXVIII, « Comment frere Jean reconforte Panurge sus le doubte de Coquage » }}
 
{{citation|
Ligne 182 :
Quand je diz femme, je diz un sexe tant fragil, tant variable, tant muable, tant inconstant,et imperfect, que Nature me semble (parlant en tout honneur et reverence) s'estre esguaré de ce bon sens par lequel elle avait créé et formé toute chose, quand elle a basty la femme ; et, y ayant pensé cent et cinq foys, ne sçay à quoi m'en résoudre sinon que, forgeant la femme, elle a eu esguard a la sociale delectation de l'home et à la perpetuité de l'espece humaine, beaucoup plus qu'à la perfection de l'individuale mulierbrité.
}}
{{Réf Livre |auteur=Rabelais|page=399-401|année=1966|année de la contributiond'origine=1552|éditeur=Gallimard|titre=Tiers Livre|chapitre=XXXII, « Comment Rondibilis declaire Coquäge estre naturellement des apennages de mariage » }}
 
{{citation|
citation=Aultrement est dicte Pantagruelion par ses vertus et singularitez ; car, comme Pantagruel a esté l'idée et exemplaire de toute joyeuse perfection ( je croys que personne de vous aultre, beuveurs, n'en doubte), aussi en en Pantagruelion je recognoys tant de vertus, tant d'énergie, tant de perfection, tant d'effectz admirables, que, si elle eust esté en ses qualitez congneue lors que les arbres (par la relation du Prophete) feirent election d'un roy de boys pour les regir et les dominer, elle sans doubte eust emporté la pluralité des voix et des suffrages.
}}
{{Réf Livre |auteur=Rabelais|page=573|année=1966|année de la contributiond'origine=1552|éditeur=Gallimard|titre=Tiers Livre|chapitre=LI, « Pourquoy est dicte Pantagruelion, et des admirables vertus d'icelle » }}
 
== ''[[w:Quart Livre|Quart Livre]]'' ==
Ligne 193 :
citation=Soubdain, je ne sçay comment, le cas feut subit, je ne eut loisir le consyderer. Panurge sans aultre chose dire jette en mer son mouton criant et bellant. Tous les aultres moutons crians et bellans en pareille intonation commencerent soy jecter et saulter en mer aprés la file. La foulle estoit à qui le premier y saulteroit aprés leur compaignon. Possible n'estoit les en guarder. Comme vous sçavez estre du mouton le naturel, tous jours suyvre le premier, quelque part qu'il aille. Aussi le dict Aristoteles ''lib. 9 de histo. animal.'' estre le plus sot et inepte animant du monde.
}}
{{Réf Livre |auteur=Rabelais|page=137|année=1998|année de la contributiond'origine=1552|éditeur=Gallimard|titre=Quart Livre|chapitre=VIII, « Comment Panurge feist en mer noyer le marchant et les moutons » }}
 
{{citation|
citation=Quand un moine, prebstre, usurier, ou advocat veult mal à quelque gentilhome de son pays, il envoye vers luy un de ces Chiquanous. Chiquanous le citera, l'adjournera le oultragera le injuria impudentement, suyvant son record et instruction : tant que le gentilhomme, s'il n'est paralytique de sens, et plus stupide qu'une Rane Gyrine, sera constrainct luy donner bastonnades, et coups d'épée sus la teste, ou la belle jarretade, ou mieulx le jecter par les crenaulx et fenestres de son chasteau. Cela faict, voylà Chiquanous riche pour quatre moys. Comme si coups de bastons feussent ses naïfves moissons. Car il aura du moine, de l'usurier, ou advocat salaire bien bon : et reparation du gentilhome aulcunefois si grande et excessive que le gentilhomme y perdra tout son avoir : avecques dangier de miserablement pourrir en prison : comme s'il eust frappé le Roy.
}}
{{Réf Livre |auteur=Rabelais|page=171|année=1998|année de la contributiond'origine=1552|éditeur=Gallimard|titre=Quart Livre|chapitre=XII, « Comment Pantagruel passa Procuration et de l'estrange maniere de vivre entre les Chicquanous » }}
 
{{citation|
citation=O que troys et quatre foys heureulx dont ceulx qui plantent chous. O Parces que ne me fillastez vous pour planteur de Chous ? O que petit est le nombre de ceulx à qui Juppiter a telle faveur porté, qu'il les a destinez a planter chous. Car ilz ont tousjours en terre un pied : l'aultre n'est jamais loing. Dispute de felicité et bien souverain qui vouldra, mais quiconques plante Chous est præsentement par mon decret declairé bien heureux, à trop meilleure raison que Pyhrron estant en pareil dangier que nous sommes, et voyant un pourceau prés le rivaige qui mangeoit de l'orge espandu, le declaira bien heureux en deux qualitez, sçavoir est qu'il avoit orge à foison, et d'abondant estoit en terre. Ha pour manoir deificque et seigneurial il n'est qur le plancher des vaches.
}}
{{Réf Livre |auteur=Rabelais|page=225|année=1998|année de la contributiond'origine=1552|éditeur=Gallimard|titre=Quart Livre|chapitre=XVIII, « Comment Pantagruel evada une forte tempeste en mer » }}
 
== Citations sur Rabelais ==