« Arturo Pérez-Reverte » : différence entre les versions

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== Citations ==
=== ''Un jour de colère'' ===
{{citation
|citation=« Nous allons probablement devoir nous battre avec les Français », a-t-il-dit au peintre en parlant comme d'habitude très fort tout contre son oreille invalide, avant de repartir avec le sourire juvénile et héroïque de ses jeunes années, sans prêter attention aux objurations de Josepha Bayeu qui lui reprochait de prendre des risques sans tenir compte de l'inquiétude de sa famille.<br />
– Tu as une mère, León.<br />
– J'ai mon honneur, doña Josepha, et une patrie à défendre.
}}
{{Réf Livre|titre=Un jour de colère
|auteur=[[w:Arturo Pérez-Reverte|Arturo Pérez-Reverte]]
|traducteur=François Maspero
|éditeur=Seuil
|année=2008
|ISBN=978-2-02-097965-8
|page=101
}}
 
{{citation
|citation=Le directeur, encore incrédule, chausse ses lunettes et lit la pétition que vient de lu présenter le gardien-chef, transmise par la voie réglementaire.<br />
''Ayant appris le désordre qui se manifeste dans le peuple et que par les balcons l'on jette des armes et des munitions pour la défense de la Patrie et du Roi, le soussigné Francisco Cayón, supplie sous serment en son nom et en celui de ses camarades de revenir tous à la prison que nous soyons mis en liberté pour aller exposer notre vie contre les étrangers et pour le bien de la Patrie.<br />''
''Fait respecteuseument à Madrid ce deux mai mil huit cent huit.''
}}
{{Réf Livre|titre=Un jour de colère
|auteur=[[w:Arturo Pérez-Reverte|Arturo Pérez-Reverte]]
|traducteur=François Maspero
|éditeur=Seuil
|année=2008
|ISBN=978-2-02-097965-8
|page=118
}}
 
{{citation
|citation=Le répit dure peu. A peine passé le gros de la nouvelle charge française, tous, Máiquez compris, ressortent dans la rue, sur le pavé glissant de sang. José éntonio López Regidor, trente ans, reçoit une balle à bout portant juste au moment où , ayant réussi à se jucher sur la croupe du cheval d'un mamelouk, il lui plantait sou poignard dans le cœur. D'autres tombent aussi, et parmi eux Andréz Fernández y Suárez, comptable à la compagnie royale de La Havanne, âgé de soixante-deux ans, Valerio García Lázaro, vingt et un ans, Juan Antonio Pérez Bohorques, vingt ans, palefrenier aux Gardes du Corps Royales, et Antonia Fayloa Fernández, une habitante de la rue de la Abada. Le noble du Guipúzcoa José Manuel de Barrenechea y Lapaza, de passage à Madrid, qui est sorti ce matin de son auberge en entendant le tumulte avec une canne-épée, deux pistolets de duel à la ceinture et six cigares de La Havanne dans une poche de sa redingote, reçoit un coup de sabre qui lui fend la clavicule gauche jusqu'à la poitrine. A quelques pas de là, au coin de l'hôtel des Postes et de la rue Carretas, les petits José de Cerro, dix ans, qui va pieds nus, et José Cristóbal García, douze ans, résistent à coups de pierres à un dragon de la Garde impériale avant de mourir sous son sabre. Pendant ce temps, le prêtre don Ignacio Hernández, épouvanté par tout ce qu'il voit, a ouvert le couteau qu'il portait dans sa poche. Les pans de sa soutane retroussés jusqu'à la taille, il bataille de pied ferme au milieu des chevaux, avec ses paroissiens de Fuencarral.
}}
{{Réf Livre|titre=Un jour de colère
|auteur=[[w:Arturo Pérez-Reverte|Arturo Pérez-Reverte]]
|traducteur=François Maspero
|éditeur=Seuil
|année=2008
|ISBN=978-2-02-097965-8
|page=128
}}
 
 
{{citation
|citation=Le capitaine observe les femmes qui sont dans la cour, mêlées aux militaires et aux civils. Ce sont pour la plupart des parentes de soldats ou de civils armés : mères, épouses et filles, voisines qui sont venues pour accompagner leurs hommes. Sous la direction du caporal artilleur José Montaño, certaines, qui ont apporté des draps, des courtepointes et des nappes, les déchirent et entassent dans la cour une pile de charpie et de bandes en perspective du moment où les hommes commenceront à tomber. D'autres ouvrent des caisses de munitions, mettent des paquets de cartouches dans des cabas et des paniers d'osier, et les portent aux hommes qui prennent position dans les quartiers du parc ou dans la rue.<br />
– Autre chose, Arango. Essayer d'évacuer ces femmes avant que les Français n'arrivent... Ce n'est point un endroit pour elles. Le lieutenant pousse un profond soupir.<br />
– J'ai déjà essayé, mon capitaine. Elle m'ont ri au nez.
}}
{{Réf Livre|titre=Un jour de colère
|auteur=[[w:Arturo Pérez-Reverte|Arturo Pérez-Reverte]]
|traducteur=François Maspero
|éditeur=Seuil
|année=2008
|ISBN=978-2-02-097965-8
|page=159
}}
 
{{citation
|citation=– Je vous dis de vous en aller, insiste Daoiz avec raideur. C'est trop dangeureux de rester à découvert.<br />
La figure salie par la fumée de la poudre, la fille se noue un foulard autour de la tête pour rassembler ses cheveux et esquisse un sourire. Daoiz observe que la sueur met des taches sombres à sa chemise et ses aisselles.<br />
– Tant que vous resterez ici, mon général, Ramona García ne vous lachera pas... Comme dit une cousine à moi qui n'est pas mariée, un homme, ça se suit jusqu'à l'autel, et un homme courageux jusqu'à la fin du monde.<br />
– Elle dit vraiment ça, votre cousine ?<br />
– Juré craché, cœur de ma vie.<br />
Et en remettant un peu d'ordre dans sa mise devant les sourires fatigués des artilleurs et des civils, Ramona García Sánchez chante à voix basse au capitaine deux ou trois mesures d'une ''copla''.
}}
{{Réf Livre|titre=Un jour de colère
|auteur=[[w:Arturo Pérez-Reverte|Arturo Pérez-Reverte]]
|traducteur=François Maspero
|éditeur=Seuil
|année=2008
|ISBN=978-2-02-097965-8
|page=217
}}
 
 
 
=== ''Le tango de la vieille Garde'' ===
{{citation|citation=Prolongeant son geste, elle tend avec naturel la main par-dessus la table et frôle le visage de Max. Instinctivement, il effleure les doigts d'un léger baiser pendant qu'elle la retire.<br />