« Antoine de Saint-Exupéry » : différence entre les versions

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|chapitre=CCIV
|page=949}}
 
{{citation|Moi je recrée dans les montagnes les champs de force. Je construis des barrages dans les montagnes pour soutenir les eaux. Je m'oppose ainsi, injuste, aux pentes naturelles. Je rétablis les hiérarchies là où les hommes se rassemblaient comme les eaux, une fois qu'elles se sont mêlées dans la mare. Je bande les arcs. De l'injustice d'aujourd'hui je crée la justice de demain. Je rétablis les directions, là où chacun s'installe sur place et nomme bonheur le croupissement. Je méprise les eaux croupissantes de leur justice et délivre celui qu'une belle injustice a fondé. Et ainsi j'ennoblis mon empire.
}}
{{Réf Livre|titre=Citadelle
|auteur=Antoine de Saint-Exupéry
|éditeur=Gallimard
|collection=Folio
|année d'origine=1948
|année=2000
|ISBN=978-2-07-040747-7
|page=48
}}
 
{{citation|Ils croupissaient dans l'illusion du bonheur qu'ils tiraient de bien possédés. Alors que le bonheur n'est que chaleur des actes et contentement de la création. ceux qui n'échangent plus rien d'eux-mêmes et reçoivent d'autrui leur nourriture, fût-elle la mieux choisie et la plus délicate, ceux-là mêmes qui subtils, écoutent les poèmes étrangers sans écrire leurs propres poèmes, jouissent de l'oasis sans la vivifier, usent des cantiques qu'on leur fournit, ceux-là s'attachent d'eux-mêmes à leurs râteliers dans l'étable et, réduits au rôle de bétail, sont prêts pour l'esclavage.
}}
{{Réf Livre|titre=Citadelle
|auteur=Antoine de Saint-Exupéry
|éditeur=Gallimard
|collection=Folio
|année d'origine=1948
|année=2000
|ISBN=978-2-07-040747-7
|page=69
}}
 
{{citation|Votre armée est semblable à une mer qui ne pèserait point contre sa digue. Vous êtes une pâte sans levain. Une terre sans graine. Une foule sans souhait. Vous administrez au lieu de conduire. Vous n'êtes que témoins stupides. Et les forces obscures qui pèsent, elles, contre les parois de l'empire se passeront bien d'administrateurs pour vous noyer sous leurs marées. Après quoi, vos historiens, plus stupides que vous, expliqueront les causes du désastre, nommeront sagesse, calcul et science de l'adversaire les moyens de la réussite. Mais moi je dis qu'il n'est ni sagesse, ni calcul, ni science de l'eau quand elle dissout les digues et engloutit les villes des hommes.
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|ISBN=978-2-07-040747-7
|page=97
}}
 
{{citation|Sentinelle, sentinelle, c'est en marchant le long des remparts dans l'ennui du doute qui vient des nuits chaudes, c'est en écoutant les bruits de la ville quand la ville ne te parle pas, c'est en surveillant les demeures des hommes quand elles sont morne assemblage, c'est en respirant le désert autour quand il n'est que vide, c'est en t'efforçant d'aimer sans aimer, de croire sans croire, et d'être fidèle quand il n'est plus à qui être fidèle, que tu prépares en toi l'illumination de la sentinelle, qui te viendra parfois comme récompense et don de l'amour.
}}
{{Réf Livre|titre=Citadelle
|auteur=Antoine de Saint-Exupéry
|éditeur=Gallimard
|collection=Folio
|année d'origine=1948
|année=2000
|ISBN=978-2-07-040747-7
|page=246
}}