« François Rabelais » : différence entre les versions

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citation=O que troys et quatre foys heureulx dont ceulx qui plantent chous. O Parces que ne me fillastez vous pour planteur de Chous ? O que petit est le nombre de ceulx à qui Juppiter a telle faveur porté, qu'il les a destinez a planter chous. Car ilz ont tousjours en terre un pied : l'aultre n'est jamais loing. Dispute de felicité et bien souverain qui vouldra, mais quiconques plante Chous est præsentement par mon decret declairé bien heureux, à trop meilleure raison que Pyhrron estant en pareil dangier que nous sommes, et voyant un pourceau prés le rivaige qui mangeoit de l'orge espandu, le declaira bien heureux en deux qualitez, sçavoir est qu'il avoit orge à foison, et d'abondant estoit en terre. Ha pour manoir deificque et seigneurial il n'est qur le plancher des vaches.
| langue = fr
| original =O qu'is sont trois et quatre fois heureux ceux qui plantent des choux ! O Parques, pourquoi ne m'avoir pas tissé une vie de planteur de choux ? O qu'il est petit le nombre de ceux à qui Jupiter accorda une telle ferveur, être destiné à planter des choux. Car ils ont toujours un pied à terre, l'autre n'est jamais loin. Débat de la félicité et du souverain bien qui voudra, mais quiconque plante choux est à présent par mon décret déclaré bienheureux, et ce avec la raison suprême que Pyrrhon, étant dans un danger pareil au nôtre, et voyant un pourceau près du rivage qui mangeait de l'orge répandu, le déclara bien heureux pour deux motfis, à savoir son orge à foison, et plus encore le fait qu'il sur terre ferme. Ah, pour manoir déifique et seigneurial, il n'est que le plancher des vaches.
| original =
|précisions = Première attestation de l'expression terminant la dernière phrase.
}}
{{Réf Livre |auteur=Rabelais|page=225|année=1998|année d'origine=1552|éditeur=Gallimard|titre=Quart Livre|chapitre=XVIII, « Comment Pantagruel evada une forte tempeste en mer » }}
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| langue = fr
| original =Le nom de vos deux colonels, Riflandouille et Tailleboudin, dit Epistémon à Pantagruel, nous promet de l'audace, de la chance et la victoire, si par hasard ces Andouilles voulaient nous outrager.
| précisions=Les Andouilles prennent par erreur Pantagruel et sa troupe pour Quaresmeprenant, leur ennemi de toujours. Cette rivalité renvoie à un tops médiéval, la luttre entre Carême et Mardi-Gras.
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{{Réf Livre |auteur=Rabelais|page=353-355|année=1998|année d'origine=1552|éditeur=Gallimard|titre=Quart Livre|chapitre=XXXVII, « Comment Pantagruel manda querir les capitaines Riflandouille et Tailleboudin : avec un notable discours sur les noms propres des lieux et des persones » }}
 
 
{{citation|
citation=Adoncques voyant frere Jean le desarroy et tumulte ouvre les portes de sa Truye, et sort avecques ses bons soubdars, les uns portans broches de fer, les aultres tenens landiers, contrehastiers, pælles, pales, cocquasses, grisles, fourguons, tenailles, lichefretes, ramons, marmites, mortiers, pistons, tous en ordre comme brusleurs de maisons : hurlans et crians tous ensemble espovantablement.
| langue = fr
| original =En voyant le désarroi et le tumulte, Frère Jean ouvre les portes de sa Truie, et sort avec ses bons soldats, les uns portant broches de fer, les autres tenant landiers, chenets, poêlles, pelles, chaudrons, grilles, fourgons, tenailles, lèchefrites, balais, marmites, mortiers, pilons, tous en ordre comme des brûleurs de maison : hurlant et criant épouvantablement.
| précisions=La truie de bois est une parodie du cheval de bois homérique. Dans ce passage burlesque, les soldats sont des cuisiniers qui vont à la bataille contre les anguilles avec leurs ustensiles de cuisine.
}}
{{Réf Livre |auteur=Rabelais|page=385|année=1998|année d'origine=1552|éditeur=Gallimard|titre=Quart Livre|chapitre=XLI, « Comment Pantagruel rompoit les Andouilles au genoulx» }}
 
{{citation|
citation={{Personnage|Le potestat}}<br/>Mais en ceste vie mortelle, rien n'est beat de toute pars. Souvent quand sommes à tables, nous alimentans de quelque bon et grand vent de Dieu, comme de Manne celeste, aises comme peres, quelque petite pluye survient, la quelle nous le tollist et abat. Ainsi sont mainct repas perduz par faulte de victuailles.
| langue = fr
| original ={{Personnage|Le gouverneur}}<br/>Mais en cette vie mortelle, rien n'est heureux de toute part. Souvent, quand nous sommes à tables, nous alimentant de quelque bon et grand vent de Dieu, comme une manne celeste, aises comme des seigneurs, quelque petite pluie survient, laquelle nous l'enlève et l'abat. Ainsi sont maints repas perdus par fautre de victuailles.
| précisions = Sur l'île de Ruach, les habitants se nourrissent de vent. Le proverbe initial vient des ''Odes'' d'Horace, II, XVI, v. 27-28.
}}
{{Réf Livre |auteur=Rabelais|page=401|année=1998|année d'origine=1552|éditeur=Gallimard|titre=Quart Livre|chapitre=XLIIII, « Commentles petites pluyes abattent grans vents » }}
 
 
{{citation|
citation= {{personnage|Epistemon}}<br/> Et tout l'empire Christian estant en paix et silence, eulx seuls guerre faire felonne et trescruelle. <br/>{{personnage|Homenaz}}<br/>
_ C'estoit (dist Homenaz) doncques contre les rebelles, Hæreticques, protestans desesperez, non obeissans à la saincteté de ce bon Dieu en terre. Cela luy est non seulement permis et licite, mais commendé par les sacres Decretales : et doibt à feu incontinent Empereurs, Roys, Ducz, Princes, Republicques et à sang mettre, qu'ilz transgresseront un iota de ses mandements : les spolier de leurs biens, les deposseder de leurs Royaumes, les proscrire, les anathemizer, et de leurs enfanz et parens aultres occire, mais aussi leurs ames damner au parfond de la plus ardente chauldiere qui soit en Enfer.
| langue = fr
| original ={{personnage|Epistemon}}<br/>Alors que le calme et la paix régnait dans tout l'empire chrétien, eux seuls se livrent à des guerres félonnes et très cruelles.<br/>{{personnage|Homenaz}}<br/>_ C'est (dit Homenaz) toujours contre les rebelles, les hérétiques, le sprotestants désespérés désobéissant à la sainteté de ce bon Dieu en terre. Cela lui est non seulement permis et licite : et doit mettre à feu et à sang Empereurs, Rois, Ducs, Princes, Républiques, s'ils transgressent d'un ioda de ses prérogatives : les spolier de leurs biens, les déposséder de leurs royaumes, les proscrire, les réprouver, occire leurs proches et leurs enfants, également damner leurs âmes au plus profond de la plus ardente chaudière de l'Enfer.
|précisions=Homenaz présente aux voyageurs la terre des Papimanes, adorateurs du pape. Cette escale est l'occasion d'une satire du pouvoir temporel du Saint-Père, qui passe par les décretales, de sa quasi-déification et de la politique belliqueuse de Jules II. Rabelais soutient dans ces pages le gallicanistme visant à se déprendre de l'ingérence vaticane dans les affaires politiques de la France. Homenaz, qui en provençal renvoie à un homme fort et bête, caricature la personnalité de Jules III. La notion de « Dieu en terre » est issu du canon médiéval, qui voit dans le pape le véritable représentant du Christ.
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{{Réf Livre |auteur=Rabelais|page=449|année=1998|année d'origine=1552|éditeur=Gallimard|titre=Quart Livre|chapitre=L, « Comment par Homenaz nous feust monstré l'archetype d'un Pape » }}
 
== Citations sur Rabelais ==