« Yasmina Khadra » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Ligne 56 :
{{citation|citation=Mon père me disait ''garde tes peines pour toi, elles sont tout ce qu’il te reste lorsque tu as tout perdu''... [...] Ce n’est pas évident, pour un homme encore sous le choc – et quel choc ! – de savoir exactement où finit le deuil et où commence son veuvage, mais il est des frontières qu’il faut outrepasser si l’on veut aller de l’avant. Où ? je l’ignore ; ce que je sais, c’est qu’il ne faut pas rester là à s’attendrir sur son sort. [...] Je veux juste comprendre comme la [[femme]] de ma vie m’a exclu de la sienne, comment celle que j’aimais comme un fou a été plus sensible au prêche des autres plutôt qu’à mes poèmes.}}
{{Réf Livre|auteur=Yasmina Khadra|titre=L’Attentat|éditeur=Pocket|année=2005|page=109}}
 
{{citation|citation=Dans le ciel, où tant de romances s’étaient diluées jadis, un croissant de lune se mouche dans un nuage. Par-dessus le muret de la résidence, on peut voir les lumières de Jérusalem, avec ses minarets et le clocher de ses églises qu’écartèle désormais ce rempart sacrilège, misérable et laid, né de l’inconsistance des hommes et de leurs indécrottables vacheries. Et pourtant, malgré l’affront que lui fait le Mur de toutes les discordes, Jérusalem la défigurée ne se laisse pas abattre. Elle est toujours là, blottie entre la clémence de ses plaines et la rigueur du désert de Judée, puisant sa survivance aux sources de ses vocations éternelles auxquelles ni les rois de naguère ni les charlatans d’aujourd’hui n’auront accédé. Bien que cruellement excédée par les abus des uns et le martyre des autres, elle continue de garder la foi – ce soir plus que jamais. On dirait qu’elle se recueille au milieu de ses cierges, qu’elle recouvre toute la portée de ses prophéties maintenant que les hommes se préparent à dormir. Le [[silence]] se veut un havre de [[paix]]. La brise crisse dans les feuillages, chargée d’encens et de senteurs cosmiques. Il suffirait de prêter l’oreille pour percevoir le pouls des dieux, de tendre la main pour cueillir leur miséricorde, d’une présence d’esprit pour faire corps avec eux. <br> J’ai beaucoup aimé Jérusalem, adolescent. J’éprouvais le même frisson aussi bien devant le Dôme du Rocher qu’au pied du mur des Lamentations et je ne pouvais demeurer insensible à la quiétude émanant de la basilique du Saint-Sépulcre. Je passais d’un quartier à l’autre comme d’une fable ashkénaze à un conte bédouin, avec un bonheur égal, et je n’avais pas besoin d’être un objecteur de conscience pour retirer ma confiance aux théories des armes et aux prêches virulents. Je n’avais qu’à lever les yeux sur les façades alentour pour m’opposer à tout ce qui pouvait égratigner leur immuable majesté. Aujourd’hui encore, partagée entre un orgasme d’odalisque et sa retenue de sainte, Jérusalem a soif d’ivresse et de soupirants et vit très mal le chahut de ses rejetons, espérant contre vents et marées qu’une éclaircie délivre les mentalités de leur obscur tourment. Tour à tour Olympe et ghetto, égérie et concubine, temple et arène, elle souffre de ne pouvoir inspirer les poètes sans que les passions dégénèrent et, la mort dans l’âme, s’écaille au gré des humeurs comme s’émiettent ses prières dans le blasphème des canons...}}
{{Réf Livre|auteur=Yasmina Khadra|titre=L’Attentat|éditeur=Pocket|année=2005|page=141-142}}
 
{{citation|citation=Si tu ne sais pas ce que tu veux, pourquoi t’obstiner à foncer dans le tas ? Ce n’est pas la bonne direction. Admettons que ces gens-là daignent te rencontrer, que comptes-tu leur soutirer ? Ils te diraient que ta femme est morte pour la bonne cause et t’inviteraient à en faire autant. Ce sont des gens qui ont renoncé à ce monde, Amine. Rappelle-toi ce que te disait Naveed ; '''ce sont des martyrs en instance''', ils attendent le feu vert pour partir en fumée.}}
{{Réf Livre|auteur=Yasmina Khadra|titre=L’Attentat|éditeur=Pocket|année=2005|page=143}}
 
{{citation|citation=J’ai connu quelqu’un, il y a longtemps. C’était un garçon ordinaire, sauf qu’il m’a tapé dans l’œil dès que je l’ai vu. Il était gentil et tendre. J’ignore comment il a fait, mais au bout d’un flirt il a réussi à être le centre de l’univers pour moi. J’avais le coup de foudre toutes les fois qu’il me souriait}}
{{Réf Livre|auteur=Yasmina Khadra|titre=L’Attentat|éditeur=Pocket|année=2005|page=145}}
 
=== ''Ce que le jour doit à la nuit'', 2008 ===