« Alexandre Najjar » : différence entre les versions

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{{citation|citation=[...] La majeure partie de mon existence, c’est place des Canons que je l’ai passée. Cette place était unique au monde ; elle symbolisait le pays. Les Libanais, toutes confessions ou classes confondues, se retrouvaient là : les chrétiens y côtoyaient les musulmans et les juifs ; les riches, les pauvres. À présent, il n’y a plus rien : la place des Canons a disparu ! <br> Monsieur Philippe dit vrai. Ce matin, avant de me rendre chez lui, j’ai essayé en vain de reconstituer la place des Canons [...], de retrouver des vestiges, des repères capables de me réconcilier avec le passé de mon pays. [...] Qu’est-elle devenue, cette place que la guerre – et les bulldozers de la reconstruction – ont ravagée ? Rien. Rien n’a survécu : ni les cinémas, ni les cafés, ni le tramway, ni la foule bigarrée... [...] Le bâtiment de la préfecture de police qui abritait autrefois l’hôtel khédivial ? Disparu. Le monument aux Martyrs ? Déplacé. L’immeuble Rivoli ? Dynamité. A-t-on voulu, en transformant la configuration du site, '''brouiller les mémoires''' ? A-t-on voulu, en l’effaçant, faire table rase d’une époque ? Trop d’histoires, trop de souvenirs, trop de symboles liés à cet endroit : la place des Canons gênait. Un concours international a, paraît-il, été lancé pour trouver à la place une « nouvelle [[identité]] ». Pourquoi changer son identité ?
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{{Réf Livre
|titre=Le roman de Beyrouth
|auteur=Alexandre Najjar
|éditeur=Pocket
|année=2005
|page=12
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{{citation|citation=Monsieur Philippe dit vrai. Ce matin, avant de me rendre chez lui, j’ai essayé en vain de reconstituer la place des Canons [...], de retrouver des vestiges, des repères capables de me réconcilier avec le passé de mon pays. [...] Qu’est-elle devenue, cette place que la guerre – et les bulldozers de la reconstruction – ont ravagée ? Rien. Rien n’a survécu : ni les cinémas, ni les cafés, ni le tramway, ni la foule bigarrée... [...] Le bâtiment de la préfecture de police qui abritait autrefois l’hôtel khédivial ? Disparu. Le monument aux Martyrs ? Déplacé. L’immeuble Rivoli ? Dynamité. A-t-on voulu, en transformant la configuration du site, '''brouiller les mémoires''' ? A-t-on voulu, en l’effaçant, faire table rase d’une époque ? Trop d’histoires, trop de souvenirs, trop de symboles liés à cet endroit : la place des Canons gênait. Un concours international a, paraît-il, été lancé pour trouver à la place une « nouvelle [[identité]] ». Pourquoi changer son identité ?
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{{citation|citation=Tu est tout troublé, tu trembles, tu transpires... '''ce sont les symptômes de l’amour.''' [...]
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{{Réf Livre