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== ''En canot sur les chemins d'eau du roi'' ==
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{{Citation
|citation=On les appelait ''voyageurs'', ou ''engagés du grand portage''. Par les fleuves, les lacs, les rivières qui formaient une trame naturelle dans l'immensité nord-américaine, au XVIIe et XVIIIe siècles, convoyant à bord de leurs canots des explorateurs et des missionnaires, des marchands ou des officiers du roi, des soldats en tricorne gris des compagnies franches de la Marine, des pelleteries, des armes, des outils, renouvelant jour après jour, les mains crochées sur l'aviron, des exploits exténuants, ils donnèrent à la France un empire qui aurait pu la contenir sept fois. A chacun de leurs voyages, ils en repoussaient encore les frontières, vers le nord-ouest, vers l'ouest, vers le sud.
|précisions=Incipit
}}
{{Réf Livre|titre=En canot sur les chemins d'eau du roi
|auteur=Jean Raspail
|éditeur=Albin Michel
|année=2005
|ISBN=2-226-16824-9
|page=9
}}
 
{{Citation
|citation=Notre entreprise inspirait de l'intérêt, et aussi de la curiosité à l'égard du petit pavillon tricolore qui flottait à l'arrière de nos canots. Dans nombre de ces bourgades du bord de l'eau, en cet immédiat après-guerre, on n'avait jamais vu de « Français de France », ni lorsque nous fûmes aux Etats-Unis, entendu parler leur langue. Nous représentions une sorte de préhistoire, ce qui fut et qui n'est plus : l'Amérique française. Nous étions quelque chose comme des explorateurs posthumes, des découvreurs d'un monde disparu venus l'espace d'un court moment réveiller de très anciens souvenirs et aussitôt les emportant avec eux dans le sillage de leurs canots.
}}
{{Réf Livre|titre=En canot sur les chemins d'eau du roi
|auteur=Jean Raspail
|éditeur=Albin Michel
|année=2005
|ISBN=2-226-16824-9
|page=49
}}
 
{{Citation
|citation=Apprenez, mon jeune ami, et retenez une fois pour toutes, qu'il n'existe pas de Canadiens français. Il n'y a que des Canadiens, point à la ligne, et c'est nous ! Les autres, ce sont les anglais, établis par la force chez nous dans un pays qui fonctionnait très bien sans eux depuis plus de cent cinquante ans, un pays déjà exploré, cartographié, reconnu, administré, dans lequel ils n'ont eu que la peine de s'installer. Ça n'en fait pas pour autant des Canadiens...
}}
{{Réf Livre|titre=En canot sur les chemins d'eau du roi
|auteur=Jean Raspail
|éditeur=Albin Michel
|année=2005
|ISBN=2-226-16824-9
|page=58
}}
 
{{Citation
|citation=Voici une race d'hommes, très française, devant laquelle s'ouvrait un immense pays, des milliers et des milliers de lieues, de quoi occuper plusieurs vies, et qui, en s'y engageant, comme si l'affaire était dans le sac, portaient leur regard intérieur aux bornes extrêmes de la Terre, en une sorte de transcendance. Le monde appartenait à ces hommes-là.
}}
{{Réf Livre|titre=En canot sur les chemins d'eau du roi
|auteur=Jean Raspail
|éditeur=Albin Michel
|année=2005
|ISBN=2-226-16824-9
|page=64
}}
 
{{Citation
|citation=Parmi ceux qui me liront, la plupart ne connaissent pas cette prière, mais certains s'en souviendront. Ce n'est pas une prière mièvre. Elle a le mérite d'être courte et d'en dire beaucoup en peu de mots, dans une langue claire. Mêlée au grondement du Talon, elle avait, si j'ose dire, de la gueule :<br />
''Seigneur Jésus, apprenez-nous'',<br />
''A être généreux'',<br />
''A vous servir comme vous le méritez'', <br />
''A donner sans compter'',<br />
''A combattre sans souci des blessures'',<br />
''A nous dépenser sans attendre''<br />
''D'autre récompense''<br />
''Que celle de savoir''<br />
''Que nous faisons votre sainte volonté.''<br />
C'est une prière de féodal adressée à son suzerain. On notera aussi le vouvoiement. Fermons la parenthèse.
}}
{{Réf Livre|titre=En canot sur les chemins d'eau du roi
|auteur=Jean Raspail
|éditeur=Albin Michel
|année=2005
|ISBN=2-226-16824-9
|page=161
}}
 
{{Citation
|citation=Qu'avaient-ils retenu de ce conte merveilleux ? Assez, sans doute, pour rester fidèles aux français jusqu'à l'abandon de 1763. Étrange domination de parade sur un empire qui n'avait pas de limites, pas de troupes ou si peu — elles étaient concentrées sur le Saint-Laurent —, pas d'administration, à peine quelques centaines de colons dispersés sur des milliers de lieues, et d'où ne se tirait aucune richesse durable, tandis qu'au bord de l'océan, les puritains de la Nouvelle-Angleterre construisaient des villes, des ponts, des routes, des factoreries, tout l'appareil d'un vrai pays. Mais les premiers ont été aimés, et les seconds, détestés...
}}
{{Réf Livre|titre=En canot sur les chemins d'eau du roi
|auteur=Jean Raspail
|éditeur=Albin Michel
|année=2005
|ISBN=2-226-16824-9
|page=209
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