« Jean Raspail » : différence entre les versions

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{{Citation
|citation=Dieu qui voit l'île du haut du ciel sait que le moment approche. Son regard transperce les nuées, puis les nuages noirs et furieux poussés par un vent de tempête, les voiles opaques de neige et de grêle qui ensevelissent tout ce canton de la terre. Il est trois heures de l'après-midi. La nuit va tomber. Un petit canot se glisse avec peine au plus profond d'un long canal auaux parois verticales et glacées. A son bord un homme seul, presque nu, le visage ruisselant, courbé sur le banc de nage, les poings aux avirons. Il n'y a pas une autre âme vivante à des dizaines de lieues à la ronde.
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{{Réf Livre|titre=Qui se souvient des hommes...
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{{Citation
|citation=Les grands canots portaient dix personnes, une famille et quelques isolés pour faire nombre. Le père était le chef et au dessus du père il n'existait pas d'autre chef. Ils ne formaient pas une nation. Même pas un peuple. A peine des clans, c'est -à -dire des additions de bras nécessaires à la manœuvre d'un canot. Combien de canots autrefois ? Qui l'avait jamais su... Peut-être une centaine. Au détour d'une île, parfois on se rencontrait. On s'appelait par des feux de fumée. Dans certains chenaux mieux abrités qui servaient de lieux de rendez-vous, ou bien à l'occasion de festins de baleine quand l'un de ces monstres s'était échoué, on se retrouvait à plusieurs canots. Pour uneun jour ou pour une heure, l'isolement était brisé. Chacun considérant les autres, ceux des autres canots, pour une fois se sentait moins seul et tous parlaient la langue des Hommes. On échangeait des nouvelles, on complétait les équipages au rythme des morts et des naissances, les mâles se choisissaient des femmes et puis l'on repartait. On poussait les canots à l'eau et la flottille se dispersait. C'était le destin. Il fallait sans cesse bouger, se remettre en mouvement, fuir les lieux les plus accueillants car Ayayema veillait.
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