« Christian Bobin » : différence entre les versions

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Ajout de citation "Un assassin blanc comme neige"
Ajout de citation L'inespérée
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|année=1992
|page=56}}
 
== L'inespérée, 1994 ==
{{citation|On lui fait garder les invalides mentaux, les prisonniers et les vieillards dans les maisons de retraite. Elle a infiniment moins de dignité que ces gens là, assommés par l'âge, blessés par la Loi ou par la nature. Elle se moque parfaitement de cette dignité qui lui manque. Elle se contente de faire son travail. Son travail, c'est de salir la douleur qu lui est confiée et tout agglomérer — l'enfance et le malheur, la beauté et le rire, l'intelligence et l'argent — dans un seul bloc vitré gluant. On appelle çà une fenêtre sur le monde.
}}
{{Réf Livre
|titre=L'inespérée
|auteur=Christian Bobin
|éditeur=Gallimard
|année=1994
|ISBN=2-07-073653-9
|page=22
}}
 
{{citation|Ils font pitié, ces gens. Les journalistes de télévision font pitié avec leur manque parfait d'intelligence et de cœur — cette maladie du temps qu'ils ont héritée du monde des affaires ; parlez-moi de Dieu et de votre mère, vous avez une minute et vingt-sept secondes pour répondre à ma question.
}}
{{Réf Livre
|titre=L'inespérée
|auteur=Christian Bobin
|éditeur=Gallimard
|année=1994
|ISBN=2-07-073653-9
|page=22
}}
 
{{citation|La vulgarité, on dit aux enfants qu'elle est dans les mots. La vraie vulgarité de ce monde est dans le temps, dans l'incapacité de dépenser le temps autrement que comme des sous, vite, vite, allez d'une catastrophe aux chiffres du tiercé, vite glisser sur des tonnes d'argent et d’inintelligence profonde de la vie, de ce qu'est la vie dans sa magie souffrante, vite aller à l'heure suivante et que surtout rien n'arrive, aucune parole juste, aucun entonnement pur.
}}
{{Réf Livre
|titre=L'inespérée
|auteur=Christian Bobin
|éditeur=Gallimard
|année=1994
|ISBN=2-07-073653-9
|page=23
}}
 
{{citation|La télévision, contrairement à ce qu'elle dit d'elle même, ne donne aucune nouvelle du monde. La télévision, c'est le monde qui s'effondre sur le monde, une brute geignarde et avinée, incapable de donner une seule nouvelle claire, compréhensible. La télévision c'est le monde à temps plein, à ras bord de souffrance, impossible à voir dans ces conditions, impossible à entendre.
}}
{{Réf Livre
|titre=L'inespérée
|auteur=Christian Bobin
|éditeur=Gallimard
|année=1994
|ISBN=2-07-073653-9
|page=24
}}
 
{{citation|Je donne dans le sentiment, dit la télévision, et on n'a pas le courage de lui montrer l'abîme qu'il y a, entre le sentiment et la sensiblerie. C'est pas moi, dit la télévision à bout de course, c'est le peuple, je fais ce que veut le peuple — et il n'y a plus qu'à se taire devant l’analphabétisme grave de la télévision et de ceux qui la font. Le mot de peuple est un des plus beaux mots de la langue française. Il dit le manque et l'entêtement, la noblesse des gueux sous l'incurie des nobles. Il dit le contraire exact de ce que dit la télévision.
}}
{{Réf Livre
|titre=L'inespérée
|auteur=Christian Bobin
|éditeur=Gallimard
|année=1994
|ISBN=2-07-073653-9
|page=29
}}
 
== ''Autoportrait au radiateur'', 1997 ==