« Jean Raspail » : différence entre les versions

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'''{{w|Jean Raspail}}''', est un écrivain français, journaliste, voyageur et explorateur français, né à Chemillé-sur-Dême (Indre-et-Loire) le 5 juillet 1925
 
== ''[[w:Qui se souvient des hommes...|Qui se souvient des hommes...]]'', 1986 ==
{{Citation
|citation=Dieu qui voit l'île du haut du ciel sait que le moment approche. Son regard transperce les nuées, puis les nuages noirs et furieux poussés par un vent de tempête, les voiles opaques de neige et de grêle qui ensevelissent tout ce canton de la terre. Il est trois heures de l'après-midi. La nuit va tomber. Un petit canot se glisse avec peine au plus profond d'un long canal aux parois verticales et glacées. A son bord un homme seul, presque nu, le visage ruisselant, courbé sur le banc de nage, les poings aux avirons. Il n'y a pas une autre âme vivante à des dizaines de lieues à la ronde.
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== ''[[w:Septentrion (roman)|Septentrion]]'', 1979 ==
{{Citation
|citation=Aussi vais-je écouter Kandall lorsque le soir il réunit les enfants dans son wagon et leur raconte des histoires. Invente-t-il ? A-t-il vécu tout cela ? Les peuplades qu'il ressuscite pour les regarder mourir ont-elles jamais existé ? Qu'importe. Les enfants l'écoutent avec des yeux immenses car Kandall sait transformer la mort en un commencement et ses récits vont bien au-delà de la tristesse. J'imagine qu'il nous racontera un jour, peut-être demain, comment est mort le peuple du train qui voulait mourir seul...
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== ''Les veuves de Santiago'', 1962 ==
{{Citation
|citation=–Quel diable ? Tu te souviens pourtant qu'il n'en existe qu'un, celui qu'on porte en soi, ma mère vous l'expliquait jadis.
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== ''Pêcheur de lunes'', 1990 ==
{{Citation
|citation=Dans les Andes, on ne compte pas quatre éléments, mais cinq : l'air diaphane, l'eau insondable des lacs, le feu des volcans, la terre qui tremble, et le silence. Un silence de sépulcre, d'ordre divin, que seule trouble la voix des esprits en soulevant des trombres de poussière qui emportent l'âme des humains : le vent. L'homme écoute le vent, dans les Andes, comme la voix de son créateur. Confondu dans sa petitesse, relégué à l'état d'épisode, conscient de son impuissance, il s'est cherché des alliés dans l'au-delà. Soleil, lune, lacs, montagnes, cascades, rivières, rocs et vents, glaciers, et toutes les forces de la nature, tout est déifié.
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== ''Journal peau-rouge'', 1975 ==
{{Citation
|citation=Terre ? Tribu légale ? Pour quoi faire ? répéta Peter. [[w:Mohicans|Les Mohicans]] ne sont pas des mendiants. Ils gagnent leur vie. Nous méprisons les secours du B.I.A. et le prix payé pour les souffrances passées. Quant à notre terre, la voilà ! (Il désignait d'un geste tout le pays autour de lui, son chantier, l'usine voisine, la ville là-bas où il habitait.) Nous ne l'avons jamais quittée. Pourquoi nous réfugier sur un petit bout de territoire ? A trente familles que nous sommes, alors nous aurions vraiment l'impression d'avoir perdu notre pays. Tandis que dispersés, circulant pour nous rendre visite, nous pouvons imaginer que tout le Connecticut est encore mohican...
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== ''[[w:L'Anneau du pêcheur|L'anneau du pêcheur]]'', 1995 ==
{{Citation
|citation=C'est difficile d'obtenir une soupe et du pain, un soir de Noël, dans une ville. L'homme avait déjà essuyé plusieurs refus dans les cafés de la place d'Armes décorés de guirlandes électriques. Il s'asseyait à une table à l'écart, la plus discrète, la plus isolée, posait son havresac à ses pieds, et au serveur qui se présentait, demandait : « Une soupe et du pain, s'il vous plaît », en ouvrant la paume de sa main droite sur une unique pièce de dix francs. Il y avait du pain, mais en sandwich seulement, et en tout cas rien pour dix francs. L'homme insistait d'une voix douce. il souhaitait manger chaud. La nuit serait longue. Un café peut-être ? Ça ne nourrit pas. Alors un croque-monsieur ? Un hot dog ? Avec dix francs ? Le serveur haussait les épaules. Ou bien filait vers la caisse glisser quelques mots à une grosse dame aux cheveux bleus et aux ongles violets qui jetait un regard dans sa direction et hochait négativement la tête, l'air outré. le garçon revenait : « On ne sert pas les... » Qu'avait-il voulu dire ?
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== ''[[w:Sept cavaliers|Sept Cavaliers quittèrent la Ville au crépuscule par la porte de l'Ouest qui n'était plus gardée]]'', 1993 ==
{{Citation
|citation=Sept cavaliers quittèrent la ville au crépuscule, face au soleil couchant, par la porte de l'Ouest qui n'était plus gardée. Tête haute, sans se cacher, au contraire de tous ceux qui avaient abandonné la Ville, car ils ne fuyaient pas, ils ne trahissaient rien, espéraient moins encore et se gardaient d'imaginer. Ainsi étaient-ils armés, le cœur et l'âme désencombrés scintillant froidement comme du cristal, pour le voyage qu les attendait. Sur l'ordre du margrave héréditaire, simplement, ils allaient, ils s'étaient mis en mouvement et le plus jeune d'entre eux, qui n'avait pas seize ans, fredonnait une chanson...
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== ''Le jeu du roi'', 1976 ==
{{Citation
|citation=J'ai quarante ans depuis deux jours et le roi Antoine est mort hier. Il était entré dans ma vie au jour de mes treize ans. Coïncidence. Je ne crois pas aux combinaisons du destin. Chacun force le sien à sa guise, s'il en a la volonté, s'il en saisit l'occasion, s'il en trouve le penchant ; ou n'importe quoi d'autre entre le rêve et la réalité : le champ est vaste. Désert aussi, par les temps qui courent. Le roi et moi, nous y galopions seuls, ou presque. Chez tant d'hommes de ce pays, le cœur s'est desséché et l'imagination ne sait plus que ramper. J'ai indiqué ces deux dates anniversaires de ma vie simplement parce qu'elles bornent mon long chemin au côté du roi: vingt-sept ans sans bouger d 'ici, mais quel voyage !
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== ''[[w:En canot sur les chemins d'eau du Roi|En canot sur les chemins d'eau du roi]]'', 2005 ==
{{Citation
|citation=On les appelait ''voyageurs'', ou ''engagés du grand portage''. Par les fleuves, les lacs, les rivières qui formaient une trame naturelle dans l'immensité nord-américaine, au XVIIe et XVIIIe siècles, convoyant à bord de leurs canots des explorateurs et des missionnaires, des marchands ou des officiers du roi, des soldats en tricorne gris des compagnies franches de la Marine, des pelleteries, des armes, des outils, renouvelant jour après jour, les mains crochées sur l'aviron, des exploits exténuants, ils donnèrent à la France un empire qui aurait pu la contenir sept fois. A chacun de leurs voyages, ils en repoussaient encore les frontières, vers le nord-ouest, vers l'ouest, vers le sud.
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== ''[[w:Les Royaumes de Borée (roman)|Les royaumes de Borée]]'', 2003 ==
{{Citation
|citation=La frontière courait sur quelque quatre cent soixante-dix lieues face à l'est et au nord-est. Elle franchissait d'interminables forêts, noir et argent durant le long hiver, des plaines spongieuses semées de lacs dont l'eau avait la couleur du plomb, des marécages qui disparaissaient sous des océans de roseaux et des rivières roulant leurs flots boueux vers des destinations incertaines. Elle escaladait des collines au relief tourmenté qu'un ciel bas faisait apparaître comme autant de montagnes infranchissables dont les sommets se confondaient avec l'épais plafond des nuages. Face au nord, elle se perdait dans l'infini de la taïga au-delà de laquelle s'étendait une mer glauque hérissée de rochers battus par des vents furieux, mais nul voyageur, nul marin, hormis le commmodore Liechtenberg en 1631, ne s'était avancé jusqu'à ces rivages.
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==''Bleu caraïbe et citrons verts'', 1980 ==
{{citation|[[Paul Morand]] a écrit naguère : « Les îles seront peut-être le refuge des dernières aristocraties alors que les continents vont être écrasés sous les masses. » Les masses... Tendons le dos ! Tournons-le ! On ne distingue déjà plus le contour de certaines îles, aux Antilles, obscurcies par le vol lourd des masses. Il faut se hâter. Imaginer. Chercher.<br />
Qui me comprenne me suive...