« Jean Raspail » : différence entre les versions

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Ajout de citations "Hurrah Zara !" et un "Roi au-delà de la mer"
Ajout de citations "La hache des steppes"
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|ISBN=2-226-11431-9
|page=184
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== ''La hache des steppes'', 1974 ==
{{citation|
Je crois que je restai bien une heure, ou même deux, à dévisager le dernier des Urus, le livre ouvert sur la photographie de Manuel Inta. Un très vieil homme, le regard infiniment triste sous les paupières voilées de pus. Son front, beaucoup plus vaste que celui des autres indiens, ses joues et son menton étaient profondément creusés de sillons qui dessinaient sur sa peau la géographie de la misère, craquelés par dix mille ans de souffrances, de faim, de froid et de persécutions, mais sa bouche généreuse souriaient timidement.
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{{Réf Livre
|titre=La Hache des steppes
|auteur=Jean Raspail
|éditeur=Via Romana
|année=2016
|ISBN=978-2-37271-031-5
|page=236
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{{citation|
Je criai dans le vent pour savoir au moins leurs noms. Sans réponse. Une femme leva la tête vers moi. Elle avait les cheveux plaqués sur le visage par la pluie qui tombait à torrents. J'aperçus une épaule décharnée à travers un trou de la couverture trempée qui lui servait de vêtement et me souvins que les Alakalufs, jadis, vivaient nus par les froids les plus vigoureux. Accroupie au fond de la barque non pontée, l'autre femme écopait avec une boite de conserve. Déjà, les hommes et l'enfant avaient empoigné les avirons. La barque déborda rapidement, s'éloignant du navire qui avait repris sa route. Je fis un geste de la main, en signe d'adieu. La femme qui me regardait baissa aussitôt la tête. J'ai dis la conviction que j'avais que dix mille ans nous séparaient. Il s'en ajouta une autre : cette conviction était partagée. Sur l'autre rive d'un fossé de cent siècles, les derniers Alakalufs nomades s'enfuyaient encore plus loin, volontairement, dans le passé. Transi, mouillé jusqu'à l'os, l'âme désolée, je regagnai ma cabine. Par le hublot, je ne vis plus rien que la pluie.
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{{Réf Livre
|titre=La Hache des steppes
|auteur=Jean Raspail
|éditeur=Via Romana
|année=2016
|ISBN=978-2-37271-031-5
|page=253
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{{citation|
La hache des steppes ne portent pas bonheur. Elle est un porte-malheur. Elle marque du sceau de la mort tous ceux qui ont bravé le cours des siècles. elle les entraîne irrésistiblement vers le fond comme la pierre que s'attache au cou le désespéré qui se noie. Elle est le signe des vaincus. Lui avoir consacré toutes ces pages (sur tous les tons, on en conviendra) éclaire d'un jour funèbre le camp où je m'étais rangé. Qui sait si je le quitterai ? Il y a noblesse à s'obstiner. La compagnie s'y fait rare. Tous les autres ont le dos tourné. Ils n'ont plus de visage. Les « hommes » sont morts. Ceux qui les remplacent nous effraient. Comme les Urus, nous ne parlons pas leur langue. Nos chandeliers de fer-blanc s'éteignent. La nuit est aveuglante.
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{{Réf Livre
|titre=La Hache des steppes
|auteur=Jean Raspail
|éditeur=Via Romana
|année=2016
|ISBN=978-2-37271-031-5
|page=254
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|w=Jean Raspail
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