« Robert Desnos » : différence entre les versions

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{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour ! suivi de Deuil pour deuil|auteur=Robert Desnos|éditeur=Gallimard|Collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1924|page=122|ISBN=978-2-07-027695-0}}
 
{{citation|citation=Amour, me condamnes-tu à faire de ces ruines une boule d'argile où je sculpterai mon image, ou dois-je la faire sortir en arme de mes yeux ? Dans ce cas, de quel oeilœil dois-je faire usage et n'est-il pas de mon intérêt d'employer les deux à la récréation d'un couple d'amoureux que je violerai aveuglément, nouvel Homère au pont des Arts dont je devrai à tâtons miner les piles sinistres, au risque d'être abandonné sans pouvoir guider mes pas dans ces grandes étendues jaunes et ensoleillées où les fusils montent la garde des sentinelles mortes.}}
{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour ! suivi de Deuil pour deuil|auteur=Robert Desnos|éditeur=Gallimard|Collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1924|page=122|ISBN=978-2-07-027695-0}}
 
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{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour ! suivi de Deuil pour deuil|auteur=Robert Desnos|éditeur=Gallimard|Collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1924|page=125|ISBN=978-2-07-027695-0}}
 
{{citation|citation=Quelques jours après, à la terrasse d'un café, je buvais de l'alcool tout en observant de l'oeilœil droit une femme blanche et rose comme la reine des banquises et du gauche une femme bleu de Prusse, aux yeux brillants, aux lèvres blanches en glace de Venise, qui lisait une lettre écrite sur papier garance.}}
{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour ! suivi de Deuil pour deuil|auteur=Robert Desnos|éditeur=Gallimard|Collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1924|page=126|ISBN=978-2-07-027695-0}}
 
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{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour ! suivi de Deuil pour deuil|auteur=Robert Desnos|éditeur=Gallimard|Collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1924|page=128|ISBN=978-2-07-027695-0}}
 
{{citation|citation=Des coups de queue [...] transforment la calme surface où rêvaient des îles à Gauguin et les femmes, étoiles de rêve penchées sur leur propre image, au hublot, oeilœil rouge de paquebot, se demandent quelle passion prodigieuse agite soudain ces ventres blancs d'argent, ces redoutables mâchoires quadruples au palais rouge tendre et ces échines d'une couleur rappelant de pacifiques canapés dans des fumoirs mondains sans se douter que le bâtiment spécialement construit pour leur croisière lointaine a seul réveillé ces monstres aquatiques, sonné à leurs nageoires un désir de voyage et doté leur structure robuste d'une agilité nouvelle pour aller vers des côtes tempérées, glaciales ou tropicales chercher un nouveau butin, quitte à se contenter de l'hécatombe sans honneur de milliers de crevettes rouges dans une eau peu profonde.}}
{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour ! suivi de Deuil pour deuil|auteur=Robert Desnos|éditeur=Gallimard|Collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1924|page=129|ISBN=978-2-07-027695-0}}
 
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{{Réf Livre|titre=La Liberté ou l'Amour|auteur=Robert Desnos|éditeur=Gallimard|collection=L'Imaginaire|année=1982|page=130|ISBN=2-07-027695-3|année d'origine=1924}}
 
{{citation|citation=Je suis Tu et tu es Je. Des grappes de prunes pendent à mes doigts. Un coeurcœur c'est aussi un petit pois qui germera ridiculement, dans la destinée d'accompagner de façon anonyme la dépouille mortelle d'un canard sauvage, sur un plat d'argent, dans une sauce richement colorée.}}
{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour ! suivi de Deuil pour deuil|auteur=Robert Desnos|éditeur=Gallimard|Collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1924|page=130|ISBN=978-2-07-027695-0}}
 
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{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour ! suivi de Deuil pour deuil|auteur=Robert Desnos|éditeur=Gallimard|Collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1924|page=131|ISBN=978-2-07-027695-0}}
 
{{citation|citation=Ces deux comètes qui, légèrement, dès cinq heures du soir relèvent une jupe de taffetas sur un genou de lune : la belle rouge aux lèvres humides, amie des adultères et que plus d'un amant délaissé découvrit, blottie dans son lit, les cils longs et faignant d'être inanimée, la belle rouge enfin aux robes bleue sombre, aux yeux bleu sombre, au coeurcœur bleu sombre comme une méduse perdue, loin de toutes les côtes, dans un courant tiède hanté par les bateaux fantômes.}}
{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour ! suivi de Deuil pour deuil|auteur=Robert Desnos|éditeur=Gallimard|Collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1924|page=131|ISBN=978-2-07-027695-0}}
 
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{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour ! suivi de Deuil pour deuil|auteur=Robert Desnos|éditeur=Gallimard|Collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1924|page=138|ISBN=978-2-07-027695-0}}
 
{{citation|citation=Elles sont là toutes, celles qui tombèrent aux mains des espions, celle que l'amant assassin brisa dans la serrure en s'en allant, celle que le justicier jeta dans la rivière après avoir définitivement fermé la porte des représailles, les clefs d'or des geôliers volées par les captifs, les clefs des villes vendues à l'ennemi par les vierges blondes, par la vierge blonde, les clefs de diamant des ceintures de chasteté, les clefs des coffres-forts vidés à l'insu des banquiers par un aventurier, celles que, sans bruit, le jeune et idéal conquérant retire de la serrure pour guetter d'un oeilœil le coucher de la vierge blonde.}}
{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour ! suivi de Deuil pour deuil|auteur=Robert Desnos|éditeur=Gallimard|Collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1924|page=139|ISBN=978-2-07-027695-0}}
 
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{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour ! suivi de Deuil pour deuil|auteur=Robert Desnos|éditeur=Gallimard|Collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1924|page=139|ISBN=978-2-07-027695-0}}
 
{{citation|citation=La vierge blonde se penche sur le premier mort, c'est Roméo, le second c'est Juliette. Elle arrête alors sa mélancolique promenade et regarde sans dire un mot chacun des boutons d'uniformes. Les uns sont maculés de sang, les autres de terre glaise. (Terre glaise jamais sculpteur ne te fera prendre la forme adorable d'un coeurcœur.)}}
{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour ! suivi de Deuil pour deuil|auteur=Robert Desnos|éditeur=Gallimard|Collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1924|page=140|ISBN=978-2-07-027695-0}}
 
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{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour ! suivi de Deuil pour deuil|auteur=Robert Desnos|éditeur=Gallimard|Collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1924|page=141|ISBN=978-2-07-027695-0}}
 
{{citation|citation=EcoutezÉcoutez, c'est, ce n'est pas le cri enfantin d'un viol nocturne ni les pleurs d'un félin, c'est le chant sinistre de l'eau dans les conduites et mon robinet qui pleure lentement sur la salle funéraire qui me sert d'évier.)}}
{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour ! suivi de Deuil pour deuil|auteur=Robert Desnos|éditeur=Gallimard|Collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1924|page=142|ISBN=978-2-07-027695-0}}
 
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{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour ! suivi de Deuil pour deuil|auteur=Robert Desnos|éditeur=Gallimard|Collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1924|page=151|ISBN=978-2-07-027695-0}}
 
{{citation|citation=A la portière d'un sleeping, une autre femme vêtue de rose parut et cria : « Je suis la reine des accidents. Mes seins bondissants, mes bras, mon ventre musclé, mes yeux, je les ai rougis dans les plus diverses calamités [...]. Je chemine par la plaine où les chardons violets donnent à imaginer de sanglantes luxures et les libellules, reconnaissant une soeursœur en chacune de mes prunelles, m'environnent de bourdonnements. Je suis la reine des accidents. Je préside à vos rencontres, amants tourmentés et maîtresses que torture le souvenir de l'amant précédent. Je suis la reine des accidents. Ma bouche, à l'instar des pianos, recèle des sons limpides et, quand je lui permets de parler, nul ne résiste à l'éclat spontané de mes rouges gencives et de mes petites, mes si petites incisives. »}}
{{Réf Livre|titre=La liberté ou l'amour ! suivi de Deuil pour deuil|auteur=Robert Desnos|éditeur=Gallimard|Collection=L'Imaginaire|année=1962|année d'origine=1924|page=152|ISBN=978-2-07-027695-0}}